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Boulevard Clémenceau

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Il y avait en effet des adhérents de Vélo En Têt à cette réunion et nous leur

avons demandé de rédiger chacun en quelques lignes un compte-rendu.

Voici donc un patchwork des réactions que nous avons reçues.

Merci à tous leurs rédacteurs.

L'Étoile

Concernant le boulevard Clémenceau : OK pour le sens unique, OK pour améliorer le transport en commun... mais pour quel coût sur ce boulevard déjà réaménagé il y a peu ? Ça a été dit...

Le stationnement sauvage avait comme effet de ralentir le trafic. Avec double voie à sens unique ça devrait inciter à l'accélération des bagnoles en contradiction avec la piétonnisation annoncée. Manque d'audace certes car dans le projet, le recul de la voiture n'est que très partiel. À ce rythme on en a pour un sacré bout de temps pour cette fameuse piétonnisation.

Il reste que la ceinture des boulevards pose toujours le problème des modalités de son franchissement par les piétons et les vélos. Les voies vélos avec les bus, je n'y crois pas beaucoup : ce n'est pas le problème pour les vélos de faire le tour du centre ville mais plutôt comment en étoile aller de la périphérie vers le centre, franchir le fameux boulevard et trouver des solutions pourcasser le flux voiture à sens unique ; ça serait bon pour les vélos et les piétons et puis les transports de fonds pourraient l'utiliser aussi pour mettre un peu de fric dans l'innovation pour les zones de logement, je n'ose plus parler de quartiers, entre le centre et les zones commerciales.

La Têt... et les jambes !

Je m'étonne (je suis encore naïve) que le Quatrième Pont «Alduy» soit opérationnel, que le «Théâtre de l'Archipel» soit presque achevé, et que l'on ne distingue pas même l'ombre d'un quelconque passage pour permettre aux habitants du Bas Vernet de traverser la Têt de façon sécurisée. Je veux dire à pied, évidemment, vu que pour les véhicules motorisés, les crédits sont grands ouverts... et qu'on assiste à une débauche de ponts, ronds-points, passages souterrains sous les ronds-points, déviations....

Pour un piéton habitant dans notre quartier, très près, à vol d'oiseau du centre-ville, il n'est qu'un passage : le pont Joffre. En effet, s'aventurer à pied sur le pont Arago est suicidaire : il fautgrimper trois volées d'escalier, marcher sur un trottoir étroit, côtoyer des véhicules lancés à plus de 70 km à l'heure (vitesse limitée !), sans compter qu'avec une poussette, à vélo ou dans un fauteuil roulant, ça n'est pas même envisageable !Une passerelle a été érigée, en bois exotique, splendide,mais parallèle au fleuve, alors qu'elle devrait l'enjamber ! La promenade a été préférée aux simples déplacements... Il va nous falloir attendre combien de temps, et de qui se moque-t-on ?

Il paraît bien inutile de parler de développement durable et de déplacements "doux ", si les seuls aménagements financés ne le sont que pour l'automobile ! Cette passerelle pourrait rendre notre quartier plus attractif, moins isolé, et serait bien agréable aux futurs spectateurs du Théâtre qui se gareraient facilement et pourraient même se promener le long des rives de la Têt... Allez, on accepterait même de la baptiser «Passerelle Pujol» si ça pouvait faire avancer les choses !

Traumatisme

Faire un «grand» quartier pétonnier à Perpignan est l'objectif de notre nouveau maire mais il ne faut pas, dit-il, «traumatiser les Perpignanais» en faisant trop vite (et donc en ne dépensant pas en plusieus fois, ce qui finalement coûte plus cher, l'argent du contribuable) ce beau quartier piéton qui pourrait aller jusqu'aux abords du Théâtre de l'Archipel.

Un tel projet donnerait sa chance à Perpignan pour un développement touristique et commercial.

Le commerçant installé du côté du boulevard Clémenceau et qui a parlé de cette possibilité a une vision intelligente à long terme comme Mme le Maire de Strasbourg qui a courageusement imposé le centre piétonnier de Strasbourg il y a quelques années alors que les Strasbourgeois qui en sont si satisfaits maintenant n'en voulaient pas.

Les Perpignanais seraient-ils plus traumatisables que les Strasbourgeois?

Dommage...

Une réunion publique pour exposer le projet qui va révolutionner les transports publics, c'est bien. L'expliquer, le défendre avec l'appui des techniciens, c'est judicieux. Mais la vision étriquée de la question, tant au niveau des choix de matériels (Bustram, ni bus, ni tram ?) que du long terme me laisse perplexe.

La proposition d'un centre ville piéton n'est pas encore d'actualité (« les perpignanais ne sont pas encore prêts »). Dommage… !

La question de la réduction de la vitesse automobile a été bottée en touche. Pas de réponse claire, ni d'engagement ferme. Re-dommage…...

Les bus sont une nuisance sonore, mais pire ! Ils transportent des individus qui ne sont pas tous des clients potentiels. Ah bon ? Mais les voitures sont silencieuses, ne polluent pas, non, non, et permettent à leurs propriétaires de déambuler de commerce en commerce.Re-re-dommage....

Chacun a pu défendre son bout de trottoir, d'accord, mais le problème n'est pas là. Il est de savoir ce que l'on veut construire comme vie dans un centre ville toujours occupé par l'auto. C'est pas gagné. Tant que nos politiques ne s'engagerontpas pour des mesures sans doute radicales pour une minorité et cependant inéluctables pour les autres, nous tournerons en rond, au sens propre comme au figuré. Re-re-re-dommage…....

Gouverner, c'est prévoir, quitte à être incompris pendant un temps. C'est oser prendre les justes décisions au moment où c'est encore possible, et ne pas chercher le consensus qui pour convenir à tous n'est adapté à personne. Serons-nous encore sur cette terre pour profiter d'une ville agréable, apaisée, humaine ?

Perspective

Je n'ai assisté qu'à la deuxième partie de la réunion, mais j'ai eu l'impression d'entendre beaucoup de propos à courte perspective dans le temps et dans l'espace. Quant aux projets des édiles, sont-ils réellement modifiables sinon à la marge ?

Il semble que la campagne médiatique contre le GIEC, qui a fait flamber le doute sur l'ensemble de ses travaux, ait aussi convaincu nombre d'élus, tels Pujol lundi à Perpignan, Bourquin hier vendredi au Soler, que la situation n'est pas si urgente que cela et que le bilan carbone reste une opération cosmétique et non l'aune fondamentale des choix effectués.

Déçu

J'ai été déçu lors de cette réunion.

- Déçu par la frilosité de nos élus.

* Pourquoi ne pas élargir aussi le trottoir Sud de l'avenue, comme celui du Nord qui sera enfin accessible aux piétons ?

Réponse : «On le fera peut-être plus tard. On supprime déjà 25 places de stationnement sur le côté Nord.»
* Pourquoi ne pas rendre le Quai Sadi Carnot piétons imédiatemment ?

Réponse : «Ouhla, l'opération est déjà assez ambitieuse, ca va changer tellement d'habitude automobile, On fera ca plus tard...»

Mais pourquoi faire tout ca plus tard ? Est-ce qu'on n'a pas déjà assez de retard
en matière de piétonnisation, et de changement des modes de transport ?

- Déçu aussi par mes concitoyens qui plutôt que de mettre en avant l'intérêt général,
abordaient chacun leur petit intérêt particulier. Et les élus abondaient dans ce
sens, concevant la concertation avec les citoyens comme un moment ou chacun
peut apporter son petit problème et exiger d'avoir sa petite solution.

Qui pour sortir de son garage, qui pour rejoindre le Pont Arago, qui pour aller
de la "rue Camille Pelletan" à la "rue Rouget de Lisle"... La salle murmurait parfois avec bon sens «vas-y à pied...». Ne fallait-il pas au contraire profiter de cette réunion pour dire ou est l'intérêt général, et exposer les nuisances de la voiture en ville :

* la place confisquée par un stationnement envahissant
* le bruit, la pollution
* le danger pour les piétons et vélo,...
...et expliquer les solutions à ces problèmes offertes par les transport en commun, la marche et le vélo ?

- Déçu enfin par certains commerçants qui redoutaient que ces Bus amènent des gens en ville (un comble !), trop de gens même, et qui attendent bruyamment sur les trottoirs ; qui redoutaient que les bus soient aussi bruyant que les voitures, et, cerise amère, qui proposaient que les bus s'arrêtent plus loin du centre (!!) sur l'avenue Général Leclerc. Un bus périphérique en somme qui évite de pénétrer en ville, sans doute pour y laisser toute la place aux voitures.

Exactement l'inverse de ce qui se pratique partout avec succès : un transport en commun efficace qui pénètre au coeur de la ville . Ces intervenants ne sont sans doute pas usagers du bus eux-mêmes, et ne connaissent pas l'intérêt pour un commerçant d'être accessible en bus et à pied par des chalands qui déambulent sans avoir à souffrir de l'omniprésence de la voiture.

Bus-Tram ou BHNS

Depuis la campagne municipale de 2008-2009, la ville et l'agglo ont été

pressées de plusieurs côtés de réaliser une première ligne de tramway

plutôt qu'une ligne sur une voie en site réservé pour des Bus à Haut Niveau

de Service (BHNS).

Lors de cette présentation des travaux du Boulevard Clémenceau, et sur

les plaquettes d'informations

on ne parle plus de BHNS mais de Bus-Tram. Qu'est ce que cela signifie exactement ? Vélo En Têt a écrit à la PMCA et à la ville pour demander des précisions. Les documents pour le public parlent de «véhicules hybrides innovants». Nous sommes inquiets car la plus part de villes ayant choisi

des solutions hybrides à mi-chemin entre bus et tram l'ont regretté.

Ces solutions hybrides, pour se rapprocher du tramway sur rail, ont des systèmes de guidage, une longueur de véhicule et une capacité accrue, une vitesse commerciale élevée, mais sans jamais atteindre l'efficacité du tramways.

Si, finalement, à Perpignan ce sont simplement des bus, qui roulent sur ces nouveaux axes, ils seront peut-être «fiables, rapides, confortables, accessibles aux handicapés, prioritaires aux carrefours, avec des horaires plus fréquents et plus

étendus (matin, soir)» comme l'annonce la plaquette en couleur, mais ce seront simplement des bus et on comprendra que l'expression "Bus-Tram" était une opération de communication destinée à évacuer ce débat sur le tram.