Soumis par Caroline Forgues le 24 mar 2018
Nous vous avions sollicité pour répondre au baromètre des villes cyclables organisé par notre fédération nationale, la FUB. Au niveau national, 113 000 cyclistes ont participé à l’enquête, la première du genre qui se renouvellera tous les deux ans (résultats nationaux sous https://www.parlons-velo.fr/).
Les réponses des 376 participants pour Perpignan conduisent à classer la ville comme ‘défavorable’ à la pratique du vélo (classée F sur une échelle de A à G). Aucune des thématiques générales de la cyclabilité ne dépasse la moyenne, mais les sujets les moins bien notés concernent la sécurité et les efforts de la commune).
Quelques éléments d’analyse (voir tous les graphes en bas d'article): Les perpignanais participants étaient de tout âge, plutôt des cyclistes réguliers (55% pratiquent tous les jours, 30% 1 à 3 fois par semaine, 15% avec une pratique peu régulière) avec un bon niveau de pratique urbaine (27% se sont déclarés experts, 44% bons cyclistes) : leurs réponses reflètent donc le ressenti d’usagers pour qui le vélo est un véritable mode de transport. La disparité des réponses est d’ailleurs assez faible. Les deux points positifs en terme de cyclabilité de la ville soulignés par les participants sont la présence des double sens cyclables et la rareté des conflits piétons vélo. La liste des points négatifs est beaucoup plus longue, et touchent à tous les aspects : sentiment d’insécurité, discontinuité et points noirs, mauvais entretien des aménagements, vols de vélo et problème de stationnement …
Nous avons également analysé les réponses à la question ouverte ‘quel est le principal point noir sur la ville’ :
10% des participants sont très sévères en ne considérant que rien ne va ! Plus précis, ce sont les coupures urbaines provoquées par les boulevards et d’une façon générale les grandes avenues ou routes qui sont le premier obstacle évoquée à la cyclabilité. Si l’on y ajoute les autres coupures que sont les carrefours et ronds-points et le constat général de discontinuité du réseau (souvent interrompu au niveau de ces coupures), ce sont presque 40% des participants qui pointent ce problème. 5% des participants pointent les DSC comme dangereux, notamment en ville et du fait soit de l’étroitesse des voies, soit de l’effacement des pictogrammes ou du comportement des automobilistes. Sur ce point, voir notre article dans ce bulletin.
Du côté des préconisations (sur réponses fermées), on remarque que si la notion de réseau cyclable est plébiscitée partout, ainsi qu’une meilleure offre de stationnement et un meilleur entretien, les enjeux de limitation du trafic motorisé et de modération de la vitesse des voitures sont plus cités sur Perpignan que sur d’autres villes de taille similaire du sud de la France.
Des constats et des préconisations que nous partageons malheureusement ! Il y a bien des réalisations ponctuelles, mais pas de volonté de s’attaquer à la principale cause du problème : une bien trop forte pression automobile pour garantir une sérénité lors des déplacements à vélo, ce qui ne permet pas aux moins aguerris de se lancer aussi !