Réaction à la polémique sur les infractions au code de la route que commettent parfois les cyclistes

Le Conseil national de la Sécurité routière a proposé le 8 décembre 2014 un système d’amendes aux cyclistes.

Bien entendu, Vélo En Têt encourage les cyclistes à respecter le Code de la Route mais explique ses positions par rapport à ce sujet.

Ne pas se tromper de problème :

N’inversons pas les rôles : les principaux responsables des accidents de la route ne sont pas les cyclistes. Un accident provoqué par un cycliste reste rare et le cycliste lui même est très vulnérable. Quant au piéton, le véritable danger pour lui reste le véhicule motorisé La responsabilité de la violence routière et des morts par la pollution doit être imputée aux véhicules motorisés et non aux victimes.

Le code de la route est fait pour les voitures :

La circulation majoritaire est celle des automobilistes et le code de la route est fait pour eux : Ies feux tricolores, les giratoires et les sens interdits organisent la circulation des voitures. Il faut savoir que ceux-ci allongent les trajets des cyclistes d’environ 20%. Ce code de la route n’est pas adapté aux autres usagers de l’espace public en ville.

Circuler en ville pour les cyclistes est souvent difficile et parfois dangereux :

Oui, il arrive aux cyclistes de passer au feu rouge :

  • pour devancer le flot motorisé avec ses nuisances (bruit, pollution)
  • s’ils constatent qu’ils risquent rien et ne gênent personne
    • Des expériences positives de « tourne à droite «  pour les vélos ont été menées
  • Oui, il arrive aux cyclistes de prendre un sens interdit, parce qu’il est moins dangereux de croiser des véhicules que de se faire doubler par eux
    • D’où l’existence de Double Sens Cyclables
  • Oui  ils roulent parfois sur les trottoirs quand les aménagements sont inexistants ou discontinus, ils cherchent en général à « sauver leur peau ». D’ailleurs si ce n’est pas agréable pour les piétons bien sûr, il faut savoir que ce n’est pas du tout confortable pour les cyclistes non plus

Nous ne défendons pas ces comportements, nous cherchons à les expliquer.
Nous disons que pour améliorer la sécurité en ville, il faut encourager le vélo qui est un mode de déplacement sûr et sain

1/Pour cela, il faut limiter la circulation des voitures en ville, abaisser systématiquement leur vitesse et encourager la pratique cycliste notamment avec une cohérence et une continuité des aménagements : il a été démontré que plus il y a de cyclistes dans une ville, moins les voitures vont vite et plus il est agréable d’y vivre.

2/Il faut réaliser les aménagements favorables aux modes de déplacements doux
Les véhicules motorisés ont envahi l’espace public, au détriment des usagers les plus vulnérables. On en prend de plus en plus conscience aujourd’hui et des évolutions favorables au partage de la voirie sont proposées avec la notion de « Code de la rue »  et de dispositions spécifiques : double sens cyclables, tourne à droite aux feux, zones de rencontre, zones 30, priorité à l’usager le plus vulnérable ..

Il faut que les villes généralisent ces aménagements relatifs qui aident à réduire les accidents, leur gravité et facilitent la circulation des cyclistes.

Mais par exemple la loi qui généralise les double sens cyclables en ville n’est pas suffisamment appliquée : à Perpignan VÊT a dû faire une action en justice (4 ans de procédure) pour que ce fait soit reconnu…

3/ Il faut communiquer sur le partage de la rue et sur la place de chacun dans l’espace public, débattre sereinement des règles d’un espace public réinventé, apaisé et libéré de la vitesse, du bruit et de la pollution

Articles de presse sur ce sujet :

Mauvais arguments contre les mauvais cyclistes (Rue89)

Les 10 raisons pour lesquelles les cyclistes commettent des infractions au code de la route (Le Monde / Blogs)

Une avancée pour les Double-Sens Cyclables !

près 4 ans de procédure, Vélo en Têt a reçu le jugement de la cour administrative d’appel de Marseille, devant laquelle elle contestait le déploiement incomplet des double-sens cyclables (DSC) en centre ville de Perpignan.

La Cour a donné raison à l’association pour cinq des treize rues en litige. Le maire est enjoint de prendre un nouvel arrêté dans les six mois pour mettre en place les DSC sur l’axe Place Catalogne-La Basse via la place Bardou Job, et la rue Foch. Bien que cette victoire ne soit que partielle, elle est cependant un signe très positif pour les associations cyclistes, car la Cour affirme très clairement que le maire, par principe, « doit prévoir des chaussées à double sens pour les cyclistes » et en conséquence « doit prévoir un aménagement » de ces chaussées.

Vélo en Têt se félicite de cette décision tout en regrettant que le tribunal n’ait pas suivi nos arguments sur les plus petites rues du hypercentre ce qui aurait permis des parcours directs pour les cyclistes sans aménagements spécifiques à condition de limiter la circulation de transit. Elle espère que cette décision juridique sera l’occasion d’une réflexion constructive pour ré-aménager la circulation dans le centre ville de Perpignan et mieux partager l’espace public.

Analyse de la portée juridique de l’arrêt de la cour

Interview de Caroline Forgues, présidente de Vélo en Têt, sur France Bleu Roussillon

Informations sur le double-sens cyclable


Communiqué de presse Vélo en Têt suite au jugement de la cour d’Appel de Marseille sur le recours contre la non-mise en place généralisée des doubles sens cyclables (DSC) par la Ville de Perpignan


Les DSC

Les double sens cyclables prévoient qu’en zone 30, dans les rues à sens unique pour les voitures, les cyclistes puissent circuler dans les deux sens, avec une signalisation adaptée. Il a été établi que ce type de circulation n’était pas accidentogène car les voitures voient bien arriver les cyclistes face à eux et modèrent leur vitesse.

L’avantage pour les cyclistes est que cela simplifie leurs parcours en les rendant plus directs (donc bien plus intéressants qu’en voiture) et qu’ils se sentent plus en sécurité. C’est une mesure incitative pour la circulation à vélo en ville. L’espace est dans ce cas partagé de façon plus équitable entre les usagers de la chaussée et cela apaise la circulation automobile

Notre action en justice

Les DSC ont été rendus obligatoires dans les zones 30 depuis le décret du 30 juillet 2008. Les maires devaient par arrêté, installer les DSC dans leurs villes avant le 1er juillet 2010. Or, la ville de Perpignan a certes acté la mise en place du dispositif par arrêté du 10 juin 2010, mais en en excluant 13 rues du centre ville, les plus structurantes pour une traversée cycliste. C’est ce qu’a contesté Vélo En Têt.

Vélo en Têt vient d’apprendre que le Tribunal d’Appel de Marseille lui a donné partiellement raison. Les juges ont affirmé que le maire, par principe, « doit prévoir des chaussées à double sens pour les cyclistes» dans les zones 30 et qu’il ne peut refuser la mise en place des DSC que « lorsque la sécurité de la circulation de la voie publique l’exige ». Or le Tribunal a estimé que pour les 5 rues les plus larges (places Jean-Payra, Bardou Job, rues du Quatre-Septembre, de la République et Maréchal Foch), la Ville n’a pas avancé de motifs suffisants en terme d’impossibilité de procéder à des aménagements rendant possible la mise en place du DSC. Aussi, le Tribunal a annulé l’arrêté municipal qui excluait ces rues, et laisse un délai de 6 mois pour la mise en place des DSC. Vélo en Têt se félicite de cette décision tout en regrettant que le tribunal n’ait pas suivi nos arguments sur les plus petites rues du hypercentre ce qui aurait permis des parcours directs pour les cyclistes sans aménagements spécifiques à condition de limiter la circulation de transit.

Nous pensons qu’il est du ressort de la commune d’organiser la circulation de sorte que la pression automobile devienne moindre sur certains axes en opérant un partage de l’espace urbain équitable entre les différents usagers. Nous restons optimistes car la pratique du vélo urbain se développe et les élus semblent mieux comprendre le problème que constitue la voiture dans les centres urbains. Dans le numéro de septembre 2014 du « Journal de Perpignan », édité par la Mairie, on peut lire : « En ville, la priorité est donnée aux modes de déplacement doux. Afin de proposer une circulation en toute sécurité, des aménagements sont nécessaires ».

Nous souhaitons que la Ville se donne véritablement les moyens de cette volonté. Nous restons persuadés qu’il est urgent d’évoluer en matière de déplacements urbains comme beaucoup d’autres villes l’ont fait et nous sommes prêts à contribuer de façon constructive pour redonner à la ville son charme, sa douceur de vivre et du coup, son attractivité.

Indemnité Kilométrique

Récemment, la Sotranasa a présenté sa mesure expérimentale lors d’une conférence de presse : l’indemnité kilométrique pour ses salariés se rendant au travail à vélo. En effet, le Plan d’Actions pour les Mobilités Actives lancé le 5 mars dernier par le ministère du Développement Durable prévoyait une expérimentation de la mesure auprès d’entreprises volontaires. La Sotranasa fait partie des 19 entreprises française testant cette innovation.

Le 20 Septembre dernier au matin, sur le site de l’entreprise, près de l’abri vélos fraîchement repeint, la conférence de presse à réuni une bonne vingtaine de personnes : élus, associations, dirigeants, salariés et diverses curieux. On y retrouvait bien sûr des membres de Vélo en Têt ainsi que Jean-Michel Henric, élu à la mairie de Perpignan en charge des questions de mobilité. Après les présentations générales du pourquoi, du comment et du avec qui, quelques interactions public/présentateurs sous forme de questions-réponses ont apporté des précisions. Il y a eu aussi quelques perches tendues à la mairie et l’agglomération pour en faire plus pour le vélo.

L’article de l’Indépendant

Notre association avait été consultée les jours précédents par l’Indépendant, qui souhaitait connaître notre position sur cette mesure, afin de faire un article plus complet sur ce sujet. Trouvant la position de la Fédération des Usagers de la Bicyclette tout à fait pertinente, nous avons transmis l’article en question à la rédaction, tout en précisant que cette mesure était une bonne initiative mais que l’augmentation de la pratique du vélo nécessitait avant tout une amélioration de la cyclabilité de Perpignan : en priorité avoir une cohérence et une continuité du réseau cyclable.

Vous pouvez voir ci-contre l’article de l’Indépendant, paru le matin même de la conférence de presse. L’article présente l’affaire comme une carotte donnée aux cyclistes pour qu’ils roulent plus et se fassent de l’argent, tout en faisant de la place aux voitures sur la chaussée. L’indemnité kilométrique pour les voitures, permettant un abattement d’impôt,  est proportionnelle à la puissance fiscale (bien que plafonnée à 7CV depuis 2013), et elle est supérieure aux coûts kilométrique d’usage et donc clairement incitative aux déplacements motorisés. A-t-on vu un article titrant « auto-boulot-magot » pour autant ? Non. L’idée est juste d’être plus juste, de rétablir l’équilibre depuis trop longtemps laissé tel quel. D’ailleurs, si en France cela relève de l’expérimental et de l’innovation, d’autres pays européens l’ont mis en place depuis longtemps à des tarifs variables : 21c€/km pour la Belgique depuis 1997, 19c€/km pour les Pays Bas depuis 1995, 24c€/km pour l’Autriche puis 47c€/Km au delà de 6 Km, 15 c€/Km au Royaume-Uni,… Et les cyclistes ne seront pas les seuls à s’en mettre plein les poches, puisque l’étude du Ministère prévoit 570 M€  par an  d’économie (santé, environnement,…) contre 170 M€ par an de coûts de cette mesure.

L’article laisse ainsi croire à une mesure supplémentaire pour le vélo dont tout le monde devrait se féliciter: « Voyez ce qu’on fait pour le vélo ! C’est beaucoup hein ?! ». Non, ce n’est pas beaucoup, c’est normal de reconsidérer enfin le vélo en tant que mode de déplacement comme un autre, ce qu’a aussi fait l’INSEE. Le grand pas en avant serait de cesser de subventionner le déplacement automobile en mettant fin aux indemnités kilométriques pour les déplacements motorisés individuels. Ce qui n’est pas le cas ici. Modérer les vitesses autant que les propos, c’est cela avoir une vision globale.

Concernant l’indemnité kilométrique pour se rendre à vélo au travail, la position de l’association Vélo En Têt rejoint celle de notre Fédération nationale, la FUB. Elle s’est exprimée à ce sujet dans un des articles de son journal dont vous trouverez plus de détails sur le lien suivant : http://www.fubicy.org/IMG/pdf/VC_124_INDEMNITE_KM_VELO-2.pdf. Quant à la situation locale, Vélo En Têt se félicite de l’initiative de l’entreprise Sotranasa, établie au secteur St Charles. Le succès de cette mesure reste subordonnée à l’amélioration de la cyclabilité de Perpignan, en priorité cohérence et continuité du réseau cyclable. Ce à quoi Vélo En Têt aspire! » 

Vélo en Têt fait monter les candidats aux Municipales de Perpignan sur leur vélo !

Le parcours avait été choisi pour souligner quelques points noirs : le passage souterrain de la gare qu’il faut prendre à pied, l’étroit double sens cyclable de l’avenue Général de Gaulle qui se termine brutalement sur un trottoir, le rond point du 4° pont où il n’y a plus de feux pour laisser passer les piétons et cyclistes en sécurité, des rues où on est étroitement mêlé au trafic automobile comme l’avenue de Bompas et le pont Joffre où les vélos se sentent vulnérables. En revanche le groupe a été constater avec satisfaction le début des travaux de la passerelle tant attendue sur la Têt entre le théâtre et l’avenue Torcatis, et l’on pouvait percevoir aussi le plaisir de pédaler librement sous le soleil dans les quelques tronçons sécurisés.

SAMSUNG CAMERA PICTURES

L’équipée s’est ensuite rendue place de la République pour que chaque liste donne son sentiment et expose brièvement son programme face aux attentes fortes des cyclistes. Vélo En Têt a remis à chaque candidat des propositions précises pour aménager « Une ville apaisée et un espace partagé ». Celles-ci sont déclinées en 6 points  (voir lien) :

  • Un véritable réseau cyclable à l’échelle de la ville et au-delà
  • Une véritable politique de stationnement et de location vélos
  • Piétonisation complète du centre ville ancien à l’intérieur des rondas
  • Des rondas supports de transports en commun et circulations douces
  • Des pars relais véritables lieux d’intermodalité
  • Une véritable offre de transport en commun

Vélo en Têt veut peser à l’approche des élections municipales de Perpignan

A l’occasion de la soirée ciné-vélo du 15 octobre, l’Indépendant publie dans son édition d’aujourd’hui un grand article sur cette soirée et la position de l’association sur la politique de la ville en matière d’aménagements cyclables à l’approche des élections municipales.

L’article sur le site de l’Indépendant