Projet d’aménagement des berges de la Basse

D’après ce que nous savons, les services techniques de la ville de Perpignan ont pour projet d’aménager la rive gauche de la Basse pour les mobilités actives (marche et vélo). Cet aménagement relierait la voie douce démarrant au bout de la rue Courteline (vers les jardins de la Basse) jusqu’au centre ville avant le Palmarium, soit en contrebas du quai de Hanovre et du quai Nobel.

Notre association propose depuis longtemps cet aménagement. En effet, la pratique du vélo pour les déplacements quotidiens pour laquelle nous militons depuis 15 ans, celle qui vise à offrir une alternative à la voiture individuelle, nécessite des itinéraires pratiques, continus, sécurisés, rapides. La pratique du vélo à Perpignan aujourd’hui est interrompue à chaque carrefour et particulièrement par les boulevards à double voie. L’objectif d’un véritable développement du vélo, pour rendre la ville respirable et se réapproprier l’espace public confisqué par la voiture, nécessite l’aménagement d’un réseau cyclable. Les ‘chemins’ de l’eau, parce qu’ils ont été préservés de l’envahissement de la voiture, sont des voies idéales pour recevoir de tels aménagements : il n’y a pas que la Basse, mais aussi la Têt, le Canal de Perpignan, le Canal de Mailloles (El Ganganell), le canal du Vernet à Pia etc.
En l’occurrence, le projet le long de la Basse vise à relier le centre ville à la zone St Charles (avec une autre section en projet au delà de St Assiscle), en desservant le lycée Arago, les quartiers Gare et St Assiscle : il constitue donc un axe structurant majeur pour des déplacements quotidiens. En débouchant au delà du boulevard, il permet son franchissement de façon sécurisée, aujourd’hui impossible hors trottoirs et passages piétons (réglementairement interdits aux vélos …) dans le sens lycée/Centre ville.

Un tel aménagement ne doit pas se faire au détriment de la nature en ville, et nous serons vigilants sur son implantation pour conserver les lauriers présents comme sur le choix des matériaux pour limiter l’impact environnemental et insérer l’aménagement de façon harmonieuse dans le paysage urbain. Donner accès aux berges de la Basse augmentera-t-il les pollutions, jets de déchets dans la rivière ? Les aménagements des jardins de la Basse au niveau de St Assiscle, libres d’accès à tout heure et agréables, prouvent que les Perpignanais respectent les aménagements dès lors qu’ils sont de qualité.

Si cet aménagement se réalise avec une vrai continuité et ‘praticité’ cyclable, il ne se substitue en rien à la nécessaire réorganisation de la circulation dans le centre ville, à l’intérieur des boulevards : Vélo en Têt propose depuis de nombreuses années un projet argumenté reposant sur l’extension de la zone piétonne et l’intraversabilité automobile, et l’a défendu auprès des élus et techniciens lors de nombreuses réunions et rencontres, comme défend la nécessaire reprise des boulevards, véritable autoroute en ville.

Notre association se bat sur tous les fronts, car ce n’est qu’avec de l’ambition que l’on pourra renverser la situation du ‘tout automobile’ dans notre ville, première responsable de la pollution sonore et de l’air comme d’une accidentologie dont on pourrait se passer. Il ne s’agit pas de défendre les intérêts d’une catégorie d’usagers – les cyclistes – pour leur unique avantage, mais de transformer la ville pour la rendre respirable, pour le bénéfice de toutes et tous, et c’est bien l’objet social de notre association.

Pétition : plus de suppressions de bandes/pistes cyclables à Perpignan !

Lien vers la pétition : https://www.change.org/p/louis-aliot-maire-de-perpignan-parc-st-vicens-a…
 
Signez et faites signer !

À Perpignan, les aménagements de voirie s’enchainent, et pour respecter la loi LAURE (Code de l’environnement art. L228-2), des cheminements cyclables sont proposés… sur trottoir ! Les exemples sont légion à Perpignan et montrent leur échec depuis des années : boulevard Briand, avenue Torcatis, avenue Joffre, pour les plus tristement connus des vélocipédistes.

Sauf que cela n’est satisfaisant ni pour les cyclistes, qui doivent zigzaguer entre les piétons, les poteaux électriques et les voitures mal stationnées, ni pour les usagers légitimes du trottoir que sont les piétons, poussettes, fauteuils roulants ou encore trottinettes.

D’autre part ce n’est pas non plus légal puisque le code de la route stipule qu’un trottoir ne peut être assimilé à une piste cyclable (Code de la route Art. R412-34) et qu’une piste cyclable est une chaussée réservée aux cycles.

Aujourd’hui encore, deux aménagements en cours de réalisation proposent ce « modèle », qui n’est conforme à aucune recommandation du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), organisme public de référence en la matière.
Il s’agit de l’agrandissement du parc Sant Vicens et du projet du Champ de Mars (incluant l’avenue Albert Camus).
Cette fois-ci, non seulement les travaux réalisés sont encore une fois insatisfaisants pour les cyclistes, mais ils viennent en plus supprimer des bandes ou pistes cyclables fonctionnelles et directes !

L’association Vélo en Têt, non consultée sur ces dossiers, demande à l’équipe municipale actuelle de revoir ces projets, votés dans la mandature précédente, afin d’inclure des cheminements cyclables à la hauteur des objectifs de report modal vers les mobilités douces engagés nationalement mais aussi dans la majorité des villes et communautés urbaines en France.

Avenue Albert Camus : encore un aménagement illégal et absurde !

Après les désastreux aménagements du bd Briand, de l’av. Torcatis ou encore de l’av. Joffre (pour n’en citer que quelques uns), voici le retour des cheminements sans queue ni tête qui font passer les cyclistes sur le trottoir au détriment de ses usagers légitimes (piéton, poussette, fauteuil, trottinette), puis traverser des routes sur les passages piétons, plaçant encore une fois le vélocipédiste dans l’illégalité. Le bilan sera le même que pour les exemples sus-cités : un gaspillage de temps et d’argent pour ne pas gagner (et même perdre) de la sécurité pour le cycliste, et perdre assurément de l’efficacité puisque la bande cyclable, si elle a l’inconvénient de mettre le vélo au contact de la circulation automobile, a au moins l’avantage d’être directe car elle suit le circuit voiture, pensé, lui, pour être direct et rapide.

Plus d’explications dans le courrier recommandé envoyé par Vélo en Têt à la mairie le 15/10/2020 :

Monsieur Le Maire, Bien que vous ne soyez pas à l’origine de ces aménagements, nous tenons à vous alerter sur les travaux en cours afin d’éviter une perte de temps, d’argent et de non respect de la législation en cours. En effet, comme le prévoit la législation actuelle, les travaux importants de voirie obligent à la création d’itinéraires cyclables (Code de l’environnement art. L228-2) Cependant, le code de la route stipule qu’un trottoir ne peut être assimilé à une piste cyclable (Code de la route Art. R412-34), qu’une piste cyclable est une chaussée réservée aux cycles, qu’une voie verte est une route réservée à la circulation de véhicules non motorisés et de piétons (Code de la route Art. R110-2). L’arrêté du 15 janvier 2007 portant application du décret N°2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics stipule encore pour les trottoirs : La largeur minimale du cheminement est de 1,40m libre de mobilier ou de tout autre obstacle. Cette largeur peut être réduite à 1,20 en l’absence de mur ou d’obstacle de part et d’autre du cheminement. Les plans d’aménagements à notre disposition issus de la consultation pour la réalisation des travaux montrent : • que les pictogrammes « vélo » sont situés sur le trottoir, • que les bandes podotactiles sont situés sur ce qui est mentionné comme piste cyclable et qui ne peut être défini comme tel, • que la largeur disponible de part et d’autre de cette prétendue piste cyclable sont inférieurs à 1,40 m et non dénués d’obstacles (arbres) donc non utilisables en tant que trottoir, • que les passages piétons en prolongement de cette prétendue piste cyclable ne peuvent être utilisés par des cyclistes mais uniquement par des piétons. En raison de quoi, nous vous demandons de revoir les aménagements conformément à la législation, c’est à dire : • avec une piste ou bande cyclable au niveau de la chaussée ou séparée du trottoir (Code de l’environnement L228-2, Code de la route R412-34) • avec un trottoir conforme au décret 2006-1658 La réalisation de travaux tels que prévus est une régression en terme de schéma cyclable Perpignanais et de mobilité à l’attention des lycéens ayant l’usage de ces équipements. Nous vous remercions par avance de la prise en compte de ces textes et recommandations pour la réalisation de cet équipement et des équipements à venir, toute réalisation non conforme étant une perte de temps, d’argent et un recul pour les mobilités actives pour les années à venir. Vélo En Têt

Pour demander la modification du projet, une pétition a été lancée : https://www.change.org/p/louis-aliot-maire-de-perpignan-parc-st-vicens-a…

Extension du parc Sant Vicens

Suppression de la piste cyclable sécurisée et arborée de l’av. Mermoz

Créer ou agrandir les espaces verts perpignanais est une bonne idée mais pourquoi donc sacrifier une piste cyclable stratégique (dessert le Mas Guérido et Cabestany), sécurisée (séparation physique avec la circulation automobile) et arborée (haie de lauriers) ?
À la place, un parking d’une trentaine de places (qui n’existait pas avant) et plus de piste cyclable !

Pour demander la modification du projet, une pétition a été lancée : https://www.change.org/p/louis-aliot-maire-de-perpignan-parc-st-vicens-a…

Municipales 2020 : Tableaux comparatifs des engagements des candidats

Il arrive in extremis mais il est là : le comparatif des engagements des candidats !

En même temps que l’invitation à participer à notre projection débat sur les mobilités pour Perpignan, nous avions envoyé un questionnaire à toutes les listes candidates aux élections municipales 2020 pour la ville de Perpignan.

Nos bénévoles ont dépouillé et analysé les résultats des réponses obtenues, et voici les tableaux récapitulatifs des engagements des différents candidats, selon les 6 thématiques du questionnaire.

Votez vélo !

ORGANISATION DE LA MAIRIE : tableau comparatif des engagements des candidats aux élections municipales de Perpignan 2020
APAISEMENT DE LA CIRCULATION : tableau comparatif des engagements des candidats aux élections municipales de Perpignan 2020
STATIONNEMENT : tableau comparatif des engagements des candidats aux élections municipales de Perpignan 2020
SERVICES : tableau comparatif des engagements des candidats aux élections municipales de Perpignan 2020
VOIRIE : tableau comparatif des engagements des candidats aux élections municipales de Perpignan 2020
PROJETS : tableau comparatif des engagements des candidats aux élections municipales de Perpignan 2020

MUNICIPALES : Projection-débat : Quelles mobilités pour Perpignan en 2020 ?

En cette période de campagne des élections municipales, Vélo en Têt organise un débat sur les mobilités et particulièrement sur la place du vélo dans notre ville, Vendredi 28 février, à 19h au Cinéma Castillet (entrée gratuite).

Les 9 listes candidates ont été invités à présenter rapidement leur proposition après avoir visionné le document Why We Cycle sur les avantages du vélo et des exemples aux pays Bas.

La soirée sera animée par Stein Van Oosteren, porte parole du Collectif Vélo de d’Île-de-France.

Réservez votre soirée, c’est aussi le moment de montrer aux futur·es élu·es que nous sommes nombreux et nombreuses à attendre des améliorations !

Affiche projection débat

Parallèlement, Vélo en Têt interroge les 9 listes candidates pour connaitre leurs engagements pour la mandature à venir. Voici le questionnaire et le message qui leur a été envoyé :

Madame ou Monsieur

L’association Vélo en Têt milite et agit depuis plus de 15 ans pour un développement des mobilités douces, et particulièrement pour les déplacements du quotidien en vélo. Cette thématique nous semble au cœur des préoccupations des habitants de cette ville, et par extension de la communauté urbaine.

Afin de pouvoir débattre avec vous, l’association vous propose de participer à un débat sur le thème : « Quelles mobilités pour Perpignan en 2020 ? le vendredi 28 février 2020 à 19h au Cinéma le Castillet.

Après une projection du documentaire Why We Cycle (57mn), chaque candidat ou représentant de la liste pourra présenter en quelques minutes les grandes lignes de son programme avant d’engager une discussion avec la salle.

La soirée sera animée par Stein Van Oosteren, porte parole du collectif cycliste de d’Ile de France.

Merci de bien vouloir nous confirmer votre présence ou celle de votre représentant afin de pouvoir organiser au mieux la soirée.

Par ailleurs, d’ici la fin du mois, l’association vous adressera un questionnaire sur votre projet en terme de mobilité vélo pour les prochaines années.

Restant à votre disposition pour plus de renseignements

Salutations cyclistes

Vélo en Têt

Passerelle : « et ça continue encore et encore »

Le nouvel escalier de la passerelle

Cette passerelle pour piétons et vélos n’en finit pas de décevoir !

Si sa création apportait avec elle un espoir et une joie de pouvoir traverser en toute quiétude et tranquillité la Têt en dehors de la circulation autorisée, il est vrai que la première visite sur place nous a clairement désenchantés : escalier aux 2 extrémités, rampe d’accès réservée aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite) avec des virages on ne peut plus serrés, gouttières pour pousser les vélos trop près des grillages,…

Les 2 précédents points noirs de la passerelle :
– [Rampe dangereuse] (/wp-content/uploads/point-noir/rampe-dangereuse) (résolu, on ose croire grâce à notre remarque sur ce site)
La Passerelle de la Têt : accès mal conçu pour les vélos

Bref, les aménageurs sont passés à côté d’un des 2 types d’usagers pour qui cette passerelle onéreuse (~6 millions d’euros) a été créée : les cyclistes. Hé oui, il est prévu que les cyclistes doivent descendre de leur vélo pour le pousser sur les marches, et ce à chaque extrémité. Il était pourtant si facile de résoudre ce désagrément !

Nouvelle déception au rendez-vous : un escalier a été ajouté dans le virage de la rampe PMR côté Torcatis. Cette rampe est très utilisée par les piétons mais aussi les cyclistes. Dorénavant, dans ce virage, il faudra être particulièrement vigilant pour éviter de tomber dans l’escalier tout en évitant le nouveau flux de piétons qui emprunte ce trajet raccourci pour eux.

Entendons nous bien, Vélo En Têt se félicite qu’une amélioration pour les piétons ait vu le jour. Toutefois, on aurait pu imaginer sans mal de prolonger la rampe d’accès PMR tout droit, aménagement qui aurait réconcilié les cyclistes les piétons et les PMR avec ce côté de la passerelle.

Quand à l’autre côté, on repassera ! A moins que les institutions autorisent enfin le passage par la rampe d’accès pompiers ! Ce serait bien vu.

Si les techniciens sollicitaient les représentants des utilisateurs (Vélo en Têt pour les cyclistes par exemple) pour valider leur projet, les défauts pourraient être décelés et corrigés avant même d’arriver sur site et d’atterrir parmi nos points noirs…

Virage abrupt sans rambarde et désormais avec un passage piétonnier important
L’escalier virage où il ne faut pas tomber. On voit que la pente aurait put être prolongée.

Conférence « Pollution de l’air : du constat à l’action »

Conférence le mardi 18 avril à partir de 18h30, Salle des libertés, 3 rue Bartissol à Perpignan Coorganisée par Alternatiba66 et Vélo en Têt

Interventions:

  • à 18h30 d’Olivier Brun « La pollution et ses effets sur la santé », pneumologue
  • à 20h30 de Serge Pioli, membre du Comité Développement Durable de Perpignan Méditerranée, « Mobilité de demain ».

Entre les deux, pause dinatoire !

Le baromètre des villes cyclables – Perpignan n’est pas sur le podium, loin s’en faut !

Nous vous avions sollicité pour répondre au baromètre des villes cyclables organisé par notre fédération nationale, la FUB. Au niveau national, 113 000 cyclistes ont participé à l’enquête, la première du genre qui se renouvellera tous les deux ans (résultats nationaux sous https://www.parlons-velo.fr/).

Les réponses des 376 participants pour Perpignan conduisent à classer la ville comme ‘défavorable’ à la pratique du vélo (classée F sur une échelle de A à G). Aucune des thématiques générales de la cyclabilité ne dépasse la moyenne, mais les sujets les moins bien notés concernent la sécurité et les efforts de la commune).

Quelques éléments d’analyse (voir tous les graphes en bas d’article): Les perpignanais participants étaient de tout âge, plutôt des cyclistes réguliers (55% pratiquent tous les jours, 30% 1 à 3 fois par semaine, 15% avec une pratique peu régulière) avec un bon niveau de pratique urbaine (27% se sont déclarés experts, 44% bons cyclistes) : leurs réponses reflètent donc le ressenti d’usagers pour qui le vélo est un véritable mode de transport. La disparité des réponses est d’ailleurs assez faible. Les deux points positifs en terme de cyclabilité de la ville soulignés par les participants sont la présence des double sens cyclables et la rareté des conflits piétons vélo. La liste des points négatifs est beaucoup plus longue, et touchent à tous les aspects : sentiment d’insécurité, discontinuité et points noirs, mauvais entretien des aménagements, vols de vélo et problème de stationnement …

Nous avons également analysé les réponses à la question ouverte ‘quel est le principal point noir sur la ville’ :

10% des participants sont très sévères en ne considérant que rien ne va ! Plus précis, ce sont les coupures urbaines provoquées par les boulevards et d’une façon générale les grandes avenues ou routes qui sont le premier obstacle évoquée à la cyclabilité. Si l’on y ajoute les autres coupures que sont les carrefours et ronds-points et le constat général de discontinuité du réseau (souvent interrompu au niveau de ces coupures), ce sont presque 40% des participants qui pointent ce problème. 5% des participants pointent les DSC comme dangereux, notamment en ville et du fait soit de l’étroitesse des voies, soit de l’effacement des pictogrammes ou du comportement des automobilistes. Sur ce point, voir notre article dans ce bulletin.

Du côté des préconisations (sur réponses fermées), on remarque que si la notion de réseau cyclable est plébiscitée partout, ainsi qu’une meilleure offre de stationnement et un meilleur entretien, les enjeux de limitation du trafic motorisé et de modération de la vitesse des voitures sont plus cités sur Perpignan que sur d’autres villes de taille similaire du sud de la France.

Des constats et des préconisations que nous partageons malheureusement ! Il y a bien des réalisations ponctuelles, mais pas de volonté de s’attaquer à la principale cause du problème : une bien trop forte pression automobile pour garantir une sérénité lors des déplacements à vélo, ce qui ne permet pas aux moins aguerris de se lancer aussi !

Résultats généraux
Les points forts de la ville
Les points faibles de la ville
Les points noirs
Les préconisations

Revitalisation des commerces et mobilité : quel rapport ?

A l’initiative du Conseil citoyen Centre Ancien, Olivier Razemon a présenté à Perpignan le 25 novembre 2016 son dernier livre « Comment la France a tué ses villes » (éditions Rue de l‘échiquier). Pourquoi Olivier Razemon, journaliste indépendant et avant tout spécialiste de la mobilité (son blog « l’interconnexion n’est plus assurée » (transport.blog.lemonde.fr), est une référence sur le sujet) écrit-il un livre sur la dévitalisation des villes moyennes ? Pourquoi de nombreux membres actifs de Vélo en Têt sont allés l’écouter et pourquoi en parlons-nous ici ?

Car urbanisme et mobilité sont intimement liés, et qu’en analysant l’évolution de la ville, on comprend mieux comment on en est arrivé à cette situation. En effet, les villes moyennes se sont progressivement dé-densifiées et étalées, les habitants se logeant de plus en plus en périphérie et les commerces migrant vers des centres commerciaux. Pour relier travail, domicile et commerces, on étend le réseau routier, qui raccourcit dans un premier temps les distances (en termes de temps de parcours) et rend tout cela possible. Pendant ce temps, le centre-ville ou le quartier urbain ‘ancien’ se désertifie, ou devient le repère de marchands de sommeil. Cessant d’être habité, il se meurt car ce sont les relations qui font urbanité.

Les perdants dans tout cela : les terres agricoles bétonnées, l’air vicié, bien sûr, mais les habitants également, en premier lieu ceux qui ne suivent pas la machine infernale. 26% des foyers n’ont pas de voiture à Perpignan, soit plus que la moyenne nationale (20%). Dans le même temps, le taux de vacance commerciale en centre-ville flirte avec les 20%, soit l’un des taux les plus élevés parmi les villes de taille moyenne en France. Comment fait-on pour faire ses courses quand il n’y a plus aucun commerce de proximité, qu’on vit dans au centre ou dans un quartier enclavé et que la qualité du service de transports en commun est très loin du compte ?

Pas nouveau nous direz-vous … Le constat que dresse Olivier Razemon est que le mal empire, sans que cela ne fasse réagir “les responsables” pour enrayer la calamité. Aucune limite à cette course folle ! Pire, les arguments mis en avant par ces derniers sont fallacieux ! On les entend souvent prétendre que la construction de commerces périphériques crée des emplois alors que des études prouvent le contraire (1 emploi créé en périphérie détruit en moyenne 3 emplois en centre-ville). Pire encore, les premières zones commerciales et pavillonnaires se nécrosent car elles ne correspondent plus à la demande. Ainsi, même si le taux de vacance commerciale des commerces périphériques Perpignanais dépasse désormais les 10%, de nouveaux projets abondent pour construire de nouvelles surfaces plus modernes, plus spacieuses et forcément plus loin pendant que la première génération se transforme peu à peu en glauques friches commerciales.

Les gagnants sont clairement désignés par Olivier Razemon : les investisseurs du business ne peuvent continuer à faire leur beurre qu’en faisant tourner la roue de la nouveauté au mépris de tout retour d’expérience, en consommant milliers de m2 sur milliers de m2 de terres, au grand bonheur des propriétaires terriens, qui ne manquent pas sur notre belle plaine du Roussillon.

Refusant d’accepter leurs échecs, les « responsables » déballent un argumentaire biaisé et douteux. Ils accusent trop souvent le commerce en ligne, alors que celui-ci ne générait que 7 à 9% des ventes de détail fin 2015.Des associations de commerçants et des partis politiques demandent quant à eux davantage de places de parking, remettant en avant un slogan désuet issu de l’Amérique des années 50 : « no parking, no business ». L’expérience menée dernièrement à Béthune, visant à transformer des places piétonnes du centre-ville en parkings est pourtant un cuisant échec ! D’ailleurs, les résultats d’une étude menée dernièrement par la métropole de Rouen sont sans appel. À la question : « comment rendre le centre-ville plus attractif ? », les commerçants ont répondu en majorité qu’il fallait plus de places de parking tandis que les consommateurs demandaient au contraire moins de voitures, moins de bruit, moins de pollution et plus d’espace pour se promener !

Vous vous demandez maintenant mais comment nous pouvons sauver la ville ? De nombreux retours d’expérience encourageants existent et nous pourrions nous en inspirer. Dans un premier temps, il faut casser la machine à bétonner. Les communes qui mettent en place un moratoire sur la construction de nouvelles surfaces commerciales périphériques sont de plus en plus nombreuses. On peut citer par exemple Saint Omer ou Thionville. Une prise de conscience des consommateurs doit être opérée par des campagnes de communication de la collectivité. Il faut encourager les citoyens à consommer responsable et si possible dans leur quartier. On peut également s’inspirer des Canadiens qui réaniment leurs centres-villes en créant des structures qui associent commerçants, citoyens et élus au seins de « Sociétés de Développement Commercial ». Cette solution a permis de mettre fin aux guerres fratricides improductives qui déchiraient les multiples associations de commerçants. Cognac s’en inspire actuellement. Enfin, il faut un espace public de qualité. Des espaces agréables à vivre à pied et où il est aisé de se déplacer à vélo. De nombreuses villes mettent en place des « codes de la ville apaisée » et « codes de la rue » (ex : Lille). Perpignan pourrait s’en inspirer.

Comme vous l’aurez constaté, la redynamisation d’un quartier repose donc sur la place accordée aux piétons et aux vélos. Et cela ne se résume pas uniquement à l’hypercentre mais à l’ensemble des quartiers de la ville. Les carrefours, les rues, les trottoirs, les boulevards, les allées… tout doit être pensé pour y amener les piétons et les vélos, rendre la ville agréable et donner envie d’y vivre : le diable est dans les détails, c’est aussi ce que nous apprend la lecture du livre d’Olivier Razemon .

Ne baissons pas les bras, ré-occupons la ville ! Se déplacer à vélo est un bon moyen.