Plan Climat Air Énergie de Perpignan Méditerranée : quelle ambition pour une mobilité soutenable ?

Nous avons lu et décortiqué le projet de Plan Climat Air Énergie Climat de Perpignan Méditerranée Métropole qui est en consultation jusqu’au 14 juin 2019. Le compte n’y est pas !

Le collectif Mobilités66 (Alternatiba66, Vélo en Têt, Association des usagers du train Perpignan Port-Bou) a envoyé sa contribution (téléchargeable à la fin de cet article) dont vous pouvez vous inspirer pour participer. Donnez votre avis sur l’adresse programmeODD@perpignan-mediterranee.org pour exiger de l’ambition de la part de nos élu.es !

Le Plan Climat Air Énergie Climat ?

Le PCAET est un document de planification obligatoire pour les intercommunalités, qui doit définir des objectifs et planifier les actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les émissions de gaz polluants et s’adapter au changement climatique.

L’enjeu de la mobilité

Les transports sont de loin la première source d’émissions de GES et de polluants atmosphériques sur le territoire de PMM. En cause, une offre de transport alternatif à la voiture individuelle défaillante : un réseau de transports en commun encore sous-dimensionné, un aménagement de la voirie qui ne prend que très peu en compte les mobilités actives (vélo et marche), pas de maillage cyclable digne de ce nom entre le centre, les quartiers et les communes de la première couronne, un déficit d’intermodalité entre train, bus régionaux et bus de ville.

Un objectif ambitieux mais pas de moyens pour l’atteindre !

Le projet de PCAET annonce que la communauté urbaine se place dans un scénario Territoire à Énergie Positive, c’est à dire que les consommations du territoire seront couvertes en 2050 par la production locale d’énergie. Or les actions développées sur le transport sont réduites à des études, le développement de l’information voyageurs, mais aucun projet d’envergure pour développer les transports en commun !

Le Bus à Haut Niveau de Service (ou ‘simili’-tram sur roue, qui doit être en site propre pour offrir un service régulier) que tous les précédents documents de planification nous promettaient (deux lignes Nord-Sud et Est-Ouest), a disparu des radars ! D’ailleurs, un très maigre objectif est affiché pour la progression de la part modale* du bus : passer de 8% actuellement à moins de 11% en 2030, soit dans 10 ans !

Côté Vélo, nous attendons de voir de quel budget disposera le futur Schéma cyclable intercommunal, qui doit programmer les liaisons cyclables entre la ville et les communes (vote prévu avant cet automne). Mais d’ores et déjà, le projet de PCAET affiche la faible ambition de faire passer la part modale du vélo de 3% actuellement à 5,7 % en 2030, soit même pas un doublement. A comparer avec l’objectif du Plan national vélo (qui offre des financements dont PMM pourrait se saisir) qui est d’atteindre 9% en 2024, no comment …

*Part modale = % de l’ensemble des trajets réalisés selon les différents modes de transport

Nos propositions pour une politique cyclable ambitieuse !

Système Vélo – FUB

Vous avez dit politique Vélo ?

Dans ce document de 4 pages, nous expliquons pas à pas les principes d’une véritable politique Vélo : circulation apaisée, aménagements, services vélo, intermodalité …

Pour que les politiques publiques se mettent enfin à rouler dans le bon sens, n’hésitez pas à vous emparer de ce document, pour vous informer et pour porter la bonne parole auprès des élu.es ou des candidat.es aux prochaines élections municipales.

Oui à une Transition écologique plus juste

La transition ne peut être réalisée que si l’on offre une alternative aux déplacements en voiture :au-delà des annonces nationales, nous attendons des politiques locales qu’elles développent massivement les alternatives !

Retrouvez nos propositions collectives ici : /article/une-mobilite-soutenable-pour-tous.

Communiqué de presse du Collectif Mobilité66 – Oui à une Transition écologique plus juste

Le collectif Mobilité66 regroupe les associations Alternatiba66, Vélo en Têt, Train en Têt, Usagers de la ligne Perpignan-Port Bou

L’urgence climatique nécessite une politique de Transition écologique volontariste visant à contenir les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique, conformément à l’accord de Paris.

La fiscalité écologique et notamment la taxe carbone font l’objet de nombreuses exonérations qui en réduisent l’efficacité. De plus, ces ressources n’ont que très partiellement été affectées au financement de la transition énergétique. Nous sommes aujourd’hui dans une situation qui aurait pu être anticipée et ainsi évitée.

Face aux enjeux environnementaux et de santé publique, la fiscalité peut être un outil de financement de la transition écologique, à condition qu’elle s’accompagne d’un fond de solidarité. Utiliser une fiscalité pour inciter la société à réduire sa consommation d’énergie fossile n’a de sens que, si parallèlement, ces ressources financent le développement massif des transports en commun, des aménagements pour un usage quotidien du vélo, la réfection de l’habitat énergivore, un réaménagement du territoire rapprochant les lieux de vie des lieux de travail, des loisirs et des services.

Des mesures réglementaires garantissant une plus grande justice sociale, se doivent de compléter ce dispositif. Par exemple : contribution de l’État à une gratuité totale ou partielle des modes de transports collectif en zone urbaine et périurbaine ; rénover le Bonus-Malus pour dissuader l’achat des voitures neuves les plus émettrices de gaz à effet de serre.

Pour s’inscrire dans cette évolution incontournable et en accompagnement des mesures nationales, nous demandons que les pouvoirs publics locaux mettent en œuvre les mesures suivantes :

  • renforcer les lignes de bus de l’agglomération (fréquence, rapidité) notamment en réalisant les lignes de bus en site propre ;
  • remettre en service la ligne SNCF Perpignan – Villefranche, et organiser une desserte compatible avec les horaires de travail des usagers sur l’ensemble des lignes locales ;
  • prendre l’avis des citoyens pour adapter l’usage des transports en commun aux besoins de plus grand nombre ;
  • développer les aménagements cyclables et les solutions de stationnement sécurisées pour les vélos, notamment à la gare et place de Catalogne pour faciliter l’intermodalité ;
  • stopper le développement des zones commerciales périphériques de l’agglomération ;
  • favoriser le commerce de proximité et les circuits courts.