Boulevard Jean Bourrat : un aménagement, deux analyses.

Si l’on peut apprécier d’avoir enfin une traversée de l’allée Célestin Manalt (entre le square Bir Hakeim et le parc de la sécurité routière) différenciée des piétons, mieux visible pour les véhicules motorisés, point qui était attendu depuis longtemps sur ce carrefour dangereux, on pourra remarquer que ce dispositif n’est pas suffisant pour réellement apporter un confort et une sécurité optimale aux cyclistes. Or, nous le savons, il s’agit là du point le plus bloquant à la mise en selle.

En effet, si l’on considère l’ensemble de cet « itinéraire » cyclable (les guillemets car il ne fait que 700m de long), qui va du Monument aux morts (boulevard A. France), au début des allées Maillol (qui longent le bd Wilson), on remarquera que le revêtement de la piste cyclable sur trottoir (qui on le rappelle, est censée être l’exception) n’est pas différencié, ni dans sa couleur, ni dans sa matière, ni dans son niveau, ce qui est contraire aux réglementations et recommandations en vigueur, mais nous n’y reviendrons pas.
Cela a pour effet de ne pas indiquer clairement aux piétons que cet espace est réservé aux deux roues non motorisés (quand c’est le cas).
Si ce n’est pas évident pour les voyants, imaginez pour les malvoyants ; car bien sûr les bandes podotactiles réglementaires ont aussi été oubliées…
C’est d’autant plus trouble qu’il n’y a que les 250m du haut du boulevard J. Bourrat où le vélo a son propre couloir. Le reste du parcours (450m) étant partagé avec les piétons !
Cela crée des situations d’inconfort, de stress, voire de conflit entre ces derniers et les véhicules à roues, car les deux modes de déplacement ne sont généralement pas compatibles. En effet, si les enfants sont jusqu’à 8 ans autorisés sur le trottoir, on comprendra qu’une mamie allant faire son marché de bon matin n’apprécie pas de se faire frôler par un cycliste pressé d’arriver au travail…

Revenons à notre analyse. Si l’on observe cet itinéraire pas à pas (ou tour de pédalier) en partant du bd Anatole France :
1) Pour bien commencer, la traversée de ce grand axe est exagérément longue : après avoir appuyé sur le bouton (destiné aux piétons), il faut s’armer de patience (ou risquer de traverser au rouge) pour pouvoir enfin arriver sur la piste cyclable !
Ici le cycliste est encore considéré sous l’ancien régime : un usager de moindre importance qui devra se contenter d’un passage piéton alternant bande blanche et bande verte, se plaçant dans l’illégalité et prenant toutes les responsabilités en cas d’accident. En outre, un feu vélo serait ici d’une grande utilité car il s’agit d’un passage obligé pour accéder au centre-ville depuis les quartiers Est, mais il constitue aussi le seul point d’accès aux jardins St Jacques, à la piste cyclable de Bompas et aux quartiers Nord de Perpignan, inaccessibles directement car séparés par la D617A.

Un carrefour qui devrait donc par son aspect hautement stratégique être pris en compte comme il le mérite !
2) Sur le premier tronçon, le couloir vélo n’est pas assez marqué : revêtement, séparation, signalisation (voir plus haut). À minima, un panneau et des pictogrammes au sol devraient indiquer aux piétons de passer à droite de la piste, de l’autre côté des platanes.

3) Il est à noter qu’il s’agit là d’une piste cyclable obligatoire (panneau vélo rond bleu), et qui donc contraint le cycliste à l’emprunter ou à passer dans la circulation, en se mettant en danger, dans l’illégalité, et en responsabilité en cas d’accident.
La moindre des choses serait donc d’avoir un équipement de qualité !
4) Alors que réglementairement le cycliste n’a aucune raison de perdre la priorité vis à vis des véhicules qui tournent (article Article R.415-1 du code de la route), on trouve paradoxalement en bas de la descente un Cédez-le-passage adressé aux cyclistes (cercle rouge sur la photo), au croisement avec l’allée Célestin Manalt.

=> Est-ce que l’on trouverait cela normal si c’était une route ?
Au même endroit, un panneau indique la fin de la piste cyclable (panneau rond bleu vélo barré) alors que la peinture au sol suggère la continuité de la piste cyclable, avec le marquage vert habituel et les pictogrammes vélo…
5) Toujours sur ce même carrefour, côté automobiliste cette fois, malgré la mauvaise visibilité (trois panneaux -dont un publicitaire- et deux arbres dans le virage) pas de panneau clignotant « traversée vélo » sur le feu « tourne à droite » ni aucun avertissement concernant la traversée de vélos sur l’intersection (voir photo ci-dessus).
6) Après ce carrefour, il est à nouveau indiqué une piste cyclable obligatoire, sauf qu’à cet endroit elle prend tout le trottoir, ce qui ne laisse plus aucune place aux piétons. En effet, le code de la route précise bien qu’une piste cyclable est une « chaussée exclusivement réservée aux cycles à deux ou trois roues » (art. R110-2).

Cette problématique sera valable jusqu’à la fin de l’itinéraire (allées Maillol), posant des problèmes de cohabitation, bien connus des usagers réguliers, notamment à cause de la différence de vitesse entre les différents modes de déplacement.
6) Au niveau du parc pour enfants, les travaux réalisés il y a quelques années ont fait disparaître la piste cyclable au profit d’une grande esplanade bétonnée. Paradoxalement, l’espace disponible à cet endroit permettrait un marquage différencié entre les vélos et les piétons…
7) Sur le reste de l’itinéraire, cyclistes et piétons sont invités à cohabiter sur le trottoir, ce qu’indique un panneau qui n’a cependant aucune existence légale.

En effet, les seuls cas possibles de cohabitation sont :

Les aires piétonnes dans lesquelles le cycliste doit rouler au pas ou mettre pied à terre

Les voies vertes

Mais le trottoir n’étant pas une route, il ne peut pas être classé dans cette catégorie…
Sur toute la partie qui longe le square Bir Hakeim, les racines des platanes créent des bosses sur le côté route du trottoir, ce qui oblige les cyclistes à se déporter tant bien que mal (en fonction de la fréquentation) pour les éviter.
8) Au niveau du monument aux morts du Palais des Congrès, des blocs de béton blancs avaient été installés au moment des attentats terroristes en France. L’espacement entre ces derniers étant peu important, cela rend l’accès à l’esplanade peu confortable, voire dangereux. Nous avions fait remonter cette difficulté à la mairie, qui a récemment fait retirer certains de ces blocs au profit de poteaux (côté Bir Hakeim) et ajouté une signalisation indiquant aux vélos de continuer à passer au niveau des blocs de béton toujours existants, plus haut, à l’entrée des allées Maillol. Le problème reste donc entier, d’ailleurs un pictogramme vélo suggère presque de foncer dans un bloc de béton…

9) À la fin de l’itinéraire, le cycliste prudent ira faire du slalom entre les piétons des allées Maillol. Le cycliste pressé attendra que le feu passe au rouge pour les voitures au niveau de la pharmacie des Platanes, pour s’insérer dans le trafic automobile du boulevard Wilson et continuer vers le Castillet et le reste du centre-ville, ou bien sautera le trottoir au moment qui lui semblera opportun.
Nous suggérons donc un abaissement du trottoir avant l’entrée du parking souterrain (cercle rouge sur la photo) pour faciliter l’insertion des cyclistes sur la chaussée, là où est leur place selon le code de la route.

Pour rester constructifs, et hormis les points suscités qui peuvent se résoudre avec quelques panneaux et de la peinture, voici notre position/proposition, qui élargit ces problématiques récurrentes à l’ensemble de la ville : les axes considérés comme structurants pour les voitures devraient également l’être pour les vélos.
Ainsi, les « rondas » (=grands axes qui font le tour de la ville) de Perpignan constituées par les boulevards Bourrat, Wilson, Clemenceau, Pyrénées, Mercader, Poincaré et Briand devraient avoir des pistes cyclables sécurisées et efficaces.

Ce n’est malheureusement le cas d’aucune d’entre elles ! Si les boulevards Briand et Bourrat ont bien des pistes cyclables, pour le premier, la piste sur trottoir est constamment occupée par des véhicules et les pouvoirs publics n’interviennent pas ; pour le second, également sur trottoir, nous venons d’en voir les problématiques…
Évidemment, l’aménagement de ces pistes cyclables devra se faire par la réduction de la place de la voiture en ville, choix qui semble être envisagé par la nouvelle municipalité (voir projet pour l’entrée Nord de la ville). Concrètement, cela impliquera de supprimer une voie de circulation ou de stationnement voiture, au profit des modes de déplacement moins/non polluants (vélo, trottinette, marche, bus), plus adaptés aux déplacements à l’échelle d’une ville moyenne comme Perpignan et répondant aux enjeux climatiques actuels.

P.S.: 

Suite à notre dernière réunion (02/09/21) avec la mairie, le service concerné semble bien disposé à travailler sur la sécurité de cet axe ; en tout cas sur le croisement A. France-J. Bourrat. Est-ce que le reste de l’itinéraire sera traité ? À suivre…

Saint Estève – Jonquilles – Un début prometteur ?

Piste cyclable double sens au début de la rue des Jonquilles…

Un nouvel aménagement a vu le jour rue des Jonquilles à Saint-Estève. Il vient relier l’impasse de la Devèze, après le Tennis Club Stéphanois au cheminement doux longeant l’avenue des jardins.
Un aménagement très court mais intéressant à plus d’un titre.
Il s’agit pour partie d’une piste cyclable obligatoire à double sens d’un seul coté de la chaussée et séparée par des plots J11. Elle se situe entre le trottoir et les stationnement. Cette conception est vraiment intéressante car simple, très sécurisante, facile à construire et entretenir.
Le deuxième aspect notable de cet équipement est que cette piste double traverse subitement la chaussée pour se transformer en voie verte à double sens à cheval sur le trottoir et la chaussée pour rejoindre la passerelle sur le canal de Vernet à Pia. Là bien sûr, nous frisons le ridicule. Quel manque d’ambition pousse après un équipement conforme sur 100m à réaliser un équipement aussi aberrant et non conforme à quelque code que ce soit sur 50m ? La peur de supprimer 4 stationnements ?
L’avant dernier point notable est de tenter de comprendre dans quelle logique cet équipement a été créé. Sans schéma de mobilité active publié, difficile d’avoir une analyse précise. Cela aurait pu être le début d’une alternative cyclable de traversée de Saint-Estève depuis Baho en suivant la rue des Primevères et l’avenue des Olympiades. Au vu des aménagements bâclés de l’avenue de la Mirande, je ne le pense pas.
Il doit s’agir tout simplement d’un début d’itinéraire vers les aménagements Es’Têt en suivant le cheminement doux de l’avenue des jardins puis vers le chemin de la Boule.
Et en dernier point, il est intéressant d’analyser la mise en place d’un tel équipement sur une voie qui doit comptabiliser au grand maximum 100 véhicules par jour et se situant en zone résidentielle. Une zone de rencontre (20 km/h) ou une zone 30 auraient sans doute été plus adaptées et moins couteuses.

La profusion de réalisations d’équipements cyclables anarchiques donne l’impression que la cause des mobilités douces est acquise, mais, sans réflexion globale, sans publication de schéma ni d’analyse des mobilités quotidiennes, ces équipements sont la plupart du temps couteux et contre-productifs. Ils ne pourront servir les déplacements au quotidien et l’objectif de basculement de 9% des mobilités vers le vélo.

..une traversée réhaussée…
..puis un trottoir partagé doublé d’une piste a simple sens !

Pétition : plus de suppressions de bandes/pistes cyclables à Perpignan !

Lien vers la pétition : https://www.change.org/p/louis-aliot-maire-de-perpignan-parc-st-vicens-a…
 
Signez et faites signer !

À Perpignan, les aménagements de voirie s’enchainent, et pour respecter la loi LAURE (Code de l’environnement art. L228-2), des cheminements cyclables sont proposés… sur trottoir ! Les exemples sont légion à Perpignan et montrent leur échec depuis des années : boulevard Briand, avenue Torcatis, avenue Joffre, pour les plus tristement connus des vélocipédistes.

Sauf que cela n’est satisfaisant ni pour les cyclistes, qui doivent zigzaguer entre les piétons, les poteaux électriques et les voitures mal stationnées, ni pour les usagers légitimes du trottoir que sont les piétons, poussettes, fauteuils roulants ou encore trottinettes.

D’autre part ce n’est pas non plus légal puisque le code de la route stipule qu’un trottoir ne peut être assimilé à une piste cyclable (Code de la route Art. R412-34) et qu’une piste cyclable est une chaussée réservée aux cycles.

Aujourd’hui encore, deux aménagements en cours de réalisation proposent ce « modèle », qui n’est conforme à aucune recommandation du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), organisme public de référence en la matière.
Il s’agit de l’agrandissement du parc Sant Vicens et du projet du Champ de Mars (incluant l’avenue Albert Camus).
Cette fois-ci, non seulement les travaux réalisés sont encore une fois insatisfaisants pour les cyclistes, mais ils viennent en plus supprimer des bandes ou pistes cyclables fonctionnelles et directes !

L’association Vélo en Têt, non consultée sur ces dossiers, demande à l’équipe municipale actuelle de revoir ces projets, votés dans la mandature précédente, afin d’inclure des cheminements cyclables à la hauteur des objectifs de report modal vers les mobilités douces engagés nationalement mais aussi dans la majorité des villes et communautés urbaines en France.

Extension du parc Sant Vicens

Suppression de la piste cyclable sécurisée et arborée de l’av. Mermoz

Créer ou agrandir les espaces verts perpignanais est une bonne idée mais pourquoi donc sacrifier une piste cyclable stratégique (dessert le Mas Guérido et Cabestany), sécurisée (séparation physique avec la circulation automobile) et arborée (haie de lauriers) ?
À la place, un parking d’une trentaine de places (qui n’existait pas avant) et plus de piste cyclable !

Pour demander la modification du projet, une pétition a été lancée : https://www.change.org/p/louis-aliot-maire-de-perpignan-parc-st-vicens-a…

Cartes

Vous nous demandez souvent où l’on peut trouver des itinéraires vélos, voici une réponse synthétique !

En ligne

Sous forme de carte papier

  • L’office départemental du tourisme édite une carte globalement à jour qui est disponible dans les offices du tourisme. Elle est aussi accessible en ligne ici.

Bornes antistationnement mal placées

Les bornes placées empêchent l’accès au trottoir aux voitures. Mais gênent le passage et ne maintiennent pas le stationnement en dehors du couloir de circulation cyclable.

Empruntant 2 fois par jour cet endroit, je suis souvent gêné par la présence de voiture stationnée trop près de l’entrée de cette piste cyclable. On ne peut pas en vouloir aux automobilistes, il n’y a ni peinture ni borne leur indiquant que leur stationnement serait gênant.

La peinture de la bande cyclable en DSC s’arrête nette tout comme commence celle de la bande cyclable sur trottoir : à seulement 1m50 l’une de l’autre, elles ne sont pas reliées entre elles. De plus, la transition entre les deux se fait par un virage brusque.

La position des bornes antistationnement empêche l’accès au trottoir aux voitures mais gênent le passage et ne maintiennent pas le stationnement en dehors du couloir de circulation cyclable. De plus, l’espace entre ces bornes accumule étroitesse, trou et bordure secouante. De quoi se faire surprendre la nuit, ce qui a du arriver, vu la peinture originale des bornes.

On pourrait imaginer retirer ces 2 bornes et les mettre avant la petite pente du trottoir et de manière plus espacées : facilité de circulation, non accès au trottoir pour les voitures et arrêt de stationnement gênant seraient réunis.

Remarque : tout le quai de Genève bénéficie d’un grand nombre de stationnements voiture, mais presque pas d’arceaux vélo.

L’espace central accumule étroitesse, trou et bordure secouante. De quoi se faire surprendre la nuit, ce qui a du arriver, vu la peinture des bornes.
On voit clairement que la voiture est trop avancée et quelle gêne la circulation naturelle des cyclistes. Une borne un peu plus à droite de l’emplacement actuel de la roue serait