Le cédez-le-passage cycliste au feu, un aménagement pertinent et peu coûteux

Moyennant la mise en place de la signalisation adaptée (panonceaux placés sous le feu tricolore), le cédez-le-passage cycliste au feu permet aux cyclistes de franchir le feu rouge sans marquer l’arrêt sous réserve de céder le passage à tous les usagers, en particulier les piétons bénéficiant du feu « vert » pour traverser au passage piéton. Cette évolution du code de la route datant de 2010 a d’abord été circonscrite au tourne-à-droite, puis étendu en 2015 à toutes les directions.Le feu rouge devient un cédez-le-passage pour les cyclistes pour la ou les directions indiquées sur le panonceau.

Quel intérêt ?

En évitant des arrêts répétés, cette mesure facilite la circulation du cycliste ; son trajet en ville devient plus fluide et plus rapide. Elle lui permet aussi de s’engager au moment le plus opportun et ainsi de se soustraire à des situations dangereuses, comme se trouver dans l’angle mort d’un véhicule qui tourne.

Non seulement adapté mais plus sécurisant pour franchir les feux

Les caractéristiques physiques spécifiques du vélo autorisent ce dispositif. En effet, son faible gabarit permettant une position avancée, l’absence de carrosserie et sa vitesse d’approche modérée à un carrefour offrent au cycliste une meilleure visibilité et une meilleure perception auditive que celles des automobilistes et des conducteurs de deux-roues motorisés. Les faibles dimensions du vélo lui permettent en outre une réinsertion sans gêne dans le trafic une fois le feu franchi.

Ce dispositif responsabilise les cyclistes qui choisissent le moment opportun pour s’insérer de manière sécuritaire dans le carrefour et sans gêner les autres usagers, comme c’est par exemple le cas pour n’importe quel usager qui, dans un carrefour à feux, entreprend une manœuvre de tourne-à-gauche après avoir franchi un feu vert.

Ce dispositif accroît la sécurité des cyclistes car il permet au cycliste de réaliser son mouvement dès que le carrefour s’est vidé des véhicules motorisés qui ont le feu vert, et avant que les véhicules stoppés par la phase rouge ne s’avancent sur le carrefour : décalé par rapport au flux des autres véhicules, le cycliste évite ainsi certains conflits particulièrement dangereux comme ceux avec les véhicules lourds en mouvement tournant, une des principales causes d’accident, souvent mortel pour les cyclistes.

La preuve en image : Sur le site voiriepourtous.cerema.fr

En France, plusieurs milliers de feux ont été équipés dans une centaine de villes ces dernières années, avec des retours d’expérience positif en termes de sécurité routière.

Exemple de réalisation sur la ville de Sceaux :

https://www.youtube.com/watch?v=2NIG37PF3OQ

Une mise en place volontaire et très peu coûteuse :

Le dispositif est volontaire : l’implantation du dispositif doit faire l’objet d’un arrêté municipal et bien sûr de l’installation des panneaux sur les feux concernés.

L’investissement dans les panneaux est de l’ordre de 200 € par carrefour, quand un feu tricolore coûte plusieurs milliers d’euros : pas cher pour une efficacité immédiate.

En conclusion :

Il ne faut jamais oublier que les feux tricolores sont d’abord un outil de régulation du trafic automobile, ils sont globalement très contraignants pour les usagers non motorisés. Pour palier à cet inconvénient, le cédez-le-passage cycliste au feu rouge est :

  • un moyen simple et peu coûteux d’améliorer le confort des déplacements à vélo
  • un dispositif qui améliore la sécurité des cyclistes sans dégrader celle des autres usagers

Pour 2019, nous formulons le vœu de la généralisation des cédez-le-passage cyclistes sur la ville de Perpignan !

Vélo en Têt demande l’introduction du « cédez-le-passage cycliste » à Perpignan

Depuis début 2012, la réglementation de la signalisation routière donne la possibilité aux collectivités locales d’autoriser les cyclistes à réaliser un cédez-le-passage à la place d’un arrêt au feu rouge. En clair, cela signifie que le cycliste peut franchir un feu au rouge tout en respectant les dispositions du code de la route : céder le passage aux piétons et aux automobilistes qui ont le feu vert.

Le cédez-le-passage facilite ainsi la circulation des cyclistes en leur évitant des arrêts pénalisants, tout en satisfaisant pleinement aux exigences de sécurité de la circulation pour tous les utilisateurs de la voirie. La position avancée du cycliste en carrefour lui offre une visibilité bien meilleure que celle des automobilistes et ses faibles dimensions lui permettent de mieux s’insérer dans le trafic une fois le feu franchi.

Avant son introduction dans le code de la route en 2010, le cédez-le-passage a été expérimenté positivement à Strasbourg, Bordeaux et Nantes, et il existe déjà aux Pays-Bas depuis plusieurs décennies. Depuis 2012, ce dispositif est largement utilisé dans beaucoup de villes de France. La Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) a décerné son Guidon d’or à la Communauté urbaine de Bordeaux pour son action en la matière et pour son bon dialogue avec les associations d’usagers sur la mise en place et l’analyse des résultats.

Le cédez-le-passage doit être autorisé par un arrêté municipal pour chaque carrefour, et est signalé par des petits panneaux placés sous le feu.

Vélo en Têt demande la généralisation du cédez-le-passage à Perpignan. Nous sommes prêts à participer à une phase d’expérimentation, couvrant un nombre significatif de carrefours à feu. Nous avons proposé une liste de carrefours à la ville de Perpignan. La balle est maintenant dans le camp de la mairie.