Points importants évoqués : – Évolution et avancement de la piste cyclable le long de la Basse. – Nouveautés parkings sécurisés et offre de vélos+trottinettes en libre-service. – Jonction hôpital : aménagement de l’av. Velázquez. – Avenir Jardins Saint-Jacques et jonction avec Canet. – Demandes et relances diverses.
Le projet d’aménagement d’un cheminement cyclable le long de la Basse fait couler beaucoup d’encre. Vélo en Têt s’est prononcée plutôt favorablement sur le principe, parce que l’association propose depuis longtemps de s’appuyer sur les chemins de l’eau pour relier les quartiers de la ville entre eux par des liaisons sécurisées et directes, donc rapides : ce sont en effet trois conditions essentielles pour passer de ‘quelques cyclistes’ convaincus à une pratique plus répandue du vélo comme moyen de déplacement en ville.
Nous étions cependant restés prudents, attendant de voir le projet concret pour se prononcer définitivement, notamment sur l’enjeu d’avoir des connexions vraiment cyclables entre le haut et le bas des quais et sur l’intégration paysagère. En ce début d’année 2021, le projet se précise suite à la publication du marché de maîtrise d’œuvre par la mairie de Perpignan. Ce dernier propose « une liaison douce pour piétons et vélos dans un cadre naturel préservé », de la rue Courteline à la Têt. Bien que cet aménagement se positionne comme promoteur des mobilités douces, ses modalités d’accès (escaliers en plusieurs points) sont contraignantes/bloquantes pour plusieurs catégories de ces mobilités (vélos+remorques, vélos cargos, tricycles, vélo couché, hand bike, vélo+siège enfant, etc.). Un budget prévisionnel de 1,5 M€ a été annoncé en fin d’année, et le planning de réalisation, du fait des contraintes techniques et réglementaires, prévoit une livraison courant 2024.
Nous ne pouvons en tant qu’association visant à généraliser l’usage du vélo au quotidien, approuver cette réalisation comme seule voie cyclable pour traverser le centre, du Nord-Est au Sud-Ouest, de la Têt à St Charles, d’autant moins si l’horizon de réalisation est 2024.
Après analyse, réflexions et débat, notre choix s’est porté sur le passage par les quais (voir carte) :
Il consiste en une piste cyclable bidirectionnelle aménagée sur les quais de Hanovre et Nobel, depuis le débouché au niveau de la rue Courteline des cheminements cyclables le long des Jardins de la Basse (rive gauche pour l’existant, rive droite avec les travaux en cours). Les quais seraient passés en sens unique pour les voitures, leur largeur permettant de conserver une rangée de stationnement (avec une implantation sur la coupe de la voirie de type trottoir/voie voiture/stationnement/piste/trottoir, pour garantir une meilleure sécurité de la circulation à vélo).
Cette piste déboucherait sur le cours Lazare Escarguel au niveau du feu en haut du quai Nobel, où une signalisation horizontale parallèle au passage piéton permettra une traversée sécurisée au feu vert. En face, l’aménagement se poursuivra sur le quai Pierre Bourdan, pour desservir le centre ville au niveau du pont de Guerre (à gauche par la rue de Sully vers le boulevard Clemenceau, à droite par le pont vers St Matthieu et la place Arago) : débouchant au cœur de la zone 30 du centre ville, il n’y a pas besoin d’aménagements cyclables dédiés (même si des améliorations au croisement rue de Sully et place Jean Payra sont nécessaires pour une traversée sécurisée en vélo, ce qui pourrait utilement compléter le projet).
Plusieurs raisons militent pour cet aménagement cyclable en haut des quais :
accessibilité de l’aménagement (en tous points sans difficulté !) ;
interconnexion plus facile avec le reste du réseau ;
pas d’exclusion de certaines catégories de cyclistes (remorques, biporteurs, triporteurs, etc.) ;
circulation 24h/24 (le cheminement sur berges serait potentiellement fermé la nuit) ;
réduction de la pression automobile sur les quais et de la place de la voiture en ville ;
budget réduit (permettant éventuellement d’améliorer certains points noirs sur le parcours) ;
réalisation beaucoup plus rapide que le projet sur les berges car moins technique et non contraint réglementairement.
Entre la formalisation de notre projet, qui prévoyait également une reprise de la passerelle béton du lycée beaucoup trop étroite pour son usage actuel, et la rédaction de cet article, la mairie a engagé l’aménagement paysager du square ‘Jeantet Violet’ ainsi que la réalisation d’une nouvelle passerelle au dessus de la Basse. Le quai Pierre Bourdan étant partiellement ‘avalé’ par l’extension du square, des cheminements cyclables doivent être prévus pour sa traversée comme dans la conception de la passerelle, afin d’éviter les interactions anarchiques piétons/vélo dans ces espaces (évitons de reproduire les erreurs réalisées sur la passerelle de la Têt et les berges de la Têt).
Une vision globale doit être développée pour les circulations à pied et à vélo pour ‘recoudre la ville’ au niveau des boulevards, véritable autoroute urbaine. La concordance de ces projets et réflexions d’aménagement est une opportunité pour s’attaquer à ce point noir de notre ville.
Si la volonté de la municipalité est de promouvoir l’usage du vélo, le passage sur les quais est une meilleure option, plus structurante et moins onéreuse. L’aménagement projeté des berges de la Basse ne répond pas aux énormes enjeux de transfert modal et de santé publique sur lesquels Perpignan a énormément de retard à rattraper. Soyons ambitieux sur la politique vélo, pensons schéma cyclable et praticité !
D’après ce que nous savons, les services techniques de la ville de Perpignan ont pour projet d’aménager la rive gauche de la Basse pour les mobilités actives (marche et vélo). Cet aménagement relierait la voie douce démarrant au bout de la rue Courteline (vers les jardins de la Basse) jusqu’au centre ville avant le Palmarium, soit en contrebas du quai de Hanovre et du quai Nobel.
Notre association propose depuis longtemps cet aménagement. En effet, la pratique du vélo pour les déplacements quotidiens pour laquelle nous militons depuis 15 ans, celle qui vise à offrir une alternative à la voiture individuelle, nécessite des itinéraires pratiques, continus, sécurisés, rapides. La pratique du vélo à Perpignan aujourd’hui est interrompue à chaque carrefour et particulièrement par les boulevards à double voie. L’objectif d’un véritable développement du vélo, pour rendre la ville respirable et se réapproprier l’espace public confisqué par la voiture, nécessite l’aménagement d’un réseau cyclable. Les ‘chemins’ de l’eau, parce qu’ils ont été préservés de l’envahissement de la voiture, sont des voies idéales pour recevoir de tels aménagements : il n’y a pas que la Basse, mais aussi la Têt, le Canal de Perpignan, le Canal de Mailloles (El Ganganell), le canal du Vernet à Pia etc. En l’occurrence, le projet le long de la Basse vise à relier le centre ville à la zone St Charles (avec une autre section en projet au delà de St Assiscle), en desservant le lycée Arago, les quartiers Gare et St Assiscle : il constitue donc un axe structurant majeur pour des déplacements quotidiens. En débouchant au delà du boulevard, il permet son franchissement de façon sécurisée, aujourd’hui impossible hors trottoirs et passages piétons (réglementairement interdits aux vélos …) dans le sens lycée/Centre ville.
Un tel aménagement ne doit pas se faire au détriment de la nature en ville, et nous serons vigilants sur son implantation pour conserver les lauriers présents comme sur le choix des matériaux pour limiter l’impact environnemental et insérer l’aménagement de façon harmonieuse dans le paysage urbain. Donner accès aux berges de la Basse augmentera-t-il les pollutions, jets de déchets dans la rivière ? Les aménagements des jardins de la Basse au niveau de St Assiscle, libres d’accès à tout heure et agréables, prouvent que les Perpignanais respectent les aménagements dès lors qu’ils sont de qualité.
Si cet aménagement se réalise avec une vrai continuité et ‘praticité’ cyclable, il ne se substitue en rien à la nécessaire réorganisation de la circulation dans le centre ville, à l’intérieur des boulevards : Vélo en Têt propose depuis de nombreuses années un projet argumenté reposant sur l’extension de la zone piétonne et l’intraversabilité automobile, et l’a défendu auprès des élus et techniciens lors de nombreuses réunions et rencontres, comme défend la nécessaire reprise des boulevards, véritable autoroute en ville.
Notre association se bat sur tous les fronts, car ce n’est qu’avec de l’ambition que l’on pourra renverser la situation du ‘tout automobile’ dans notre ville, première responsable de la pollution sonore et de l’air comme d’une accidentologie dont on pourrait se passer. Il ne s’agit pas de défendre les intérêts d’une catégorie d’usagers – les cyclistes – pour leur unique avantage, mais de transformer la ville pour la rendre respirable, pour le bénéfice de toutes et tous, et c’est bien l’objet social de notre association.