Baromètre vélo 2021 pour les P-O

Communiqué de presse : Analyse des résultats du Baromètre vélo 2021 pour les Pyrénées-Orientales.

L’association Vélo en Têt se félicite de la grande participation pour cette troisième édition :
17 communes qualifiées, contre une seule (Perpignan) lors du précédent Baromètre (2019) !

Cela confirme l’engouement pour le vélo et les autres déplacements actifs ces dernières années et la demande croissante d’aménagements de qualité par les usagers.
Grâce à cette mobilisation nous bénéficions cette année de résultats plus représentatifs et permettant une analyse plus fine pour chaque commune.

Analyse des données départementales remontées sur la carte
(points positionnés lors des réponses au questionnaire)

  • Points rouges : priorités
    Nous constatons sans surprise que les points à améliorer sont majoritairement situés sur les artères urbaines ou intercommunales, et particulièrement concentrés sur les intersections, point faible récurrent en matière de sécurité. Cela illustre par exemple le paradoxe perpignanais : 220km d’équipements cyclables annoncés mais un ensemble peu sécurisé et régulièrement interrompu aux intersections. Cela est problématique car la sécurité est le premier critère bloquant, remonté par les usagers souhaitant se mettre en selle.
  • Points verts : progrès
    Logiquement, les points sont positionnés sur les zones où ont été réalisés récemment des aménagements cyclables ou des travaux visant à l’apaisement de la circulation.
  • Points bleus : stationnement
    Les signalements de besoins en stationnement vélo sont concentrés sur les centres urbains, qui ont de nombreux commerces de proximité, et sur les zones de loisirs (bord de mer, plans d’eau, parcs, culture, sport, etc.).

Résultats de l’appréciation des communes

Les villes du littoral, à l’instar de Le Barcarès (4.08 / Favorable), ont bien saisi le potentiel touristique autour de la pratique du vélo et proposent depuis plusieurs années déjà un réseau relativement étoffé sur les principaux axes de la côte, desservant les campings et villages vacances.
Si quelques villes de la couronne perpignanaise comme Toulouges (4.03 / Favorable), Canohès (3.72 / Plutôt favorable), Bompas (3.56 / Plutôt favorable), Le Soler (3.53 / Plutôt favorable), s’en tirent bien ou honorablement.

Ce n’est malheureusement pas le cas de la capitale nord-catalane Perpignan (notée 2.49 / avis Défavorable), qui arrive bien loin derrière les autres villes de sa catégorie comme Bordeaux (3.40) ou Grenoble (4.21), premier de sa catégorie.
C’est regrettable car la métropole et capitale du département joue un rôle central (géographique, statistique et politique) et devrait rayonner par le nombre, la qualité et la continuité de ses infrastructures en proposant un réseau cyclable efficace raccordé à ses villes limitrophes, à la hauteur des dizaines de milliers de déplacements journaliers convergeant vers elle (cf. comptages routiers CD66 2019).
La sous-préfecture et ville de Jean Castex, Prades (2.17 / Très défavorable) arrive quant à elle dernière du classement départemental.

Les autres villes non citées ci-dessus comme Thuir, St Estève, Céret, Rivesaltes ou Elne sont des villes importantes du département (+-10 000 habitants) mais qui malgré leur potentiel cyclable proposent, selon les usagers, un climat peu favorable voire défavorable à l’usage des mobilités actives.

Conclusions

Nous demandons aux collectivités (département, communautés de communes, communes) d’exploiter les données remontées dans ce baromètre, reflet direct des attentes des usagers, afin d’améliorer leurs conditions de circulation et de stationnement.
L’association Vélo en Têt se tient à disposition afin d’apporter son expertise technique et d’usagers, comme elle le fait depuis 20 ans déjà.

Le baromètre des villes cyclables – Perpignan n’est pas sur le podium, loin s’en faut !

Nous vous avions sollicité pour répondre au baromètre des villes cyclables organisé par notre fédération nationale, la FUB. Au niveau national, 113 000 cyclistes ont participé à l’enquête, la première du genre qui se renouvellera tous les deux ans (résultats nationaux sous https://www.parlons-velo.fr/).

Les réponses des 376 participants pour Perpignan conduisent à classer la ville comme ‘défavorable’ à la pratique du vélo (classée F sur une échelle de A à G). Aucune des thématiques générales de la cyclabilité ne dépasse la moyenne, mais les sujets les moins bien notés concernent la sécurité et les efforts de la commune).

Quelques éléments d’analyse (voir tous les graphes en bas d’article): Les perpignanais participants étaient de tout âge, plutôt des cyclistes réguliers (55% pratiquent tous les jours, 30% 1 à 3 fois par semaine, 15% avec une pratique peu régulière) avec un bon niveau de pratique urbaine (27% se sont déclarés experts, 44% bons cyclistes) : leurs réponses reflètent donc le ressenti d’usagers pour qui le vélo est un véritable mode de transport. La disparité des réponses est d’ailleurs assez faible. Les deux points positifs en terme de cyclabilité de la ville soulignés par les participants sont la présence des double sens cyclables et la rareté des conflits piétons vélo. La liste des points négatifs est beaucoup plus longue, et touchent à tous les aspects : sentiment d’insécurité, discontinuité et points noirs, mauvais entretien des aménagements, vols de vélo et problème de stationnement …

Nous avons également analysé les réponses à la question ouverte ‘quel est le principal point noir sur la ville’ :

10% des participants sont très sévères en ne considérant que rien ne va ! Plus précis, ce sont les coupures urbaines provoquées par les boulevards et d’une façon générale les grandes avenues ou routes qui sont le premier obstacle évoquée à la cyclabilité. Si l’on y ajoute les autres coupures que sont les carrefours et ronds-points et le constat général de discontinuité du réseau (souvent interrompu au niveau de ces coupures), ce sont presque 40% des participants qui pointent ce problème. 5% des participants pointent les DSC comme dangereux, notamment en ville et du fait soit de l’étroitesse des voies, soit de l’effacement des pictogrammes ou du comportement des automobilistes. Sur ce point, voir notre article dans ce bulletin.

Du côté des préconisations (sur réponses fermées), on remarque que si la notion de réseau cyclable est plébiscitée partout, ainsi qu’une meilleure offre de stationnement et un meilleur entretien, les enjeux de limitation du trafic motorisé et de modération de la vitesse des voitures sont plus cités sur Perpignan que sur d’autres villes de taille similaire du sud de la France.

Des constats et des préconisations que nous partageons malheureusement ! Il y a bien des réalisations ponctuelles, mais pas de volonté de s’attaquer à la principale cause du problème : une bien trop forte pression automobile pour garantir une sérénité lors des déplacements à vélo, ce qui ne permet pas aux moins aguerris de se lancer aussi !

Résultats généraux
Les points forts de la ville
Les points faibles de la ville
Les points noirs
Les préconisations