RD22b ou Rocade Sud-Est de Perpignan – analyse

Sommaire

  • Introduction
  • Présentation
  • Analyse détaillée
  • Conclusion
  • Réflexions

Introduction

Récemment, la première tranche de la nouvelle rocade RD22b, nommée Rocade Sud-Est a beaucoup fait parler d’elle dans les médias. Il faut dire que le projet date d’il y a 10 ans et est estimé à 16 millions d’euros dans son ensemble. Un investissement planifié sur le long terme et de fait, une certaine vision de la mobilité.

Nous allons produire ici une analyse détaillée de cette nouvelle infrastructure routière et cyclable, en essayant d’y apporter un regard critique qui a particulièrement manqué de la part des médias. Côté Vélo En Têt, nous n’avons pas été sollicités pour donner notre avis sur la partie cyclable.

Présentation

D’après ses promoteurs, ce projet a pour but de fluidifier la circulation. En effet, la départementale est souvent embouteillée au Mas Balande et au Mas Guérido :

les segments embouteillés sont en rouge, la nouvelle rocade en noir

Voici le tracé du projet :

  • traits pleins rouges : route
  • pointillés rouges : partie cyclable en voie verte ou voie partagée avec les voitures

La route

C’est une double voie séparée par un terre plein central de 2 mètres environ. Chaque voie de circulation est large, le revêtement est uniforme tout du long, de l’asphalte roulant comme un tapis de billard. La vitesse est limitée à 90km/h et par plusieurs giratoires de desserte.

La partie cyclable

Pour ne pas tomber dans le piège de la rédactrice de l’Indépendant qui annonce 3,4 km de « piste cyclable » et « les mobilités douces au premier plan »  sans rien vérifier du tout et en utilisant à tort et à travers des termes qui ont une définition précise, il faut s’attarder sur la réalisation.

L’axe en pointillés rouges qui part de partie résidentielle de Saleilles est une route déjà existante, rien n’a changé. Si on poursuit jusqu’au bout de l’aménagement en direction du Nord-Ouest, ce chemin devient une impasse sauf « piétons et cycles » au niveau de l’aire des gens du voyage, juste avant la départementale du Mas Guérido. Le but était ici de soulager la circulation automobile pour que ce chemin devienne plus sécurisé. Le revêtement est très abîmé. Bref, aucune réalisation ici, aucune réfection du revêtement et aucune signalétique permettant de comprendre que cet itinéraire est prévu pour les cycles. C’est donc officiellement et en pratique une route.

Le reste des pointillés correspond à une voie verte généreuse de 4 mètres de large construite pour l’occasion. C’est donc une voie partagée entre les cycles et les piétons, et par rares endroits, avec les engins agricoles qui ont besoin d’accéder à leurs parcelles. Le revêtement est un béton strié qu’on retrouve habituellement dans les réalisations du département.

Il n’y a donc aucune piste cyclable ici. Petit rappel pour nos médias locaux, la définition légale d’une piste cyclable est « chaussée exclusivement réservée aux cycles à deux ou trois roues ». Il s’agit dans le cas présent d’une voie verte : « route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers ».

Analyse détaillée

Après cette présentation sommaire, nous allons interroger la qualité des aménagements par une grille d’analyse qui se focalise sur différents critères tels que la sécurité, l’efficacité, la lisibilité, etc.

Pour avoir une vue d’ensemble, vous pouvez vous référer à cette carte https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/rd22b_1306399#14/42.6744/2.9423 en sélectionnant les calques à masquer/afficher.

Lisibilité

Les points d’entrée et intersections sont signalés par un panneau Voie Verte. La voie étant séparée du trafic automobile, elle est parfaitement lisible. Le souci va se poser aux croisements : aucun jalonnement pour informer des directions desservies. Pire aucune information pour informer qu’on s’engage dans une impasse !

Sempre endavant ! ou pas.

Aux intersections avec la route, l’itinéraire est visible par les automobilistes, un marquage au sol permettant une continuité visuelle.

Efficacité

Le chemin est large ce qui permet de prendre de la vitesse, voire même de pédaler côte à côte. Malgré cela, la qualification en voie verte fait qu’on va retrouver des promeneurs, des coureurs, des personnes avec leurs chiens, bref, il va falloir faire preuve de vigilance. De plus, on trouve de nombreux obstacles (barrières, poteaux) et des passages cassant complètement la fluidité de la circulation : 2 tunnels à angles droits. Nous allons nous attarder sur ce point problématique, parce qu’il a mal été traité et constitue un gros point noir :

  • les entrées/sortie du tunnel se font à angle droit en pente, ralentissement obligatoire car risque de collision ou de chute.
  • le tunnel se resserre avec 3 mètres de largeur et aucune visibilité sur ce qui arrive, allure au pas.
  • pas de lumière, pas de miroir, rien n’est prévu pour améliorer la visibilité.
  • le tunnel recueille toutes les coulées possibles, c’est sale et glauque, mais surtout contraignant pour la circulation.
Les tags ont été effacés pour la mise en service, mais on n’a pas daigné nettoyer la bande de circulation, voilà qui promet un entretien inexistant.
Heureusement, on voit le bout du tunnel !
Les cyclistes arrivant d’en face seront ravis du virage à 180°
un couloir avec zéro visibilité de ce qui arrive de dessous le pont

Priorité

Le régime de priorité est favorable à la voiture à toutes les intersections et le tracé des itinéraires cyclables s’adapte avec contrainte à la route. Au mieux avec des cédez-le-passage et des stops, au pire avec des tunnels à angles droits sans bonne visibilité.

Sécurité

Afin d’éviter la colonisation des voitures sur les infrastructures cyclables, plusieurs types d’obstacles sont utilisés :

  • une écluse au sol : la voie se resserre mais n’empêche pas les remorques de passer. Malheureusement, si le flux de circulation est conséquent, cela peut obliger à l’arrêt.

  • un poteau au milieu, on le trouve sur les portions de 3m de large. Le moins gênant pour nous cyclistes, mais attention à bien le voir de nuit… (pas d’éclairage le long de l’aménagement)

  • une barrière pivotante, sur les portions de 4m de large. Occupe beaucoup trop d’espace, trop gênant. Des barrières moins larges auraient été préférables.

Connexion

C’est carton rouge. C’est tellement choquant qu’on se demande s’il n’y a pas une volonté délibérée de « faire du crade ». Le raccord avec les infrastructures pré-existantes est inexistant. En 2 endroits, on termine sur une impasse. À un autre, on nous annonce une impasse « sauf cycles et piétons » alors que la route est complètement bouchée par un amas de détritus. Et même si nous arrivions à passer, nous devrions emprunter le fameux « pont à cacas » sous la D22c du Mas Guérido qu’aucun cycliste n’a envie d’emprunter.

C’est une honte de livrer un projet voirie en cet état.

Secteur Nord, aire des gens du voyage.

La route marron est celle annoncée en impasse sauf cycles et piétons, celle en vert fluo est la voie verte.

Le panneau indique une impasse filtrante. L’accès à Perpignan est bloqué pour les voitures, mais possible pour les piétons et cycles.

Voici la fameuse impasse filtrante… L’accès à Perpignan est bloqué pour tous les usagers malgré ce qui est annoncé par le panneau. On vous épargne l’odeur et les excréments. Imaginons que cet amoncellement de détritus soit retiré, vous arrivez ensuite au fameux « pont à cacas », ce qui n’en fait pas un itinéraire à proposer décemment.

L’autre solution est d’utiliser la voie verte de l’autre côté de la rocade. Même résultat.

500 mètres à pédaler naïvement, puis 500 mètres à refaire dans l’autre sens avant de retrouver une sortie

Secteur OUEST, Mas Balande.

Désolé, les copaines, on sera pas à l’heure pour le film…

Vous imaginez si on avait arrêté la départementale à quelques dizaines de mètres du cinéma ? Tout le monde aurait trouvé ça inacceptable. Apparemment, le département ne voit pas de problème si c’est à vélo. Et malheureusement, quand on ne voit pas le problème, il est difficile de trouver des solutions.

Secteur SUD, Parc d’Activités Sud Roussillon (Saleilles).

Un nouvel axe cyclable a été aménagé à travers le parc du lac jusqu’au rond-point d’entrée de la ZA. Rien n’existe pour joindre ces 2 tracés distants de quelques mètres.

Confort

Les 4m de largeur permettent une circulation agréable. Le revêtement en béton strié, quant à lui, provoque des vibrations dès que l’on prend un peu de vitesse. Le comble. Là où la route pousse les automobilistes à rouler à 90, la qualité de la voie verte rend la vitesse moins agréable et les tunnels et barrières cassent la circulation.

Au niveau des agréments, quelques arbres ont été plantés dans les bassins de rétention, mais rien de séparateur continu entre la route et la voie verte. On aurait apprécié une végétalisation comme on trouve le long de l’axe Saint-Cyprien / Alénya. A priori, le terrain va rester assez nu, permettant une prise au vent conséquente en cas de tramontane.

Les tunnels enfin sont inconfortables : pentes à gravir là où le terrain est plat, et coulées de boues avec branchages et cailloux à gérer. Cet ouvrage formant une cuvette étanche avec buse d’écoulement en partie haute, s’il pleut, tout se déverse dans le tunnel, sans moyen d’évacuation…

Pertinence

Au vu des soucis de connexion et de desserte, on peut se poser la question de l’utilité. À quels types de déplacement répond-il ?

Et bien pour l’instant, à pas grand chose. La seule zone desservie est l’aire de covoiturage de Saleilles, et en poussant un peu, la ZA Sud Roussillon. Mais à partir de là, on ne rejoint ni facilement, ni confortablement le Mas Balande ou Cabestany. On peut espérer que la phase 2 permette de relier le cœur résidentiel de Saleilles.

En outre, la cohabitation avec les piétons qui baladent en fait plus un itinéraire de promenade qu’un axe de circulation efficace, comme bien souvent malheureusement.

Pour finir, avec l’obligation d’emprunter des voies routières abîmées (pour connecter la voie verte à Cabestany ou Perpignan quand le bouchon de détritus sera enlevé), ce nouvel aménagement ne s’adresse ni aux familles, ni aux aspirants cyclistes ni aux cyclistes débutants, il servira majoritairement aux cyclistes promeneurs ou aux cyclistes convaincus.

Les élus et techniciens ont connecté les zones de services et résidentielles avec la route, mais le tracé vélo n’a aucun sens. L’enjeu sur cette phase 1 était de permettre de relier le Mas Balande, le Parc d’activités Sud Roussillon et Cabestany ensemble. Que les Cabestanyenc⋅ques puissent aller au Méga Castillet ou à Calicéo/Game Side en 15 minutes à vélo, plutôt que de prendre la voiture et de contribuer aux embouteillages.

Conclusion

Routier

Au niveau routier, c’est une très belle réalisation, dans les PO, on sait faire de la route.

Seul bémol, elle ne semble pour l’instant utile qu’aux habitant⋅es de Cabestany en direction d’Elne ou Porte d’Espagne qui l’empruntent pour s’éviter les embouteillages de Mas Guérido et Mas Balande. Les Saleillenc⋅ques venant du Nord ont intérêt à traverser Cabestany pour arriver par la Germanor. Ceux venant du Sud et de Porte d’Espagne continueront à sortir au Parc d’activités sud-Roussillon.

Tant que la phase 2 n’est pas ouverte, l’axe routier ne trouve pas d’intérêt majeur. Il est même curieux que les panneaux de signalisation invitent d’ores et déjà les automobilistes à l’emprunter pour se rendre à Canet. Cela va faire atterrir les automobilistes sur des portions de routes en mauvais état et étroites pour ensuite les obliger à traverser Cabestany par des axes à 30 avec ralentisseurs. Pas d’efficacité au final et de la congestion/nuisance pour les rues résidentielles.

Vélo…

On connaissait un peu l’aménagement, nous avions sollicité un rendez-vous avec le département en novembre 2024 pour limiter la casse de ce qu’on commençait à découvrir et exposer les points noirs soulevés dans cet article. Ce rendez-vous avait été prometteur dans les limites de ce qui pouvaient être encore fait. Le coordinateur vélo départemental nous avait recontacté le lendemain pour nous proposer plusieurs améliorations :

  • les rayons de courbure seraient être repensés pour être plus confortables (concerne la fin de la phase 1 et la phase 2)
  • l’angle à 180° d’ici serait retravaillé : réduction du muret et petite pente en béton
  • sur ce même tunnel, pose d’un miroir et marquage fluo en attendant éclairage
  • réfléchir à requalifier de l’avenue d’Argelès (Perpignan) et du chemin du Mas Fabre (Cabestany) pour créer un axe direct et agréable à vélo entre Cabestany et le Mas Balande (fort enjeu ici).

Nous constatons que, sur le terrain, RIEN n’a été concrétisé 1 an ! RIEN n’a été amélioré avant l’ouverture !

C’est malheureusement une triste continuité dans le manque de considération des enjeux des déplacements à vélo et dans l’irrespect affiché aux cyclistes et aspirants cyclistes.

En l’État, ce projet n’apporte presque rien pour les cyclistes si aucune solution n’est trouvée pour passer la coupure de l’aire des gens du voyage et du Mas Balande.
Déjà que le projet manque clairement de vision cycle dans le tracé et la réalisation, tant qu’aucune solution n’est trouvée à ces coupures, tout cet argent investi et cette énergie dépensée l’auront été en vain. Le service vélo du département devrait mettre toute son énergie à résoudre ces problèmes, puis à finir la liaison avec Cabestany. Les enjeux sont majeurs pour ce secteur !

De notre côté, notre objectif est maintenant est d’arriver à nous faire entendre et respecter suffisamment tôt pour que la partie cyclable de la phase 2 soit plus utile que cosmétique.

Les membres de Vélo en Têt espérant faire avancer les mobilités douces

Réflexions

L’objectif principal était de désengorger la départementale du Mas Guérido en supprimant les embouteillages. La solution trouvée n’a pas été de mettre les moyens financiers pour transformer les automobilistes en usagers de transports en communs ou en cyclistes, mais de faire toujours plus de route. Vous noterez qu’on sort les millions par dizaines pour de nouvelles routes ou élargir les actuelles, mais que réintroduire le tramway coûtera toujours trop cher. Dans le Roussillon, on fait le choix de la route depuis 70 ans, et ce n’est pas près de changer.

Il faut quand même bien se rendre compte que tous les politiques réunis autour de ce projet, que ce soit à l’échelle départementale, métropolitaine ou communale n’ont pas été fichus de sortir le cerveau de leur voiture et penser des déplacements vertueux, autrement que de manière superficielle. Il y a une faillite de la pensée autour de la mobilité, peu importe la couleur du parti.

Alors, cet aménagement permettra-t-il de résorber les embouteillages ? Nous sommes persuadés que non, et que pire, il assoira encore plus notre dépendance à la voiture dans les déplacements du quotidien. La voiture étant le véhicule le plus gourmand en espace, c’est absurde d’imaginer résoudre les problèmes de place en lui en octroyant toujours plus.

Continuons de plonger un peu plus dans la vision portée par les politiques autour de ce nouvel axe routier :

Jean-Claude Torrens, vice-Président de PMM, et maire de Saint-Nazaire parle même d’ « offrir un désenclavement pour les villes de Cabestany, Saleilles et Saint-Nazaire.« 

Une enclave, c’est un territoire enfermé dans un autre. Petit rappel que les mots ont un sens. Toutes ces villes sont reliées entre elles par des départementales avec un accès aux services de premières nécessité et aux services dispensables en moins de 5 minutes en voiture. Une communication donc fausse. Peut-être voulait-il parler d’un enclavement à vélo ou en train. En effet, le train ne dessert aucune de ces communes, et les habitants sont contraints de prendre la voiture pour rallier les gares avoisinantes (Perpignan, Elne ou Rivesaltes)… Mais ce projet ne résout pas cet enclavement ferroviaire, il l’empire.

Hermeline Malherbe, présidente du département : « Quand on aménage les routes, on pense aussi aux cycles. C’est important de pouvoir avoir accès au vélo ou au transports en commun pour ceux qui n’ont pas de véhicule.« 

Les aménagements cyclables et les transports en commun semblent donc réservés à ceux qui n’ont pas de véhicule. Cette phrase est tellement symptomatique d’une vision étriquée. Premièrement, un vélo est un véhicule, tout comme un bus ou un tramway ou un train. Deuxièmement, certains de celles et ceux qui ont des voitures ont aussi l’envie de moins l’utiliser. Pas besoin d’être pauvre pour vouloir utiliser des moyens de déplacement vertueux plutôt que des véhicules aux nuisances énormes.

Hermeline Malherbe, présidente du département : « C’est aussi moins d’embouteillages, donc moins de CO2« .

Coluche lui aurait dit : »Plus il y a de gruyère, plus il y a de trous. Plus il y a de trous, moins il y a de gruyère. Donc, plus il y a de gruyère, moins il y a de gruyère. »

Nous avons donc la solution aux embouteillages et aux rejets de CO2 liés à la voiture individuelle (18% quand même). Construisons des autoroutes ! On ne pouvait pas faire meilleure définition de carbrain que cette déclaration d’Hermeline Malherbe.

C’est au final bien là tout le problème de traiter les embouteillages par le seul prisme de la voiture. Malheureusement, ça ne fonctionne pas. On ne guérit pas le mal par le mal. La départementale RD22c du Mas Guérido, à laquelle on adjoint maintenant la RD22b, avait déjà été construite pour « fluidifier » le trafic et soulager les embouteillages. La rocade Sud, de la prison jusqu’à Technosud est invivable et on annonce son élargissement pour absorber le trafic mais aussi indirectement l’augmenter et ainsi déplacer les embouteillages à d’autres goulots d’étranglement et préparer de nouveaux embouteillages pour la prochaine décennie.

Il semble que nos aménageurs (politiques/techniciens?) refusent aveuglément de considérer le principe de trafic induit qui « désigne le volume de trafic supplémentaire généré par la création ou l’amélioration d’une infrastructure de transport, quel que soit le mode de déplacement concerné (route, rail, vélo, marche, etc.). » d’après Wikipédia. C’est une réalité contre-intuitive et pourtant très bien expliquée dans cette courte vidéo :

Il semble aussi que nos aménageurs ont du mal à comprendre qu’en renforçant les liaisons routières entre les villes, au détriment des transports collectifs ou actifs, on impose un flux de voitures toujours plus importants à des villes qui ne sont pas dimensionnées pour accueillir tout ce trafic.

Au final, quelle ville veut-on vraiment ? Des villes à l’américaine ou des villes calmes et respirables dans lesquelles les habitants ne sont pas dépendants de la voiture ?

Nous avons la chance d’être une métropole jeune qui peut observer ce qu’il s’est passé et se passe dans des métropoles plus avancées, plus habitées. Ces territoires se sont développés autour de la voiture jusqu’à l’asphyxie (au sens propre comme au sens figuré), et engagent maintenant des reports modaux conséquents vers les transports collectifs et le vélo en osant s’attaquer à la place délirante de la voiture.

Si on sautait l’étape où on asphyxie notre territoire et notre vie quotidienne pour directement investir dans des transports vertueux ?


source des visuels

 

Cabestany : une politique cyclable qui va dans le mur ?

Dans cet article, nous vous proposons un état des lieux des aménagements et de la politique cyclable de la commune de Cabestany (66330), membre de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole.
Celui-ci se base sur l’évaluation exhaustive des équipements cyclables existants, des services vélo proposés et de la prise en compte des doléances des usagers par la municipalité.

⚠️ Cet article est long (surtout la première partie), alors nous vous proposons ci-dessous un sommaire vous permettant de sauter directement à la/aux partie(s) qui vous intéresse(nt).
Bonne lecture 😉

  1. Les voies cyclables ↩︎
  2. Autres dispositifs destinés aux cycles ↩︎
  3. Les services vélo ↩︎
  4. Prise en compte des doléances des usagers ↩︎
  5. Conclusion ↩︎

1 Les voies cyclables

➡️ Avant toute chose :
1) Rappel des panneaux à connaitre pour se déplacer à vélo.
2) Les différents types de voies cyclables (piste cyclable, bande cyclable, voie verte, etc.) ont une définition et des règles bien spécifiques dans le code de la route.
3) Le Cerema, organisme officiel de référence, fait des recommandations bien précises sur la manière de les mettre en place.

ℹ️ Les voies cyclables de la ville sont indiquées sur une carte (produite par Perpignan Méditerranée Métropole) accessible sur le site de la commune.
Nous les avons référencées et analysées ci-dessous (d’Ouest en Est) :

-Liaison Perpignan-Cabestany via route de Perpignan

Bien que référencée comme une « piste cyclable bidirectionnelle » par PMM, rien dans la signalisation n’indique qu’il s’agit d’une piste cyclable et cette voie est bien unidirectionnelle. La signalisation au sol (pour les cycles et les piétons) est sans équivoque.
Dans la pratique, cet aménagement voit se côtoyer tous types d’usagers (piétons, vélos, trottinettes, rollers…) sans en interdire aucun (y compris motorisés !). Dans la mesure où il s’agit du seul accès piéton existant, cet équipement s’apparente plutôt à une voie verte, bien qu’il ne soit pas non plus signalé comme tel…

Avenue La Vigneronne « piste cyclable unidirectionnelle »

Encore une fois, pas de signalisation verticale pour indiquer ce cheminement, positionné à la hauteur du trottoir, ce qui le rend inaccessible en l’absence d’un abaissement, par exemple quand on vient de Perpignan…

De fait, cet aménagement se confondrait complètement avec un trottoir s’il n’y avait pas quelques pictogrammes vélo de temps en temps… Le Cerema, organisme de référence, fait pourtant des recommandations précises (voir p.3) à ce sujet.
➡️ C’est dommage car il existe déjà deux espaces sur le trottoir séparés par une bande arborée. Il ne manquerait qu’un revêtement ou une peinture spécifique pour identifier plus clairement la piste.
Dans l’axe sud-nord, la liaison n’est pas assurée avec le Chemin du Mas Anglade.
On notera comme point positif la matérialisation des traversées en vert (mais elles auraient bien besoin d’un rafraîchissement).

Chemin du Mas Anglade « piste cyclable unidirectionnelle »

Ce cheminement est dans l’esprit du précédent mais sans matérialisation des traversées et avec un partage forcé du trottoir étroit avec les piétons au niveau de l’arrêt de bus.
Il s’interrompt brutalement à la moitié de l’axe sans proposer de continuité avec le secteur de la clinique Médipôle, pôle d’activité majeur de cette zone…

D22 « bande cyclable »

Cet axe routier traverse la ville du Nord au Sud. Le schéma est le même de Perpignan à Saleilles : une simple bande cyclable (des pointillés de peinture blanche sur le goudron), qui s’interrompt à chaque rond-point. Quand on sait que c’est justement aux intersections que les cyclistes sont le plus en danger…

De plus, aucune séparation physique avec les véhicules motorisés n’a été prévue.
Pour une route départementale qui voit passer chaque jour entre 5 et 10 000 véhicules (chiffres du CD66) et des vitesses comprises entre 50 km/h (vitesse max autorisée) et 70-80 km/h (vitesses fréquentes sur les lignes droites), on est en droit de se demander dans quelle mesure les collectivités ont une responsabilité en cas d’accident impliquant un usager vulnérable. En effet, on ne compte que 4 ralentisseurs sur les 4 km de départementale dans la commune.

Chem. de Château Roussillon « piste cyclable bidirectionnelle »

Quand on part du rond-point des Gilets Jaunes, le segment indiqué côté Est de l’axe n’existe tout simplement pas.
Concernant le cheminement piétons-vélos côté Ouest, en plus des défauts précédemment relevés, c’est la confusion totale au niveau de la signalisation horizontale : on trouve sur la même voie de circulation, tantôt des pictogrammes piéton, tantôt cycle, parfois dans des sens contradictoires…

On peut dire que cela illustre bien l’incompréhension par les collectivités de ce que sont un trottoir et une piste cyclable d’un point de vue réglementaire, et pourquoi la mixité ne fonctionne pas dans la pratique, tout en créant du conflit entre usagers. Nous y reviendrons…
Les traversées ne sont pas matérialisées, obligeant les cycles à mettre pied à terre aux passages piétons.
On notera quand même l’effort de sécurisation de la piste par un plateau traversant quand elle change de côté après la boulangerie.
Le cheminement s’interrompt brutalement avant d’arriver au Chemin De la Roseraie.

Av. de Château-Roussillon « piste cyclable bidirectionnelle »

Une voie cyclable sur trottoir sur le même modèle que les précédentes…
Curieusement elle ne démarre pas dès l’av Jean Jaurès mais seulement à partir du croisement avec la rue de Picardie.
Cette fois la signalisation semble indiquer une voie réservée aux cycles… mais cela se fait au détriment des piétons dont il ne reste plus qu’à circuler de l’autre côté de l’espace végétalisé, au gré des parkings de voitures. Il y a fort à parier que ces derniers préfèreront emprunter la « piste cyclable » le long de la chaussée plutôt que faire des détours inutiles et risqués…

On imagine que la finalité de cet aménagement est de desservir l’école élémentaire Buffon mais pour y arriver, les cycles devront prendre le risque de passer derrière des véhicules stationnés. On n’ose imaginer un enfant passant derrière un SUV… Comment peut-on ne pas penser à cela ? En plus les bordures de la piste ne sont même pas matérialisées. On devra se contenter de la séparation médiane en pointillés…

Av. Jean Zay « piste cyclable bidirectionnelle »

Beaucoup de choses à dire à travers cette image :
1) Qui voudrait prendre un bout de trottoir en sortie de rond-point pour ensuite traverser à gauche 10m plus loin et prendre le risque de couper la route à une voiture ? (tracé jaune)
Ne vaut-il pas mieux rester au milieu de la chaussée puis directement tourner à gauche ? (tracé vert)
2) Bonne nouvelle : enfin une qualification officielle ! Le panneau vert et bleu carré sur la gauche indique une voie verte. Mauvaise nouvelle : un trottoir ne peut être assimilé à une voie verte !
Le simple fait de peindre un pictogramme piéton à côté d’un pictogramme vélo ne suffit pas à transformer un trottoir en « voie partagée ». Bien que prisée par les communes, cette dénomination n’a strictement aucune existence légale. Ce type d’aménagement est parfaitement illégal !
3) Ce tronçon ne semble pas référencé. D’après la légende, il devrait apparaître en marron (voie verte) sur la carte mais le cheminement n’est représenté que plus haut sur l’avenue.

La traversée au niveau de l’intersection avec la rue Aristide Maillol (à droite sur l’image) illustre parfaitement le manque de savoir-faire du cabinet qui l’a réalisée : le cycle souhaitant remonter l’avenue, non content de circuler illégalement sur le trottoir, perd la priorité au niveau de l’intersection, est dans l’angle mort d’un automobiliste qui viendrait du bas et voudrait tourner à droite, est invisible jusqu’au dernier moment pour un automobiliste venant de la rue Maillol et souhaitant remonter.

Le cheminement référencé ne démarre qu’à partir de la rue du Chasselas… mais rien n’indique un aménagement cyclable : ni panneau, ni pictogrammes et ce sur 400 mètres.

Chem. du Mas Bonique « piste cyclable bidirectionnelle »

Si l’on vient de l’avenue Zay, il n’y a aucune liaison avec le chemin du Mas Bonique…

Option route en vert / Option trottoir en orange
…et d’ailleurs rien n’indique la piste cyclable dans ce sens !

Il faut passer le premier virage pour découvrir un marquage de piste bidirectionnelle au sol ⬇️

On perd toute trace de cheminement cyclable jusqu’à arriver en face du groupe scolaire Massé où le cheminement (si tant est qu’il y en eût un) devient (on essaye d’interpréter) : une « bidirectionnelle (mais de la largeur d’une mono), partagée avec un trottoir (mais que dans un sens) » !!
Avec en prime un panneau voie verte…
En terme de professionnalisme dans la conception, l’image parle d’elle-même…

À partir du groupe scolaire, la « voie verte » passe côté nord-ouest de l’avenue et remplace purement et simplement le trottoir en occupant toute la largeur de ce dernier…

… d’autant plus que le panneau bleu carré avec un vélo, curieusement positionné en entrée de trottoir (gênant au passage la circulation et représentant un danger de chute), indique légalement « une voie conseillée et réservée aux cyclistes ».
Codifié sous le nom « C113 », ce panneau doit normalement être implanté de manière règlementée. Le moins que l’on puisse dire ici, c’est que son usage détourné est une belle démonstration de ce qu’il ne faut pas faire…
Pour donner un point positif, on pourra apprécier la matérialisation des traversées cycles aux intersections.

Ce cheminement arrive sur le rond-point dit « du haricot », qui une fois contourné, nous fait arriver sur une rampe de saut digne d’un skate park. Gamelle assurée pour les novices !

Route de Saint-Nazaire (D42) « piste cyclable bidirectionnelle »

D’entrée la qualification est mauvaise puisque la signalisation indique une voie verte, qui encore une fois occupe la totalité du trottoir.
Le cheminement se termine au croisement avec le chemin du Mas Alart, qui débouche sur un « circuit pédestre VTT » dans les chemins de vigne.

Même si le département n’a pas (encore) réalisé de piste cyclable pour faire la jonction avec Saint-Nazaire, une continuité cyclable jusqu’aux limites de la commune serait un premier jalon…

Rue/Avenue François Mitterrand « piste cyclable bidirectionnelle »

Démarrant du parking du complexe sportif « La Germanor », ce cheminement cyclable perd son statut de… voie verte ? (on suppose) en bas de l’axe, puis devient une voie « réservée aux cycles » grâce à l’imbroglio des panneaux C113 (voir chem. Du Mas Bonique) à la première intersection.
N.B. : bien que planifiée, la jonction avec la voie cyclable de la route de Saleilles (D22) n’est pas encore réalisée. Nous y reviendrons…

2)2 Autres dispositifs destinés aux cycles

À notre connaissance, la commune ne dispose pas de couloir de bus ouvert aux vélos, pas de zone de rencontre, pas de SAS vélo, ni de Cédez-le-passage cycliste au feu.
Même si les voies limitées à 30 km/h ou moins sont considérées de fait comme des double-sens cyclables depuis 2008, la commune n’a pas mis en place les panneaux et panonceaux réglementaires sur les axes concernés (sauf rue Guilhem de Cabestany), bien qu’ils contribuent à clarifier ce dispositif pour tous les usagers et donc à améliorer la sécurité de ceux qui les empruntent.
Même si cela peut paraître contre-intuitif, il a été démontré depuis longtemps que ce dispositif n’est pas dangereux. Au contraire, il oblige les véhicules motorisés à ralentir et apaise ainsi le trafic automobile, apportant plus de sécurité à tous les utilisateurs de la zone 30 (piétons, cyclistes, automobilistes…).

3)3 Les services vélo

✖️ Aide à l’achat : non

✔️ Stationnement courte durée : oui, voir carte
– 14 sites d’implantation sur la voie publique par la commune pour un total de 80 places, tous gratuits.
– 1 seul couvert (au complexe sportif La Germanor).

✖️ Parkings sécurisés : non

✔️ Location : à venir via PMM (vélos musculaires/électriques + trottinettes électriques)

✖️ Gardiennage de vélos : non

✖️ Consignes : non

✖️ Stations-services vélo : non

✖️ Bornes de chargement VAE : non

✖️ Communication : non

✖️ Incitation au sein du personnel (indemnités km, stationnement, prêt vélos, douches…) : non

✖️ Intermodalité : non

✔️ Itinéraires de loisir : oui

4 Prise en compte des doléances des usagers

Si l’on peut trouver le même genre d’erreurs dans les aménagements cyclables d’autres communes du département et de France, on attend quand même de la municipalité qu’elle fasse front avec les usagers vis-à-vis des maitres d’ouvrage que sont Perpignan Méditerranée Métropole et le Conseil Départemental afin d’obtenir des réalisations de qualité, qui respectent la règlementation et les recommandations du Cerema, et encouragent leurs concitoyens à adopter le vélo comme mode de déplacement/transport.

Petit historique…

Réduction du trafic automobile en centre-ville, respect des zones 30, aménagement de zones cyclables, matérialisation des double-sens cyclables : en réponse à ces demandes formulées depuis un an par un groupe de cyclistes locaux, parent·e·s d’élèves pour la plupart, la ville de Cabestany organise, à l’initiative de son élu, des « ateliers citoyens » sur cette thématique en mai 2021. La synthèse de ces ateliers sera faite à la fin de l’année.
En l’absence de mesures et d’annonces de la part de la municipalité, un collectif local baptisé CABES’ VÉLO se monte et réalise en juin 2022 une campagne d’affichage dans la ville pour demander aux élu⋅es d’appliquer la réglementation relative aux double-sens cyclables.
En novembre la mairie réagit en présentant deux propositions :
– la mise en place de quelques arceaux pour le stationnement des vélos ;
– le balisage au sol d’un « itinéraire conseillé » de traversée du centre-ville.
Face à ces mesures peu ambitieuses, le collectif décide fin 2022 d’adresser un courrier à la commune en indiquant que ces dernières « n’auront aucun impact sur le développement de la cyclabilité et ne sont pas à la hauteur des enjeux économiques, écologiques et sanitaires ». En parallèle, une pétition (rassemblant 653 signatures à ce jour) est lancée.
En réponse, la mairie publie dans le magazine municipal de juin 2023 une discrète enquête intitulée « Mobilité et déplacements à Cabestany ». Un petit encart en bas de la page 6 propose, via un QR code, de participer à ce questionnaire, dont les résultats devaient être annoncés à l’occasion d’une réunion publique à la rentrée suivante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, cette réunion n’a toujours pas eu lieu…

Dans l’intervalle, le collectif vient nous rencontrer en début d’année 2023 pour envisager des actions. Vélo en Têt propose de rencontrer l’élu pour lui présenter un diagnostic cyclable de la commune.
Ce sera fait le 23 mai, lors d’un long entretien de trois heures que nous allons tâcher de résumer.

Entretien avec l’élu à la mairie de Cabestany

– Présentation de l’association Vélo en Têt (historique et rôles), et des enjeux de mobilité pour Cabestany, ville de plus de 10 000 habitants bordant Perpignan au sud-est. Considérée comme « commune du pôle principal » (avec St Estève) par l’Insee du fait de son importance dans les flux domicile-travail de l’aire d’attraction de Perpignan.

– Analyse des résultats de la dernière enquête nationale de la FUB
(Fédération des Usagers de la Bicyclette), le Baromètre vélo (2021) concernant Cabestany.
« Le Baromètre des villes cyclables est l’indice de satisfaction des usagers du vélo en France. »
N.B : n’obtenant pas les 50 participations requises pour être qualifiée, la commune n’a pas été notée.
Cela donne déjà un indice (négatif) sur le niveau de cyclabilité de la ville.
Heureusement, certaines informations sont visibles sur la carte :

Points rouges (urgences) : sans surprise situés sur les grands axes et les ronds-points.
Points bleus (besoin de 🅿) : près des commerces, y compris au Mas Guérido et des écoles.
Points verts (améliorations) : principalement concentrés sur la liaison Cabestany-Perpignan, récemment réalisée au moment de l’enquête.

– Présentation du site « Villes.plus » qui établit une note et un classement à chaque ville de manière automatisée.
Cabestany obtient la note de 0,2/10. Selon l’outil, la ville ne possède en décembre que 2,21% de vrais trajets vélo sécurisés.
Les résultats sont visibles ici, carte à l’appui.

➡️ L’analyse de ces deux outils, l’un déclaratif, l’autre basé sur les données cartographiques, donne clairement la voie à suivre pour améliorer la cyclabilité de la ville et devrait être pris en compte et exploité par la commune à l’heure de planifier les priorités d’aménagement.

– Nous rappelons à l’élu que la plupart des gens ne prendront pas les bandes cyclables (=peinture sur la chaussée) proposées par la mairie car au vu du trafic routier, des vitesses effectives et du non traitement des ronds-points, les conditions de sécurité ne sont pas du tout remplies. Il est inimaginable de voir un enfant ou un·e sénior circuler à vélo sur la D22 par exemple…

– Comme nous l’avons vu dans l’analyse des équipements, la quasi-totalité sont des trottoirs partagés avec les piétons. Ces aménagements n’ont aucune existence légale vis à vis du Code de la Route (voir plus haut) et créent du conflit + de la mise en danger avec les piétons (on rappelle le différentiel de vitesse) mais aussi avec les automobilistes, puisque qu’à chaque intersection le/la cycliste empruntant le trottoir débouche sur un passage piéton… La plupart du temps, ces pistes peintes sur le trottoir en occupent toute la largeur, ce qui supprime de fait le trottoir pour les piétons.

Les double-sens cyclables (DSC)

La position de la municipalité, défendue par l’élu est claire : ils ne se mettront pas en conformité sur le DSC de l’avenue Jean Jaurès entre la pharmacie et La Poste, comme le leur demandaient les membres du collectif CABES’ VÉLO.
Alors que cet axe offre une magnifique opportunité de traverser rapidement et en sécurité (zone 30) le centre-ville, l’élu nous fait une proposition surprenante : baliser par des pictogrammes vélo au sol un itinéraire de contournement de cet axe ! (voir illustration du collectif ci-dessous) Un détour de presque 800m que notre interlocuteur trouve « acceptable »…

Cet itinéraire a notamment la particularité de longer au Sud le canal situé en contrebas avec un risque de chute, notamment pour les jeunes enfants et de déboucher au Nord au milieu d’une route à fort trafic dans une position de “pseudo-priorité” (c’est à dire une priorité à droite qui existe de par le code de la route mais en pratique peu respectée par les automobilistes…).
La devise Shadok ne peut être mieux illustrée qu’ici : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ».
Quand on évoque l’absurdité d’un tel détour et le droit pour les cyclistes d’emprunter les DSC pour leurs déplacements, l’élu se dit prêt à leur en interdire le passage. Bel esprit !

Piste cyclable Cabestany-Saleilles côté Cabestany (en face du complexe sportif La Germanor)

Pour le collectif cabestayenc (et pour VeT) la construction du lotissement, notamment le traitement de ses voies d’accès, a gâché la belle et attendue réalisation du CD66 en venant simplement couper la continuité vers Cabestany !

Pour longer ce nouveau lotissement, un itinéraire sur trottoir a été prévu mais son accès est barré par des blocs de béton (voir photo ci-dessous). Ce qui est fantastique c’est que cet obstacle déporte les cyclistes sur la départementale sur laquelle, on le rappelle, circulent 5 à 10 000 véhicules par jour, avec des arrivées de véhicules à 80km/h (quand la limitation est respectée).

L’élu se voulait rassurant : les blocs béton seront « prochainement retirés » (NDLR : ils sont toujours là fin janvier 2024).
Un îlot végétalisé devrait être réalisé dans le prolongement de la piste cyclable, qui devra donc le contourner…
Cela pour améliorer nous dit-on, la sécurité des cyclistes par rapport aux véhicules entrant et sortant du lotissement.

Nous expliquons que nous ne voyons pas de problème de sécurité, ni l’intérêt de cet îlot : les véhicules qui entrent et sortent étant naturellement ralentis à cet endroit puisqu’ils doivent s’arrêter de toute façon au niveau de la départementale.
Mais encore une fois, l’avis de l’asso d’usagers que nous sommes ne semble guère pris en compte…

Quand on fait remarquer que le rôle d’un élu est de prendre en compte l’avis des habitants de la ville et que la pétition réclamant plus de sécurité pour les cyclistes a quand même réuni plus de 600 signatures, on s’entend répondre que la consultation pour la fresque du château d’eau a eu 1500 participations (à grand renfort de communication municipale). Chacun se fera sa propre opinion au sujet de cette remarque…

Axe av. Mitterrand – rte de Saleilles : le nouveau projet qui (nous) fâche

Si l’on voyait régulièrement apparaitre des « trottoirs cyclables » dans les deux dernières décennies pour ajouter du km linéaire à moindre coût sur le domaine public, il parait complètement anachronique de suivre ce modèle sur un projet de réfection de voirie d’une telle envergure et de ne pas profiter de cette opportunité décennale pour proposer une piste cyclable en site propre (uniquement dédiée aux cycles), laissant, enfin, le trottoir aux piétons qui rappelons-le, en sont les usagers légitimes !

Et pourtant, en réunion publique le 27 mars 2023 est présenté le projet de réfection de cette avenue qui propose… un « trottoir cyclable » ! Que l’on se comprenne : nous ne sommes pas radicalement contre la piste cyclable (la vraie) à hauteur de trottoir. Quand le trottoir est la seule option possible (ce n’est pas le cas ici vu la largeur disponible), le Cerema recommande un revêtement différencié et une séparation physique avec les piétons ; cette dernière doit prévoir une tolérance pour pardonner un écart. Cela peut se faire sous la forme d’un biseau, ce qui facilite également l’accès à l’aménagement contrairement à un trottoir (difficulté d’ailleurs pointée par l’élu).
Bref, l’usager (piéton/trottinette/vélo) doit savoir clairement où il doit circuler et il doit pouvoir le faire dans des conditions de sécurité acceptables pour les néo-cyclistes (adultes ou enfants).

Après les grèves de 2019 et la pandémie du Covid, qui ont fait bondir la pratique du vélo, vu les enjeux colossaux pour la santé et la sécurité routière, quand le gouvernement se donne comme objectif de 9 % de part modale du vélo en 2024 et 12 % en 2030, comment peut-on espérer que les gens vont se mettre au vélo avec ce genre d’aménagement ?

Ce projet anachronique va même encore plus loin que les aberrations décrites en début d’article puisqu’il assume complètement de donner l’exclusivité du trottoir aux cycles (côté Est) sur la moitié nord du linéaire (à partir du rond-point), en obligeant les piétons à traverser l’avenue pour aller sur le trottoir en face !

ℹ️ Le plan détaillé du projet est librement consultable ici.
Pour l’obtenir de la Métropole de Perpignan, nous avons du invoquer le droit d’accès aux documents administratifs.

Actualités

Le 25 novembre 2023, une vélorution (manifestation à vélo) a été organisée par Vélo en Têt entre Perpignan et Cabestany afin de pointer certaines des problématiques décrites dans cet article. Cette dernière a été un succès, réunissant une centaine de personnes et mobilisant plusieurs associations locales, également engagées dans la défense des modes actifs.

Photo réalisée à l’occasion de la Vélorution du 25 novembre 2023, qui a réuni une centaine de manifestant·es à vélo à Cabestany.

Aucun·e représentant·e de la mairie n’a été présent·e et nous n’avons reçu aucune réaction de la part de la municipalité.
De son côté, la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, en charge du chantier de l’avenue François Mitterrand et d’un très grand nombre d’axes structurants, fait la sourde oreille à nos propositions de collaboration alors pourtant que l’agglomération de Perpignan vient d’être classée par l’Insee pire ville de France sur les mobilités alternatives

Faute de possibilités de dialogue avec ces deux collectivités, nous nous sommes rapprochés de la cellule juridique de notre fédération nationale, la FUB, afin de lancer un recours contre cet aménagement, illégal sur plusieurs points.
Nous avions déjà eu recours aux tribunaux avec succès contre la mairie de Perpignan en 2010 sans accompagnement. La cause cycliste a fait son chemin depuis et les retours que nous avons eus de leur part sont très encourageants, tant sur l’aspect réglementaire que sur les jurisprudences existantes. Nous vous tiendrons informé·es de la suite…

5Conclusion

Il est important de noter pour les collectivités qu’il est encore possible de corriger le tir sur les aménagements anciens et à venir, et qu’il est toujours plus profitable de travailler avec les usagers, en s’appuyant sur l’expertise technique et pratique des associations, que de réaliser des travaux allant à l’encontre des règlementations nationales et recommandations officielles, basées sur des études de terrain qui ont fait leurs preuves.

Nous citoyens, voulons que l’argent public soit correctement investi et que les pistes cyclables ne soient pas faites au détriment des usagers légitimes du trottoir : les piétons.

Saint Estève – Jonquilles – Un début prometteur ?

Piste cyclable double sens au début de la rue des Jonquilles…

Un nouvel aménagement a vu le jour rue des Jonquilles à Saint-Estève. Il vient relier l’impasse de la Devèze, après le Tennis Club Stéphanois au cheminement doux longeant l’avenue des jardins.
Un aménagement très court mais intéressant à plus d’un titre.
Il s’agit pour partie d’une piste cyclable obligatoire à double sens d’un seul coté de la chaussée et séparée par des plots J11. Elle se situe entre le trottoir et les stationnement. Cette conception est vraiment intéressante car simple, très sécurisante, facile à construire et entretenir.
Le deuxième aspect notable de cet équipement est que cette piste double traverse subitement la chaussée pour se transformer en voie verte à double sens à cheval sur le trottoir et la chaussée pour rejoindre la passerelle sur le canal de Vernet à Pia. Là bien sûr, nous frisons le ridicule. Quel manque d’ambition pousse après un équipement conforme sur 100m à réaliser un équipement aussi aberrant et non conforme à quelque code que ce soit sur 50m ? La peur de supprimer 4 stationnements ?
L’avant dernier point notable est de tenter de comprendre dans quelle logique cet équipement a été créé. Sans schéma de mobilité active publié, difficile d’avoir une analyse précise. Cela aurait pu être le début d’une alternative cyclable de traversée de Saint-Estève depuis Baho en suivant la rue des Primevères et l’avenue des Olympiades. Au vu des aménagements bâclés de l’avenue de la Mirande, je ne le pense pas.
Il doit s’agir tout simplement d’un début d’itinéraire vers les aménagements Es’Têt en suivant le cheminement doux de l’avenue des jardins puis vers le chemin de la Boule.
Et en dernier point, il est intéressant d’analyser la mise en place d’un tel équipement sur une voie qui doit comptabiliser au grand maximum 100 véhicules par jour et se situant en zone résidentielle. Une zone de rencontre (20 km/h) ou une zone 30 auraient sans doute été plus adaptées et moins couteuses.

La profusion de réalisations d’équipements cyclables anarchiques donne l’impression que la cause des mobilités douces est acquise, mais, sans réflexion globale, sans publication de schéma ni d’analyse des mobilités quotidiennes, ces équipements sont la plupart du temps couteux et contre-productifs. Ils ne pourront servir les déplacements au quotidien et l’objectif de basculement de 9% des mobilités vers le vélo.

..une traversée réhaussée…
..puis un trottoir partagé doublé d’une piste a simple sens !

Projet de voie verte controversé entre Saint-Cyprien et Bages

S’il est vrai que le tracé proposé par le Conseil Départemental dans sa partie maritime est maladroit dans sa traversée des zones humides de bord de mer comme le souligne l’association Frene66 et que son tracé ne s’inscrit pas dans les axes de flux automobiles quotidiens qu’il conviendrait de traiter en priorité, il n’en reste pas moins un axe structurant dans le schéma cyclable en cours d’élaboration.

L’écologie est et doit rester une priorité, et ce choix de tracé maritime, illustre le manque de concertation entre les décideurs institutionnels et les associations dans leur domaine compétences.

Mais cet itinéraire reste essentiel en donnant à la population des territoires drainés par l’Agulla de la mar une alternative de mobilité douce vers cette cote et permettra de réduire la pression automobile préjudiciable sur ces zones humides en période estivale. Elle offre aux villages et domaines intérieurs une alternative de développement économique en permettant un accueil touristique plus vertueux s’inscrivant dans les évolutions de la demande actuelle comme le soulignent toutes les études.

Pour que ce trajet décrié devienne essentiel, il ne reste qu’à le raccorder à un schéma cyclable correspondant aux déplacements pendulaires (domicile-travail) pour tenir les enjeux de basculement d’au moins 10% des déplacements automobiles vers les mobilités douces, objectif nécessaire au regard des enjeux climatiques et de santé publique que nous traversons.

Souhaitons que les schémas de mobilité douce en cours d’élaboration à tous les niveaux administratifs tiendront ces enjeux.

Train et vélos – Les trains Intercités en voie de disparition

Depuis mi avril, un petit groupe issu de Vélo En Têt, de plus en plus large, se bat au niveau national pour la défense des trains de nuit qui font partie des Intercités, seuls trains à pouvoir transporter les vélos non démontés sur de longues distances. Ceux ci sont menacés de disparition imminente.

La FUB (Fédération des Usagers de la bicyclette) soutient la démarche.

Les décisions ont été repoussées aux semaines qui viennent, il y a donc urgence pour ne pas voir les trains de nuits disparaître comme les tramways ont été supprimés. Les Intercités, de nuit ou pas, rendent des services que les TGV ne proposent pas

Vous pouvez encore faire suivre la pétition, distribuer des tracts quand vous prenez le train de nuit etc ..

La pétition :

www.change.org/p/alain-vidalies-oui-au-train-de-nuit

l’argumentaire :

ouiautraindenuit.wordpress.com

avec tract à télécharger ainsi que des modèles de lettre à adresser aux élus

facebook.com/ouiautraindenuit

Oui au train de nuit !

Au 1er juillet 2016, l’État veut se désengager des trains de nuit, avec le risque, si aucune action n’est entreprise, que la quasi-totalité d’entre eux disparaisse.

Signez la pétition contre la disparition envisagée des trains de nuit sur www.change.org

Cette mesure concerne tous les trains de nuit qui desservent encore Perpignan et Cerbère : Paris-Cerbère, Luxembourg-Cerbère et Strasbourg-Cerbère. Aujourd’hui, ce sont les seuls trains de grande ligne qui permettent aux cyclotouristes de se rendre en train avec un vélo non démonté du nord de la France et de l’Europe dans notre région et vice-versa. Après la suppression de ces trains, il ne restera que l’intercité Paris – Toulouse – La-Tour-de-Carol qui offre ce service, en attendant que la ligne TGV soit desservie par des nouvelles rames TGV avec un espace vélo.

Plus d’information:

Article dans Le Monde

Article sur francebleu.fr

Élections régionales 2015 – Vélo en Têt et AF3V interpellent les candidats

Vélo en Têt représente dans les Pyrénées-Orientales l’association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes (AF3V). A ce titre à l’occasion des prochaines élections régionales nous interpellons les différentes listes en présence au sujet de leur projet politique concernant les véloroutes et voies vertes et plus généralement l’usage du vélo dans la vie quotidienne, les transports et le tourisme.

Nos principaux points de questionnement concernent :

  • l’intermodalité train + vélo (possibilité d’embarquer les vélos dans les TER, aménagements de parkings dans les gares)
  • Intermodalité bus-autocars + vélo (idem que pour les TER, possibilité d’embarquer les vélos dans les bus et autocars)
  • vélo/développement économique (place du vélo dans le développement du tourisme, soutien aux entreprises)
  • développement des véloroutes et voies vertes
  • promotion du vélo auprès des lycéens et des apprentis ; aménagement des lycées et des CFA

L’ensemble de ces questions fait l’objet d’un courrier téléchargeable ici

Les réponses seront publiées sur le site.

Vélo en Têt et l’AF3V demandent une piste cyclable pour accéder au Mémorial du camp de Rivesaltes

Proposition d’itinéraire de l’AF3V

A l’occasion de l’inauguration du Mémorial du Camp de Rivesaltes, l’AF3V et Vélo en Têt demandent qu’une piste cyclable soit aménagée entre Rivesaltes et le Musée-Mémorial pour permettre des accès en vélo par les habitants et par les cyclotouristes français et étrangers qui seront de plus en plus nombreux à passer à proximité et voudront visiter ce « Lieu de mémoire ».

En effet, la Véloroute Méditerranéenne EV8 passe au bord de la mer au Barcarès, et est reliée à Rivesaltes par la Voie Verte de l’Agly (14km). Et la future Véloroute du Piémont Pyrénéen (V81), qui reliera Bayonne au Barcarès, passera à Rivesaltes. En venant de l’Aude, elle entrera dans les Pyrénées-Orientales aux Gorges de Galamus, et rejoindra Rivesaltes en suivant les rivières du Maury et de l’Agly.

L’AF3V et Vélo en Têt demandent depuis 2011 l’aménagement de la V81 entre les Gorges de Galamus et Rivesaltes (53km), avec une antenne de 3 km pour accéder au Mémorial du Camp de Rivesaltes.

A noter qu’hélas, le Département des Pyrénées-Orientales n’a aménagé depuis 5 ans aucun tronçon de la Véloroute du Piémont Pyrénéen (V81) : il manque toujours 53km.

Liens :

Le Conseil Départemental et la Véloroute du Piémont Pyrénéen (V81) : où en est on ?

La randonnée de l’AF3V dans la vallée du Maury

Depuis au moins 20 ans le Conseil Départemental 66 (CD) a inscrit dans son schéma directeur départemental des voies cyclables, le prolongement de la voie verte de l’Agly , de Rivesaltes jusqu’à Estagel. Depuis au moins 10 ans le CD nous répond quand on l’interroge à ce sujet que ce n’est pas prioritaire. (Courrier de Jacques Martin, directeur des routes du 11/03/09 arguant que « des itinéraires en site calme existent à ce jour jusqu’à Estagel ») Le projet national de V81, véloroute du piémont pyrénéen qui relie la Méditerranée à l’Atlantique entre Le Barcares et Bayonne, en traversant 5 départements bute aux portes de notre département, à Galamus. Le CD de l’Aude ayant de son coté « terminé » sa partie. Sollicité sur les projets du CD concernant cette V81 par notre courrier du 15 décembre 2012 Mr Martin nous écrit le 17 janvier 2013 « Nous sommes preneurs de toute proposition de tracé “ Nous avons en 2013 proposé, puis testé avec un groupe de cyclistes de l’AF3V, notamment grâce à Julien Savary, un itinéraire pour que cette V81 avance dans le département. Au nom de l’AF3V il a envoyé une proposition de tracé très précise aux élus et techniciens en avril 2013.

Rencontre avec les élus de Maury, à gauche Olivier Brun de Vélo en Têt, à droite Julien Savary de l’AF3V

La présidente du CD , Hermeline Malherbe, nous a répondu le 25 juillet 2013 que ce projet « présente un grand intérêt pour mon département » et nous a conseillé de nous rapprocher de son adjoint Jean Louis Alvarez, ce que nous avons fait.   M Alvarez nous a répondu le 27 septembre 2013 que « au cours de l’année 2014 des études seront menées à mon initiative en concertation ».   L’année 2014 se passant sans que nous ne voyions rien venir nous demandons à rencontrer Muriel Llugany , responsable mobilité et routes durables au CD ce qu’elle accepte le 16 octobre 2014. Nous lui faisons part de notre inquiétude sur le fait que le contournement routier d’Estagel risque de compromettre notre proposition d’itinéraire surtout si elle n’est pas étudiée parallèlement. On nous promet plan et réunion… Relancé par courriel elle nous répond le 17 novembre 2014 qu’on va «  vous renvoyer un plan plus détaillé sur la continuité cyclable proposée dans Estagel une fois l’aménagement réalisé d’ici la fin de la semaine. On souhaite vous rassurer que le fait que la prise en compte des modes actifs est systématique maintenant dans nos projets neufs.”   A ce jour malgré plusieurs relances nous n’avons toujours pas vu ce “plan détaillé”…   Ne voyant pas non plus venir de date de réunion venir, nous avons relancé à plusieurs reprises le CD qui  a fini par nous répondre « rien avant les élections de 2015 »   Nous avons patiemment attendus ces élections et Muriel llugany nous affirme au lendemain de ces elections et de ses entretiens avec  René Olive le successeur de Mr Alvarez que “La révision du schéma intègrera la réalisation en priorité de la v81 donc on va pouvoir rapidement faire de la concertation autour de cet itinéraire d’autant plus que les autres conseils départementaux souhaitent une mise en service la plus rapide possible quitte à ce que l’amélioration du service soit graduelle, sur trois ans par exemple.”  

On est mi-2015, il est urgent que les décideurs décident de passer aux actes … enfin !

Description détaillée de la proposition de l’AF3V