Le thème de cette 5ème édition, le changement climatique, permet de valoriser plus particulièrement les modes de transports moins polluants, autour du slogan :
Bougez autrement ! La meilleure énergie, c’est la vôtre !
L’association Vélo en Têt souhaite qu’à Perpignan, pour favoriser le vélo, moyen de déplacement non polluant, gratuit, silencieux, pratique et sain, on ne se limite pas aux actions médiatiques une fois par an mais qu’un choix courageux de vraie politique cyclable soit enfin fait pour que tous les habitants puissent en tirer les bénéfices.
Le programme
-Mercredi 20 septembre, 14h00 : peinture de bande cyclable sous forme ludique en prolongement de celle qui s’interrompt brutalement et qui a été refusée à l’angle av. Mermoz et rue F. Mistral.
-Samedi 23 septembre de 11 h à 18 h : stand d’information de Vélo En Têt, place de la République.
-Dimanche 24 septembre : balade pour les adhérents sur la nouvelle voie verte de l’Agly entre Claira et le Barcarès.
Jeu Concours
Vélo En Têt propose aussi à l’occasion de cette semaine un Jeu Concours « A vélo, c’est la santé ! », jusqu’à fin septembre 2006
Celui-ci est avant tout « militant » : il s’agit de faire prendre conscience de l’enjeu « santé publique » du vélo urbain. En répondant à des questions faciles, on peut gagner de beaux lots (des vélos et accessoires) : informations chez les vélocistes à Perpignan, sur notre stand ou par mail sur www.fubicy.org
Mais surtout, en roulant à vélo, on « gagne » la santé aussi bien pour soi (prévention de l’obésité et de maladies cardio-vasculaires) que pour son entourage (qualité de l’air, lutte contre le bruit et l’effet de serre, convivialité).
Vélo En Têt est représenté par Mme BRUN & M. LEGAYE.
Ce compte-rendu est fait de mémoire.
L’aménagement prévu
L’av. J. Panchot est en travaux entre le carrefour Vaillant Couturier (croix St Martin) et l’avenue du Prés. Doumer (Lycée Arago). Le projet de réaménagement est plus vaste puisqu’il concerne cette avenue Panchot jusqu’au croisement avec l’avenue St Assiscle (voies du chemin de fer).
Les travaux sont lourds (égouts, etc…) et ont nécessité de couper l’avenue dans un sens. La surface va donc être entièrement refaite.
Nous avons eu tardivement connaissance du projet de la CAPM pour l’aménagement de l’avenue. Les travaux sont donc imminents, les aménagements sont décidés, mais M. FARA a cependant aimablement accepté de nous recevoir. Nous l’en remercions.
D’autre part, la ville de Perpignan prévoit, au droit de l’av. Prés. Doumer, l’aménagement d’un passage « piéton et vélo » qui rejoint l’avenue Dalbiez. Nous avons donc demandé que ces deux projets soient mis en cohérence et les deux aménagements reliés en continuité.
L’aménagement sur J. Panchot prévoit un espace « voie cyclable » sur un trottoir, marqué sans doute par une couleur d’enrobé différente :
depuis le passage sous les voies SNCF (extrémité de la piste cyclable Perpignan/Toulouges)
jusqu’au parvis de l’église St Martin.
Les bicyclettes allant dans les deux sens, seraient donc encouragées à circuler sur cet espace.
Les trottoirs sont modifiés sur toute la longueur du projet, ainsi que les espaces de stationnement automobiles.
Selon nous ce projet d’aménagement ne va pas dans le sens d’une baisse du trafic automobile, d’une pacification de la circulation, de la promotion de modes alternatifs à la voiture. Nous avions donc fait parvenir des propositions de profils en travers pour cette avenue (voir en fin de ce compte-rendu) qui offrent une voie cyclable sur toute la longueur du projet et qui privilégient l’espace rendu aux piétons et
M. FARA nous explique que la concertation a été conduite honnêtement, en écoutant tout le monde, et que l’arbitrage du Président a clairement été fait pour favoriser la circulation des cyclistes :
cet aménagement est donc le résultat d’une série de réunions publiques et qu’une concertation sur un nouveau projet ne peut pas être refaite.
que les commerçants y ont réclamé du stationnement pour les automobiles.
qu’il y a plusieurs catégories d’usagers à satisfaire : voiture, bus, vélo, piétons
que le président de la CAPM a montré une forte volonté en imposant de faire passer une voie cyclable dans un carrefour difficile (sous les voies SNCF)
que globalement la chaussée consacrée aux autos est réduite
que la fluidité du trafic et la circulation des autobus nécessitent à certains endroits un profil en 3×1 voies automobiles (« tourne-à-gauche »)
que le projet est un gain pour les piétons qui à de nombreux endroits n’avaient pas du tout de trottoir
que les bordures de trottoirs seront de 18 cm pour dissuader le stationnement sauvage des voitures
que là où la bande cyclable s’arrêtera, un réaménagement ultérieur pourrait supprimer le stationnement et permettre de la prolonger vers le centre.
Position de Vélo En Têt
Vélo en Têt oppose :
que la voie cyclable sera de fait un espace partagé entre piétons et vélos : que cela ne satisfait ni les uns, ni les autres, et que cela oblige comme d’habitude ces usagers à partager l’espace restant qu’on n’a pas consacré à la voiture, en espérant que les voitures ne viendront pas y stationner.
que beaucoup d’espace est consacré à des « tourne-à-gauche », des voies de « stockage » de voitures aux carrefours, ce qui sert à « Fluidifier » le trafic des voitures.
que pour faire baisser le trafic automobile, objectif affiché de la CAPM, il faudra bien un jour cesser de vouloir satisfaire toutes les catégories d’usagers, et favoriser uniquement celles qu’on veut voir se développer
qu’on cherche partout et toujours à satisfaire les voitures, alors qu’on devrait dissuader l’usage de ce mode de transport polluant et source de nuisances.
que l’espace consommé par le stationnement n’est pas la moindre de ces nuisances, et que pour seulement quelques dizaines de voitures, on en prive ici les piétons, les vélos, et les Transports en Commun (TC) pour plusieurs décennies.
Vélo en Têt a donc proposé des profils en travers différents qui prévoient partout de limiter la place consacrée aux voitures à 2×1 voies. L’espace libéré pourrait permettre :
des trottoirs plus larges
une voie cyclable dans chaque sens, continue sur toute la longueur, et avec le même régime de priorité que la voie principale (comme le prévoit le code de la route)
des quais de montée dans les bus scolaires.
Le représentant de la CAPM nous explique que ces profils ne sont pas applicables, notamment du fait des voies à 2,75m, inadaptées à la circulation des bus.
Zone 30
Nous proposons alors un aménagement de l’avenue en zone 30. En effet, cette avenue est une voie urbaine, desservant des habitations, des commerces, un lycée, une église. Elle pourrait être aménagée de façon à limiter la vitesse à 30 km/h au maximum. Dans ce cas, l’aménagement cyclable devient inutile, les vélos circulant sur les mêmes voies que les voitures, à une vitesse lente. Un tel aménagement nécessite :
2×1 voies au maximum sur toute la longueur
des passages en « plateau » surélevé et uniforme pour donner l’impression que la voiture ne possède pas un espace qui lui est réservé et que les piétons peuvent traverser la chaussée (!)
une politique sévère de répression du stationnement sauvage.
En effet, aujourd’hui nous sommes conduits à réclamer chaque fois que c’est possible des aménagements cyclables qui permettent de protéger les cyclistes des voitures en les séparant physiquement. Mais lorsque la vitesse des voitures est réduite, que les voies sont étroites, les vélos peuvent facilement se mélanger avec les voitures. Cette solution peut être adoptée chaque fois que l’espace est réduit (ce qui est fréquent en ville), et que le trafic auto est réduit, et surtout elle est efficace lorsque la proportion de vélos est importante, ce qu’on peut espérer voir un jour dans notre ville. Malgré l’existence de la voie sur berge, et de la route RD612a (route de la prison) M. FARA nous explique que cette avenue sert de liaison Perpignan-Toulouges et doit accueillir ce trafic de transit. Cette mise en zone 30 n’est pas réalisable du fait du contexte de l’avenue à ces endroits, la zone 30 étant réservée à des tronçons très urbains –du style de la rue Foch– et rentrant en continuité vers le centre ville.
Bande et Sas Vélo
Nous affirmons que l’équipement tel qu’il est prévu ne sera pas satisfaisant pour les cyclistes, qui seront donc nombreux à emprunter la chaussée plutôt qu’à rouler sur le trottoir. Nous demandons par conséquent qu’on ajoute des « sas vélo » aux carrefours à feux et des bandes cyclables sur la chaussée, ce qui semble possible aussi à M. FARA.
Loi sur l’Air
« Vélo En Têt » s’interroge enfin sur la légalité de cet aménagement. Le code de l’environnement prévoit en effet « qu’à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines […], doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants. ». Or, sur ce projet, une grande partie de ce réaménagement (de l’église jusqu’au carrefour Vaillant Couturier) ne se fait-il pas sans prévoir d’itinéraire pour les bicyclettes ?
M. FARA indique de nouveau que nos remarques viennent trop tard, et nous convenons donc que ses services nous informeront des réunions publiques lors des projets ultérieurs incluant des aménagements cyclables
—-
Aménagement de Julien Panchot.
Les profils proposés par « Vélo En Têt ».
Profil de base :
– séparer Piétons et bande cyclable par une bordure basse
– séparer Vélo et auto par une bordure franchissable
|---| |---| Façade
|---\ /---| Trottoir de 150 avec bordure.
|-----------| bande cyclable de 150 séparée par une
bordure franchissable.
2x1 voies auto sur 550 cm.
Largeur totale : 1150 cm. C'est un minimum disponible partout
—-
Faire profiter cyclistes et piétons des plus grandes largeurs :
|----| |----| Façade
|---\ /---| Trottoir de 200 avec bordure.
|-----------| bande cyclable de 150 séparée par
une bordure.
2x1 voies auto sur 550 cm.
Largeur totale : 1250 cm.
—-
Protéger la voie cyclable :
|---| |-| |-| |---| Façade
|---| | | |---| Trottoir de 150 avec bordure.
|-----------| bande cyclable de 150
îlot séparateur de 50 cm
2x1 voies auto sur 550 cm.
Largeur totale : 1250 cm.
Notamment des portières des voitures en stationnement lorsque la
largeur le permet.
|---| |-| |-| |---| Façade
|---| |----|-----------|----| |---| Trottoir de 150 avec
bordure.
bande cyclable de 150
îlot séparateur de 50 cm
stationnement auto 180 cm.
2x1 voies auto sur 550 cm.
Largeur totale : 1610 cm.
—-
Faire profiter cyclistes et piétons des plus grandes largeurs :
|----| |-| |-| |----| Façade
|---| |----|-----------|----| |---| Trottoir de 200
avec bordure.
bande cyclable de 150
îlot séparateur de 50 cm
stationnement auto 180 cm.
2x1 voies auto sur 550 cm.
Largeur totale : 1710 cm.
—-
Stationnement de bus devant le lycée :
|---| |-| |---|---|---| Façade
|---| |-----------|-----| Trottoir piéton de
150 SANS bordure.
bande cyclable de 150
d'une couleur différente
quai piéton de montée
Bus 150 cm
stationnement unilatéral de
bus 200 cm.
2x1 voies auto sur 550 cm.
îlot séparateur de 50 cm
bande cyclable de 150
Trottoir de 150 avec bordure.
Largeur totale :1550cm.
—-
Sur toute la longueur, pas de tourne à gauche (voie de stockage au carrefours pour les voitures qui tournent à gauche).
Régime de priorité des vélos identique à celui de la voiture, comment le recommande le code de la route.
Le texte de cette loi(En fait, la plupart de ses articles ont été déplacés en 2000 dans le nouveau code de l’environnement (articles L220-1 et suivants).) (disponible sur legifrance ) est très favorable aux modes de transport non polluants comme la bicyclette. Le PDU qui en découle devrait l’être aussi.
Est-ce le cas du projet de PDU de notre ville ?
Objectif de la loi
Dans son premier article la loi affirme sans ambiguïté son objectif, qui est :
-Art. 1er. […] la mise en œuvre du droit à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Cela consiste […] à réduire ou supprimer les pollutions atmosphériques.
Elle précise ensuite ce qu’elle entend par « pollution atmosphérique ».
-Art. 2. Constitue une pollution atmosphérique, l’introduction par l’homme dans l’atmosphère de substances préjudiciables […] à la santé et aux écosystèmes, ou […] de nature à influer sur les changements climatiques.
Ces deux premiers articles posent donc sans ambiguïté les objectifs de la loi et éclairent par conséquent la lecture de la suite du texte.
Par exemple, lorsqu’un article annoncera qu’il faut prévoir «l’aménagement […] de la voirie afin de rendre plus efficace son usage, notamment en l’affectant aux différents modes de transport».
Hors du contexte de la loi cette phrase peut laisser penser que « rendre efficace l’usage de la voirie » signifie écouler la plus grande quantité de véhicule à la plus grande vitesse possible. Mais à l’éclairage de ces premiers articles, l’efficacité doit précisément être de limiter les déplacements polluants, et de favoriser ceux qui produisent pas ou peu de pollution atmosphérique en leur affectant plus d’espace.
PDU
Passons sur les premiers titres de la loi qui énonce les mesures à prendre pour « Surveiller, la qualité de l’air, définir des seuils d’alerte ». Ils définissent les plans régionaux d’observation, les mesures à prendre lorsque les seuils d’alerte sont dépassés. Nous allons sauter directement au cinquième titre, qui définit les PLANS DE DÉPLACEMENTS URBAINS(Les articles de la loi Lepage relatifs aux PDU ont dès l’origine été intégrés dans une loi plus ancienne: la loi de 1982 dite d’orientation pour les transports intérieurs (la LOTI). Plusieurs fois modifiés depuis 1996, ce sont donc les articles 28 et suivants de la LOTI).
-Art. 28. Le plan de déplacements urbains définit les principes des transports urbains. Il a comme objectif un usage coordonné de tous les modes de déplacements, notamment par une affectation appropriée de la voirie, ainsi que la promotion des modes les moins polluants et les moins consommateurs d’énergie. Dans un délai de deux ans à compter de […] 1996, l’élaboration d’un plan de déplacements urbains est obligatoire, dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants.
On peut donc s’étonner que ce document soit encore à l’étude à Perpignan alors qu’il devrait être actif depuis 1998. Mais surtout, ces années de retard sont aussi des années qui n’ont pas suivi les orientations de cette loi, pendant lesquelles on a continué de créer de nouvelles voies pour la voiture individuelle, augmenté l’offre de stationnement en ville, et rendu de plus en plus difficile la pratique du vélo et de la marche, ou l’efficacité des transports en commun. Les cyclistes et les piétons peuvent témoigner que ces modes de déplacement là sont loin d’être encouragés ni favorisés dans la CAPM et en ville.
PDU et trafic auto
Voyons maintenant ce que le PDU doit contenir.
Art. 28-1. Les orientations du plan de déplacements urbains portent sur :
** 1° La diminution du trafic automobile.
Certaines villes se sont autorisé une interprétation relative de cette « Diminution du trafic automobile ». Quand on se donne la peine de le quantifier, il est en effet facile d’exprimer le trafic automobile en pourcentage de partage modal (pourcentage des citadins prenant la voiture, les transports publics, le vélo, etc). A Perpignan, si ce pourcentage restait constant, ou même diminuait un peu, le trafic automobile augmenterait tout de même. En effet, dans la Communauté d’Agglomération Perpignan-Méditerranée, on prévoit dans les prochaines années une augmentation simultanée
de la population de notre ville,
de la mobilité (nombre de déplacements par jour et par personne),
et des distances parcourues, de plus en plus longues avec l’étalement de la ville.
Une réduction de quelques pourcents de cette « part modale » se traduira donc de toute façon par un formidable accroissement des flux automobiles.
Ainsi, dans son projet de PDU, la CAPM, fait ce calcul. Si la population augmente comme on le prévoit(étude du CETE Méditerranée), en 2020, le nombre de déplacements sur l’agglomération aura augmenté de 30%, tous modes confondus.
Par conséquent une hausse parallèle du nombre de déplacements en voiture de « seulement » 24%, correspondrait à une baisse de la part modale pour la voiture de 3%. Peut-on considérer qu’il s’agit d’une baisse du trafic automobile ? Peut-on alors considérer qu’on respecte les objectifs de la loi qui était de « réduire ou supprimer les pollutions atmosphériques » ? C’est pourtant le PDU qui se prépare et qui devrait bientôt être soumis à l’enquête publique….
Quelques agglomérations se sont fixés des intentions plus proches de l’esprit de la loi en exprimant la baisse du trafic automobile en nombre de véhicules ou en nombre de kilomètres parcourus(in Jean-Marc Offner (Laboratoire Techniques-Territoires-Sociétés LATTS-ENPC)). C’est le cas
en Ile-de-France,
à Saint-Étienne,
à Lille,
à Toulon…
Perpignan ne pourrait-elle décider de suivre en cela les bons élèves de la protection de l’environnement ?
PDU et TC
La suite de l’Art. 28-1, prévoit ensuite que les orientations du PDU portent sur :
-**2° Le développement des transports collectifs et des moyens de déplacement
économes et les moins polluants, notamment l’usage de la bicyclette et la marche à pied.
A Perpignan, les Transports en Commun jouissent de trop peu de voies en site propre pour être efficaces. Au moment où ils sont le plus utilisés, où les gens ont besoin de la plus grande fréquence, c’est l’heure de pointe, c’est l’heure de bouchons pour tout le monde, pour les bus comme pour les voitures, et c’est donc l’heure de moindre efficacité pour les TC.
Résultat : ils sont boudés par nos concitoyens qui sont moins de 6% à les utiliser(voir le diagnostic sur le site de la CAPM).
Si je suis dans ma voiture, coincé dans un bouchon sur les deux voies du pont Arago, j’écoute tranquillement sur France-inter les conditions de circulation sur le périphérique parisien, en me disant que c’est pire la-bas, et j’observe les gens serrés dans leur autobus coincé également dans le bouchon. Ils ne vont pas plus vite, ils n’ont pas la radio, et certains sont même obligés de rester debout ! Suis-je incité à prendre le bus demain ?
Si en revanche, je suis dans ma voiture, coincé dans un bouchon sur une voie du pont Arago, et que j’observe les bus filer vers le centre sur une autre voie, réservée aux bus et aux vélos, demain, je fais quoi ?
On ne peut pas favoriser en même temps la voiture particulière ET les autres modes de transports. Il faut choisir l’un ou l’autre. Cette Loi impose que ce choix soit fait en faveur des modes les moins polluants (marche, vélo, et TC).
PDU, partage et stationnement
Cet article Art. 28-1, recommande ensuite :
-**3° L’aménagement et l’exploitation du réseau principal de voirie d’agglomération, afin de rendre plus efficace son usage, notamment en l’affectant aux différents modes de transport;
-**4° L’organisation du stationnement sur le domaine public, sur voirie et souterrain, notamment la classification des voies selon les catégories d’usagers admis à y faire stationner leur véhicule, et les conditions de
sa tarification, selon les différentes catégories de véhicules et d’utilisateurs, en privilégiant les véhicules peu polluants ;
Ces orientations, éclairées par les articles préliminaires de la Loi,
doivent clairement servir son objectif de réduction des pollutions.
Nous avons déjà parlé du partage de la voirie qui devrait favoriser les modes non polluants. Cet article évoque aussi le stationnement et les catégories d’usagers. Il s’agit évidemment de traiter différemment les résidents en ville, et les autres catégories d’usagers, c’est à dire :
les pendulaires, qui viennent travailler en ville le matin (bouchon de 08h00) et rentrent chez eux le soir (bouchon de 17h00),
les chalands, qui viennent faire leur courses dans les commerces du centre-ville,
les touristes, qui suivent les panneaux « centre-ville », puis cherchent une place pour leur voiture au pied du Castillet,
les écoliers, que papa ou maman dépose en 4×4 devant le collège.
Toutes ces catégories sont aujourd’hui encouragées à utiliser la voiture particulière et à stationner en ville. Ces dernières années, Perpignan a connu une formidable hausse de l’offre de stationnement en ville. Pour « compenser la perte des 350 places du parking République », on a construit (ou prévu) dans le centre plus de 1000 places dans des nouveaux parkings.
Sous la place de la République (300 places),
à la place de la caserne Dagobert (300),
sur la dalle Arago (140),
sous la Basse (300),
dans l’extension du parking Wilson (150).
Ces constructions sont contraires à l’objectif affiché dans le projet de PDU de « réduire l’offre de stationnement en ville ». Et ce discours bien pensant cache un souci électoraliste de toujours faire plus pour les automobilistes, y compris en termes financiers. Tout ces aménagements pour le stationnement consomment énormément d’espace, si rare en ville, et coûtent cher à la collectivité. Et il ne sont pas remboursés par les horodateurs qui remboursent à peine le travail des agents qui doivent chasser les infractions à la taxe sur le stationnement, qui concerne 63% des voitures stationnées sur la voie publique !
Bien au contraire de cela, la loi prévoit ceci :
LOTI : Art. 28-1-2. – Le P.D.U. délimite les périmètres à l’intérieur desquels [il] permet de réduire ou de supprimer les […] aires de stationnement, notamment lors de la construction d’immeubles de bureaux, ou à l’intérieur desquels les documents d’urbanisme fixent un nombre maximum d’aires de stationnement à réaliser […]. Il précise […] les limites imposées par les plans locaux d’urbanisme […] en matière stationnement pour les véhicules motorisés et les minima des obligations de stationnement pour les véhicules non motorisés.
Cet article prévoit donc qu’on peut, dans le PDU et le PLU (le [?Plan Local d’urbanisme], (C’est un document d’urbanisme qui concerne la ville de Perpignan, et pas la Communauté d’Agglomération. Celui de Perpignan est en préparation et nous aimerions arriver à en faire une étude critique comme celle-ci. Les documents sont plus ou moins accessibles au service Urbanisme de la ville (couvent des minimes).)), limiter le nombre de place de stationnement voiture, et imposer un minima pour le stationnement des vélos. L’intention est claire : dissuader l’usage de la voiture, inciter à utiliser des «véhicules non motorisés». Nous n’avons hélas rien vu de tel dans notre futur PDU.
PDU et livraison
-** 5° Le transport et la livraison des marchandises de façon à en réduire les impacts sur la circulation et l’environnement.
Le transport de marchandises par camion est polluant à plusieurs point de vue, et chacun sait qu’il est urgent de réduire l’utilisation de ce mode de transport dangereux. Mais à certains points de vue, ce sujet dépasse les compétences de notre collectivité locale. En ce qui concerne les livraisons, il me semble que les seuls véhicules qui ont justement VRAIMENT besoin d’accéder au centre-ville en véhicule automobile, ce sont les livreurs qui assurent le fonctionnement des commerces du centre.
Idem pour les artisans qui assurent des services en centre-ville, et transportent avec eux outils et matériels. On imagine difficilement comment les encourager à utiliser le bus, mais on imagine facilement comment ils doivent pester contre les difficiles conditions de circulation en ville. Ne seraient-ils pas plus heureux, ne feraient-ils pas mieux leur travail si on évitait les voitures particulières, avec un seul occupant, dont une sur deux a parcouru moins de 3 kilomètres pour venir congestionner les artères de la ville, en circulant, en stationnant, ou en formant des bouchons ? Si on arrive à réduire le nombre de voitures particulières inutiles, on trouvera ensuite comment « réduire l’impact sur l’environnement de la livraison des marchandises ».
Ne prenons qu’un exemple. Les seuls véhicules qui ont besoin d’emprunter la rue d’Alsace-Lorraine ne sont-ils pas ceux des livraisons et de secours ?
PDU et PDE sont sur un bateau
-**6° L’encouragement pour les entreprises et les collectivités publiques à favoriser le transport de leur personnel, notamment par l’utilisation des transports en commun et du covoiturage.
Cette loi lAURE, puis en 2000, la Loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), encourage en effet les collectivités et les entreprises publiques ou privées à mettre en œuvre des Plans de Déplacements d’Entreprises (PDE). Il s’agit de plans de mesures pour limiter l’usage de la voiture dans les déplacements domicile-travail des salariés. L’enjeu du PDE est de modifier de façon durable les habitudes de déplacements d’une entreprise (trajets domicile – travail et déplacements professionnels). Il prend la forme d’un partenariat entreprise/collectivité.
La mairie de Perpignan, le Conseil Général, tous les autres grands employeurs en ville ont-ils déjà conçu un tel plan ? Ont-ils seulement mené une réflexion sur la façon dont se déplacent leurs personnels ? Offre-t-on aux bicyclettes la possibilité de stationner sûrement, et continue-t-on à rembourser les frais de stationnement de ceux qui viennent en voiture ? Interpellez et interrogez vos employeurs à ce sujet. Vous serez surpris de voir à quelle point leur réflexion à ce sujet date de 1960.
Voies Cyclables
On peut être surpris que le PDU de la CAPM ne soit toujours pas en vigueur. Surtout qu’il était prévu pour les retardataires que si, dans un délai de trois ans à compter de la publication de la loi de 1996, le PDU n’est pas approuvé, le préfet procède à son élaboration.
La CAPM de Perpignan n’est certes pas la seule ville de France en retard, mais peut-on espérer que tout ce temps accordé à la réflexion permettra d’accoucher d’un projet novateur, écologique et intelligent ? Le plus grave est surtout que l’esprit de la loi tarde aussi à être appliqué. Notamment avec cet article très favorable à la promotion de la bicyclette comme moyen de déplacement(Titre VI-Art.20 : Article la loi LAURE, également déplacé dans le CODE DE L’ENVIRONNEMENT).
-Titre VI-Art.20 A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines […], doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants.
La réflexion du législateur est claire : on ne peut pas imposer à une ville de couvrir instantanément l’agglomération d’un réseau cyclable, mais il faut imposer qu’elle ait cela comme objectif, et qu’elle profite de chaque chantier pour développer une partie de ce qui deviendra, au fur et à mesure de chaque modification, un réseau cyclable.
Une piste cyclable, ce n’est pas gratuit, mais c’est environ 20 à 50 fois moins cher qu’une rocade urbaine de 2 x 2 voies (à même capacité horaire). Avec l’argent de 5 km de rocade urbaine on couvre une grande ville d’un réseau complet d’aménagements cyclables, à commencer par les besoins les plus manifestes: aménager les abords des écoles, des campus, des équipements sportifs…
Tous les travaux de rénovation devraient donc constituer une opportunité pour réaliser des itinéraires cyclables :
la modification de l’emplacement des bordures
la réorganisation ou la requalification de la voirie (sens de circulation, gestion nouvelle du stationnement, aménagements de sécurité des piétons, affectations de voies aux transports en commun, programme de plantation…)
les travaux de mise aux normes des réseaux souterrains lorsqu’ils conduisent à réaliser en partie les travaux décrits ci-dessus
les travaux de rénovation de la totalité de la couche de roulement de la chaussée sur plusieurs centaines de mètres
Ces opérations sont tellement nombreuses que cette disposition, à elle seule, et si elle était respectée, devrait conduire à créer un réseau cyclable sur toute la ville en quelques années… C’est loin d’être le cas à Perpignan. De lourds travaux de voirie favorisant l’automobile ont été menés pendant toutes ces années sans concevoir d’itinéraires cyclables. Et lors d’un chantier, même dans l’hyper-centre, on se débrouille surtout pour ne pas gêner la circulation des automobiles pendant le chantier.
Il est difficile de rappeler ces recommandations lors de chaque décision de conseil municipal ou de conseil d’agglomération concernant la voirie. La loi et la jurisprudence devrait suffire à décider la collectivité à faire quelque chose pour la promotion de la bicyclette. Car en effet, en exigeant la mise au point d’itinéraires cyclables « à l’occasion » de la rénovation de voies urbaines, l’article 20 pose une condition de légalité des décisions relatives à ces rénovations de voies. Qui dit condition dit préalable. La décision de rénover une voie ne devrait être prise que si des itinéraires cyclables ont été mis au point.
A la radio, on entend aujourd’hui des messages pour conseiller aux collectivités et aux entreprises d’appliquer la loi Handicap. On se souvient des procès qui ont dû contraindre les villes à respecter la loi sur les 20% de logements sociaux. Perpignan peut-elle à son tour s’opposer à l’application de la loi sur l’Air ? Faudra-t-il des procès au tribunal administratif ou des publicités à la radio pour qu’elle se résigne à favoriser les déplacements non polluants, à concevoir des itinéraires cyclables, à faire définitivement baisser le trafic automobile ?
C’est pour l’association Vélo En Têt, qui compte en 2006 plus de 150 membres cyclistes urbains à Perpignan, l’occasion rêvée de transmettre et partager la passion du vélo comme moyen de transport en ville. Le message est adressé bien sûr aux cyclistes mais aussi aux techniciens et élus des collectivités.
Les objectifs de cette manifestation sont de proposer des animations originales en partenariat avec la Ville, d’inciter des usagers peu réguliers du vélo à le sortir à cette occasion, et de promouvoir un mode de transport doux, agréable, gratuit, silencieux, facile et pratique .
Pour marquer cette fête, diverses animations seront proposées le vendredi 2 juin et le samedi 3 juin.
Le vendredi 2 juin
L’école d’Alembert 1 à Saint Assiscle (Perpignan), les parents d’élèves, et « Vélo en Têt », organisent une incitation à venir à l’école à vélo pour tous les écoliers. Les parents d’élèves et la directrice sont mobilisés. Les enfants pourront garer leur bicyclette en toute sécurité dans l’école. Les enfants qui se rendront à l’école à vélo ce jour-là pourront apposer sur leur bicyclette un petit panonceau plastifié annonçant « Je roule à vélo et je respecte ma planète ».
La Direction de L’Action Éducative de la Ville est informée de l’action et la police Municipale a été sollicitée pour rassurer les parents et sécuriser les abords de l’école aux heures d’entrée et de sortie : entre 8h 15 et 8h 30, entre 11h 30 et 12h 45, entre 13h 45 et 14h 00 et entre 17h et 17h 15.
Le samedi 3 juin
*De 10 h à 12 h place du Souvenir, devant le Palais des Congrès.
**Troc vélo : chacun vient avec ce qu’il a à vendre (vélos d’occasion, pièces détachées) et chacun peut y faire des affaires.
**Atelier d’entretien : les petites réparations de base
**Remise de prix à 11 h 30 : la sonnette d’or sera attribuée à une initiative ou un aménagement favorisant l’utilisation du vélo en ville.
*A 15 h 00 rendez-vous Place de Catalogne.
« Des jardins à découvrir » : visite guidée des parcs et jardins à vélo
Gratuit. Sur inscription à l’Office du Tourisme (04 68 66 30 30)
A noter : Possibilité de prêt de vélos gratuits par le Parking Catalogne, proposés en permanence et trop peu utilisés.
En France la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie (loi LAURE)
, en 1996, faisait de même, et imposait même aux villes françaises de tout faire pour réduire le trafic automobile. A Perpignan, dix ans plus tard, les initiatives et les actions publiques dans ce sens restent timides.
Il est plus que temps pour nous autres Catalans Français d’acquérir des compétences en matière de transport durable, et notamment d’aménagement cyclables. Vélo En Têt suggère donc à la mairie de Perpignan d’envoyer des ingénieurs en aménagement, des directeurs de services techniques de la ville, des conseillers municipaux, à ce congrès de Barcelone.
Renseignements :
Inscription au Congrès:
*Tarif normal : 100€
*Organismes d’usagers et ONG : 50€
L’inscription comprend: documentation du Congrès, dîner d’inauguration, pauses café, 2 déjeuners, pique-nique. Bicyclette et balade technique sur les voies vertes de Gérone.
Plus d’informations ici :
Extrait de la brochure du congrès.
«La bicicleta no contamina, és silenciosa, ocupa poc espai, proporciona llibertat de moviments i en petites i mitjanes distàncies (fins a 5-8 quilòmetres) és el vehicle més ràpid. No representa una despesa addicional d’energia i amb una quarta part de les calories que consumeix un vianant pot arribar a assolir una velocitat entre tres i quatre vegades més gran. Es pot adquirir per pocs diners i el seu manteniment és senzill i econòmic. A més permet l’exercici físic simultani al desplaçament, contribuint a la prevenció de les malalties cardiovasculars.»
Traduction.
«La bicyclette ne pollue pas; c’est un moyen de transport silencieux, qui occupe peu d’espace, offre une liberté de mouvement et sur de petites et moyennes distances (jusqu’à 5-8km), il s’agit du véhicule le plus rapide. Elle ne suppose aucune consommation additionnelle d’énergie et avec un quart des calories dépensées par un piéton, elle peut atteindre une vitesse pouvant être trois à quatre fois supérieure. Ce moyen de transport peut être acquis avec un petit budget et son entretien est simple et économique. De plus, la bicyclette suppose un exercice physique simultané au déplacement, en contribuant ainsi à la prévention de maladies cardiovasculaires.»
…des arguments bien souvent rappelés par Vélo En Têt.
La Semaine parle de « trois risques de la période à venir » Il serait plus correct de parler de « certitudes » pour la cherté de l’énergie et pour le réchauffement climatique. Quant aux délocalisations, il nous paraît évident que le prix de l’énergie va changer la donne, et nous parierions plutôt pour une relocalisation de nombreuses activités, mais lesquelles ? A ce niveau, on pourrait parler plutôt de chances.
PRÉAMBULE
Dans tous les cas, il est impossible de faire des projets sérieux pour le département sans intégrer le fait que l’énergie fossile sera de plus en plus chère au fil des années, et ce sera l’axe principal de notre vision. Tout d’abord une croissance indéfinie de la consommation des carburants est mathématiquement impossible dans un monde fini. Ensuite, à l’heure où l’Inde et la Chine demandent de plus en plus de ressources naturelles sur les marchés mondiaux, alors que l’offre de pétrole et de gaz commence justement à s’essouffler irrémédiablement, des hausses des prix de ces ressources, que nous peinons à imaginer, vont mécaniquement se produire. Certains auteurs proposent d’ailleurs, pour atténuer la brutalité de leurs effets, de les anticiper par une taxation progressive qui dégagerait des moyens financiers pour accompagner l’évolution technique indispensable (Cf « Le plein s’il vous plait ! » de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean éd. Seuil.).
De plus, de l’avis de spécialistes de plus en plus nombreux, l’effet de serre est enclenché et nous devons au plus vite diviser notre consommation de carbone au moins par deux dans un premier temps (certains disent par quatre) si nous voulons tenter de garder une région habitable malgré les bouleversements sans doute déjà non négociables : changement important du climat, modification du cycle de l’eau, migration ou disparition des espèces animales et végétales.
Dans ce contexte, proposer allègrement de construire de nouvelles routes qui vont augmenter la demande de carbone est inepte et criminel pour les générations futures. Nous ne parlons pas ici de vagues et lointains descendants, mais des enfants et petits enfants de ceux qui lisent ces lignes. En effet, outre que les travaux de génie civil représentent eux mêmes la consommation d’une importante quantité d’énergie fossile qui ne sera plus jamais disponible pour aucun autre projet, il est avéré que l’augmentation de l’efficacité des moteurs s’accompagne d’une augmentation et non d’une diminution de la demande globale de carbone (effet rebond). La création de nouvelles routes ne fait qu’exacerber ce phénomène.
Il est également vain de projeter d’importants investissements sur la Llabanère. Les compagnies aériennes vivent pour la plupart leurs dernières années, et les difficultés actuelles de Alitalia, de la Varig (que Lula refuse de subventionner), ou de la compagnie danoise, ne sont pas conjoncturelles mais structurelles. Le fait que le kérosène ne soit pas taxé (ni d’ailleurs pris en compte dans les calculs sur l’effet de serre), et qu’il soit énergétiquement de plus en plus coûteux à produire en proportion croissante dans les raffineries(Cf la newsletter mensuelle sur le site oleocene.org construit par l’ASPO.) va plomber irrémédiablement l’équilibre financier de ces entreprises par évaporation de la clientèle due à la hausse des prix des billets. Il faut s’en réjouir car il est urgent de réduire le trafic aérien, puisque l’efficacité énergétique croissante des réacteurs ne fait pas diminuer, elle non plus, la demande globale de carbone, ni la pollution de cette branche, redoutablement néfaste à haute altitude.
VOYAGEURS ET TOURISME.
Tant que la région aura un climat supportable, on peut penser que le tourisme y restera une activité non négligeable. Par la voie des airs, on peut raisonnablement imaginer qu’elle restera accessible à des dirigeables (que l’Allemagne est à peu près la seule à promouvoir actuellement), qui consomment quatre fois moins d’énergie que l’avion, et se déplacent quatre fois plus lentement, mais en ligne droite (quand il n’ y a pas de vent), et peuvent atterrir sur n’importe quel terrain de football aménagé, donc au cœur de n’importe quel canton. Il faut espérer que les autres touristes arriveront en train et le moins possible en voiture. Rappelons que le train est le moyen de transport motorisé qui a la meilleure efficacité énergétique, et qu’il peut, en traction électrique, ne générer aucune émission de carbone, si l’électricité est issue d’une source primaire renouvelable, par exemple hydraulique.
-Réseau Ferroviaire
Le département a la chance d’être assez bien pourvu en voies ferrées, puisque même dans la vallée du Tech le rail va jusqu’à Céret, et il faut envisager d’électrifier au moins de façon légère celles qui ne le sont pas. Sachant qu’un véhicule léger consomme moins d’énergie qu’un véhicule lourd, il faudrait aussi, pour diminuer la facture d’électricité, mettre en circulation du matériel voyageurs léger, ce que la SNCF a toujours refusé obstinément durant des décennies, bien que le projet de tram-train de Mulhouse soit sur ce point une ouverture innovante à suivre avec attention. Mais l’étude d’un nouveau type de matériel roulant doit répondre à une demande au moins interrégionale ou nationale pour être viable.
-Réseau urbain
Dans le domaine urbain, Perpignan refuse actuellement d’envisager d’installer un tramways sous prétexte que le trafic est insuffisant par rapport à l’investissement. Rappelons que ce réseau existait et a été démantelé pour suivre une mode stupide et parfaitement irrationnelle. Nous suggérons de refaire les calculs avec un prix de l’énergie multiplié par quatre en intégrant les transferts de mode qui en seraient la conséquence. Sachant que des agglomérations du tiers monde ont déjà interrompu ou réduit leur service d’autobus du fait de l’augmentation du prix du pétrole(ibid.), est-il intelligent d’attendre que cette hypothèse se profile pour notre ville pour mettre en chantier un réseau de tramways dont la construction demandera au moins dix ans ?
Tant que les ressources naturelles, quoique chères, restent à des prix abordables, il nous parait infiniment plus urgent de construire un tel réseau que de continuer à consommer définitivement des ressources non renouvelables pour créer des parkings ou des rocades routières, dont l’utilité n’est envisageable qu’à très court terme, alors qu’un réseau de tramways bien entretenu pourra bénéficier à plusieurs générations. De plus, si l’écartement était le même, et si possible aussi le courant traction, la circulation de tram-trains sans rupture de charge permettrait une desserte continue de toute la zone de plaine bien plus agréable et rapide que les correspondances scabreuses imposées actuellement aux usagers. (Villefranche Canet, Céret Le Barcarès, ou Elne St Estève pourraient être en relation directe).
Notons enfin qu’une ligne de tramway engazonnée peut être considérée comme un espace vert, puisque le couvert végétal n’est traversé que par deux ou quatre bandes de fer de quatre à cinq centimètres de large, alors que les immenses surfaces goudronnées des autoroutes finissent, par leur importance, par favoriser les inondations en cas de forte pluie, l’humus n’y jouant plus son rôle de ralentisseur du ruissellement.
-Réseau cyclable
Il faut également accélérer la réalisation du réseau cyclable départemental. Rappelons que la nuitée est une unité de mesure de la production touristique, et que, si en voiture ou en train on peut traverser le département en quelques heures, il faut plusieurs jours à une famille en vélo.
Cultiver soigneusement la possibilité de remonter en bicyclette les trois vallées à partir de la véloroute européenne qui longera la côte et en parallèle aux trois ferrées secondaires qui serviront d’alternative, proposer par exemple à des parents accompagnés de leurs enfants de 10 ans d’explorer en toute sécurité la plaine et le plateau cerdan (desservi par le train jaune) nous semble fondamental pour garder un futur durable à nos activités touristiques sur l’arrière pays.
Le bon touriste est le touriste lent, et non le touriste mort.
Les routes principales actuelles sont totalement inaptes à la coexistence des cycles et des véhicules à moteur. Et la raréfaction progressive de ces derniers n’ajoutera dans un premier temps aucune sécurité car ils rouleront évidemment plus vite. La véritable solution consiste, si l’on veut s’ouvrir au tourisme lent, à créer un réseau spécifique, mais 2012 ou 2015 nous semble des termes dangereusement lointains. Pourquoi ne pas créer un réseau provisoire en utilisant plus rapidement le réseau rural existant. Cela permettrait de créer l’offre très vite tout en étalant l’investissement du plus urgent au moins urgent. Certaines chaussées parallèles aux voies routières rapides sont déjà réservées aux engins agricoles, vélos, cavaliers, c’est à dire aux circulations lentes. Il faut systématiser cette possibilité. Sur l’axe Ille sur Têt Villefranche, par exemple, des petites routes parallèles à la nationale existent presque partout. Il faut les mettre en zone 30 ou y instituer une priorité absolue aux cyclistes, c’est à dire en clair poser que tout automobiliste impliqué dans un accident y soit automatiquement responsable à 100%. La notion de voirie partagée est en effet un concept flou qui ménage la chèvre et le chou sans ajouter un gramme de sécurité réelle. C’est en fait la vitesse générale qui est le critère fondamental, et il est juste que les citoyens et les touristes non motorisés aient le droit de se déplacer en toute sécurité ailleurs que sur des chaussées sur lesquelles les voitures ont un monopole de fait. Qui est assez fou, en effet, pour emmener ses enfants en vélo sur la RN 116. Il n’ y a là qu’un droit théorique qui permet seulement aux responsables de tergiverser indéfiniment.
Partons de la réalité : dans les accidents de la circulation meurtriers, très peu de cyclistes sont tués par des motoculteurs et encore moins de piétons par des cyclistes. De plus, une servitude « circulation lente » ne gênerait guère les transits agricoles, ni les riverains éventuels. Il faut donc
-# créer sur le terrain, en zone de plaine, une voirie lente continue depuis la mer jusqu’au fond de chaque grande vallée, à partir des petites routes rurales, comme cela a été généralisé dans l’île de Ré. Dans ce cas, on peut estimer que seulement 10% d’itinéraires neufs devraient être réalisés immédiatement.
-# baliser ce réseau de « circulation lente » par une signalétique spécifique et soutenue,
-# en communiquer abondamment les plans détaillés, agrémentés des catalogues des lieux d’hébergement et des sites intéressants avec leur degré d’accessibilité,
-# encourager le développement d’un véritable accueil spécifique sur le mode de ce qui existe sur les chemins de St Jacques de Compostelle (éventuellement en créant un statut de « village-étape » où des communes comme Bouleternère, Rodez, Marquixanes, Eus, Cattlar, etc. pourraient trouver une dynamique touristique),
-# et enfin, partout où c’est possible, investir progressivement dans la construction de vélo-routes au fur et à mesure que ce trafic s’intensifie, tout en conservant des alternatives crédibles par l’offre de compartiments vélos généreux dans le matériel ferroviaire circulant parallèlement à ces axes (à l’image de ce qui existe en Allemagne), ce qui permettrait tout fractionnement de trajet, gain de temps, ou circulation à l’abri à la convenance des voyageurs.
Rappelons pour conclure que ce réseau cyclable pourrait également être investi par les habitants du département. Il aiderait alors à la desserte en surface du réseau ferroviaire et à la productivité de son exploitation, puisque, si un cycliste est prêt à parcourir une distance cinq fois plus longue qu’un piéton pour se rendre à un point d’arrêt (5km au lieu de 1), cela signifie que la surface d’appel de chaque point d’arrêt, et donc sa clientèle potentielle à densité égale de l’habitat, est multipliée par cinq.
Enfin, la Cerdagne devrait également considérer l’intérêt de cette démarche pour la période d’été, car, si l’enneigement naturel est compromis par l’effet de serre, l’ajout de neige artificielle sera menacé par la cherté de l’énergie, sans compter qu’une consommation de 4000 mètres cubes d’eau par hectare et par saison deviendra sans doute elle même problématique.
Fret
Régulièrement, on nous ressasse que le ferroutage n’est intéressant qu’au delà de 300 ou 500 kilomètres. Nous pensons que là aussi les calculs devraient être refaits à partir d’un prix de l’énergie multiplié par 4, et qu’il faut cesser de considérer comme intangible l’organisation de l’espace industriel autour de la pseudo liberté d’implantation accordée par le tout camion. Les activités seront probablement revenues d’ici 10 à 15 ans auprès des voies de chemin de fer et des canaux, du moins celles qui mettent en jeu des tonnages significatifs, et ceux qui auront anticipé le mouvement sont ceux qui souffriront le moins de cette révolution énergétique. A part l’axe de St Paul de Fenouillet à Rivesaltes, l’activité ferroviaire fret est actuellement cantonnée à la zone littorale mais cela pourrait très bien changer.
Rappelons qu’à Paris, dans les années 30, l’ « Arpajonnais » était un tramway fret qui amenait jusqu’au cœur des halles les fruits et légumes des maraîchers de la région d’Arpajon. C’est donc d’abord dans nos têtes que le camion doit être détrôné, car, sur le plan énergétique, il reste plus coûteux que le train, surtout si l’on intègre à la comparaison la construction et l’entretien des infrastructures, que le camion externalise en masse vers les automobilistes et les contribuables. C’est ainsi qu’on n’entend jamais parler du déficit des routes nationales et départementales.
Une voie ferrée est construite pour supporter des poids importants sur des bandes de roulement précisément limitées, alors qu’une chaussée routière, y compris dans ses sur-largeurs que l’on concède hypocritement aux cyclistes, doit supporter en n’importe quel point de sa surface une pression de plusieurs tonnes par décimètre carré, dans l’éventualité du passage ou du stationnement d’un semi-remorque. Économie efficace du côté du chemin de fer, débauche de moyens mais simulacre d’efficacité dans le cas de la chaussée routière. Les frais d’entretien sont à l’avenant, avec une usure régulière et prévisible d’un côté et des dégâts aléatoires et dispersés de l’autre, puisque les ornières ondulées que finissent par creuser les camions obligent évidemment à refaire toute la surface de roulement.
HABITAT
Malgré ses charmes, la maison à quatre faces n’est pas un choix pertinent sur le plan énergétique. La multiplication des lotissements sans modération est donc à la fois une erreur vis à vis d’un système de transport plus collectif, une mauvaise habitude sur le plan énergétique, et une destruction de la valeur agronomique de la terre, jamais prise en compte, et que nous regretterons peut-être amèrement quand les rendements agricoles vont baisser significativement. Le modèle recommandé par les spécialistes irait plutôt vers des lignes d’immeubles à deux ou trois étages au maximum, avec des parcs et jardins mis en commun.
Au sujet des matériaux utilisés, il faudra privilégier ceux dont l’origine est la plus proche, et dont le coût énergétique de préparation est le plus faible, mais le plus important est de minimiser la demande externe de chauffage et de climatisation, qui se renouvelle chaque année. Des normes existent et elles devraient être appliquées en priorité au domaine locatif, que ce soit à la construction ou lors de toute rénovation. Les propriétaires, qui sont plutôt économes de leurs frais de chauffage, sont assez insouciants en effet de ceux de leurs locataires, et de nombreux dossiers de surendettement ont pour origine des factures de combustible ou d’électricité.
On sait pourtant construire des bâtiments qui n’ont besoin d’aucune énergie externe, tel ce groupe scolaire du Val de Marne qui fonctionnera en septembre 2007, mais, si le mieux est l’ennemi du bien, il ne faut pas oublier qu’il faut cinquante ans et beaucoup de matériaux et d’énergie pour renouveler un parc immobilier. L’aménagement de l’existant, à commencer par l’isolation externe et non interne des bâtiments est la première priorité. (Cf. « La Maison des Négawatts » de Thierry Salomon et Stéphane Bedeléd. Terre vivante.)
Mais les décisions générales comme l’établissement de normes ou l’interdiction du chauffage électrique à effet Joule échappent à l’initiative des collectivités locales. Il importe que chacun se responsabilise. Par ailleurs, il sera peut-être préférable de ne pas s’entêter, au nom de l’esthétique, à défendre telle ou telle règle qui deviendra parfaitement sans intérêt si la région devient totalement inhabitable. Cela n’interdit évidemment pas de protéger l’aspect et les abords immédiats des bâtiments historiques qui donnent sens à la vie locale, mais prohiber les éoliennes dans un rayon de 10 kilomètres à la ronde est un abus de droit grotesque qui empêchera à terme de vivre dans la région.
AGRICULTURE
Même si elle est en perte de vitesse, l’agriculture du département a forcément un avenir,
-parce que le rétablissement d’une priorité à l’aliment de provenance locale est inévitable du fait de l’augmentation du prix de l’énergie et donc du transport,
-parce que le relief montagneux du département et le réseau de canaux d’arrosage par gravité, donc sans dépense d’énergie de fonctionnement, qui en est l’équipement historique, garantissent mieux qu’ailleurs un approvisionnement en eau relativement stable, alors que les nappes phréatiques sont des stocks fixes, quasiment fossiles, qui ne se rechargent que très lentement, et devraient être réservés aux situations exceptionnelles,
-parce que des chômeurs jeunes et nombreux pourront se réinvestir dans cette branche, notamment en maraîchage, dès que la hausse du prix des fruits et des légumes, inéluctable elle aussi, redonnera à ce travail un sens économique dépassant celui de la simple autonomie alimentaire.
On peut enfin espérer qu’un micro-climat actuellement favorable, même détérioré par le bouleversement climatique, laissera au département des Pyrénées Orientales un certain avantage sur de nombreuses autres régions européennes.
Les engrais et pesticides venant en grande partie du pétrole, et provoquant par ailleurs des dégâts sur la santé que l’on commence à peine à mesurer, on peut supposer que l’agriculture « bio » a plus d’avenir qu’on ne pourrait le croire, surtout si des circuits courts réintègrent la valeur ajoutée chez le producteur, et si le recentrage sur les besoins de base amène les gens à accepter de consacrer une part plus grande de leur budget à l’alimentation. Entre le déficit structurel (et non conjoncturel) des systèmes de santé, et un budget alimentaire un peu élargi, saurons nous collectivement déterminer où se trouve notre bien être et notre véritable intérêt ? Il faut l’espérer.
Quand à l’énergie nécessaire à la production agricole elle même, aucune solution unique ne peut se substituer intégralement à la situation actuelle, et il est probable qu’un équilibre évoluera en permanence entre des carburants fossiles réservés aux usages les plus incontournables, des carburants d’origine végétale, dont la production mobilisera des hectares qui ne seront pas disponibles pour d’autres usages, ce qui les fera réserver à des utilisations bien délimitées, et de la traction animale, considérée par les centaines de millions d’agriculteurs qui la pratiquent sur toute la planète comme un progrès par rapport au travail des bras, et jugée même en Europe comme la plus efficace dans des domaines précis (vigne collinaire, maraîchage, débardage du bois notamment).
Il ne faut pas oublier que tous les choix s’effectuent actuellement dans un système de prix qui va basculer en quelques décennies, voire en quelques années, et que, encore une fois, anticiper sur cette évolution donnera un avantage incontestable. Les produits agricoles étant plutôt lourds, le grand bazar mondial des échanges de produits alimentaires va se calmer. Il faudrait bien sûr aider dès maintenant ceux qui sont disposés à travailler dans cette optique. Nous pensons notamment aux jeunes qui voudraient s’installer sur de petites surfaces et travailler en bio pour le marché local.
Il est probable que l’agriculture évoluera vers davantage de polyculture, qui donne en soi une plus grande sécurité économique à long terme, mais la viticulture standardisée qui a voulu affronter la concurrence internationale a selon nous peu de chance d’en réchapper, car le renchérissement des transports ne compensera pas tout de suite les incroyables différences de niveaux de salaires d’un continent à l’autre. Nous pensons par contre que la viticulture de terroir, qui aura su tisser des relations affective avec les populations locales, voire nationales, et les touristes, pourra tirer son épingle du jeu si la recherche de qualité , y compris « bio », ne faiblit pas, car le vin est, plus que tout autre produit, un symbole avant d’être un aliment. Et ceux qui auront su en faire un vecteur culturel et donner aux acheteurs l’envie de boire rituellement du vin de Lesquerde ou de Fourques auront peu à craindre du meilleur rapport qualité prix, plus technique que symbolique, d’un quelconque vignoble chilien ou chinois.
ADMINISTRATIONS ET SERVICES
Il faut espérer que le maintien des services publics sera raisonnablement assuré. Il est stupide et ruineux énergétiquement que toutes les naissances, tous les décès, toutes les convalescences, toutes les rééducations, etc., s’effectuent exclusivement à Perpignan, mais aussi que la moindre démarche de routine, la moindre opération postale, le moindre achat exigent obligatoirement du citoyen un trajet de 10, 30, voire 150 kilomètres. Les centres commerciaux excentrés seront mis en difficulté. Bien sûr Internet pourra éviter certains déplacements, mais sa banalisation nécessitera des terminaux publics aussi accessibles que des cabines téléphoniques, et, espérons le, plus confortables. De toute façon, l’achat d’un objet matériel exigera toujours un transport pour sa livraison, comme il y a mille ans.
Au delà du développement d’un artisanat spécifique visant à améliorer l’efficacité énergétique de l’immobilier en général, l’exigence d’économie des ressources naturelles devrait entraîner la montée en puissance des services de réparation ou de remise à niveau du matériel existant, qu’on ne décrètera plus obsolète avec autant de légèreté que maintenant. Si la prise de conscience des risques environnementaux et du gâchis générés par les incinérateurs progresse, le recyclage, la diminution à la source, et le compostage devraient diminuer massivement le poids des ordures par habitant , ce qui sera une autre source d’emploi ou d’activité économique selon la philosophie qui prévaudra.
C’est l’occasion de rappeler que le Mégawatt le moins cher à produire est actuellement le Négawatt, c’est à dire celui que des investissements intelligents permettent d’éviter d’avoir à produire(ibid). Encore faut-il que la charge ne soit pas externalisée, et que celui qui est à l’origine de la dépense soit aussi celui qui l’assume. Nous avons vu que ce n’est en général pas le cas en matière de logement et qu’il faut donc alors une intervention réglementaire au niveau de l’ensemble des prestataires, afin que la situation reste équitable. Cela risque d’être aussi le cas en matière de réparabilité ou de remise à niveau des biens d’équipement, de suivi des pièces détachées, ou, plus généralement, de Service Après Vente. Comme cela échappe actuellement en grande partie aux autorités régionales ou locales, nous en resterons là pour l’instant, mais ce dossier devra un jour être traité.
PRÉLÈVEMENTS DE RESSOURCES NATURELLES ET INDUSTRIE
On commence à se rendre compte que l’énergie solaire, la seule énergie renouvelable dont sont issues toutes les autres, souffre d’un grand déficit de recherche-développement. Même le marché du bois de chauffage est en train d’évoluer et de grandes évolutions sont là aussi probables (chaufferies collectives à haut rendement telles qu’en Cerdagne). Cependant, si ce combustible conserve de grandes possibilités dans la région, l’offre est limitée au niveau mondial, et la leçon de l’île de Pâques ou des agglomérations africaines devrait nous inciter à rester raisonnables(Cf « La fin du progrès ? » de Ronald Wrightéd. Naïve.). Il faut se tourner massivement vers le soleil, énergie essentiellement décentralisée, et chercher les processus permettant de capter cette énergie, de la stocker, et éventuellement de la concentrer et de la redistribuer. La création d’un pôle de compétitivité à Perpignan est une amorce de cette démarche, mais, dans l’attente d’inventions nouvelles ou de l’industrialisation de procédés encore au stade du laboratoire, des innovations déjà au point peuvent se diffuser.
Plutôt que de brader les terrains aux lotisseurs, opération non renouvelable qui stérilise la terre, les agriculteurs pourraient constituer des coopératives éoliennes, comme il en existe au Danemark, voire photovoltaïques, avec l’aide de capitaux locaux. En effet, l’énergie commence déjà à devenir chère, ce qui est un atout, d’autant que des tarifs de soutien aux formes de production renouvelables ont été instaurés, alors que les produits agricoles sont encore dans une phase d’abondance et de concurrence internationale peu favorable. Ces agriculteurs assureraient ainsi les 30 à 40% de revenus (ratio observé dans l’Est de la France) qui leur permettraient de passer peut-être le cap de la période actuelle. De plus l’agriculture consiste déjà à transformer l’énergie solaire en énergie alimentaire, et il n’y aurait là au fond qu’un élargissement de leur métier de base, et non une rupture, comme certains la vivent avec l’accueil touristique. Ce serait de toute façon plus sain et plus pérenne que de devoir leur survie à des primes et subventions qu’un trait de plume de Bruxelles peut supprimer.
Par ailleurs, pour faire rouler les trains, il faut du fer, et nous en avons dans le département. Le guide du Musée d’Escaro nous a appris que l’exploitation de la mine a été interrompue en 1964 parce que le minerai y revenait 1,5 fois plus cher que celui de Maurétanie. Ce différentiel est monté à 2, puis à 3, mais il est redescendu à 2. L’évolution va probablement se continuer avec l’augmentation du prix de l’énergie, et on peut imaginer que, dans quelques années, on cherche à nouveau à extraire du fer du Canigou, puisque les gisements sont, paraît-il, riches et abondants. Toutefois, il ne s’agira pas de rétablir ce qui a fonctionné jusqu’en 1964 ou de reconstruire des forges catalanes au bois. Notre gisement solaire est également excellent et une métallurgie solaire lourde reste à mettre au point. Mais les atouts sont là, et la renaissance d’une sidérurgie « high tech » pyrénéenne est sans doute plus à la portée d’une volonté politique majeure que la fusion nucléaire, qui est un gouffre financier dont l’objectif, quasi religieux et monstrueusement centralisé, s’éloigne d’une décennie tout les dix ans.
On nous avait demandé de rêver et nous avons voulu le faire jusqu’au bout.
– Mme. Emmanuelle CANDORET, et M. Thibaut LEGAYE de « Vélo En Têt ».
De nombreux sujets ont été abordés dans le désordre. Ce compte-rendu essaie de faire une synthèse un peu organisée de chacun de ces points.
M. Zidani a insisté sur les efforts réalisés par la municipalité en faveur du vélo. Vélo En Têt, nuançant très fortement cette allégation, fait un état des lieux fort différent.
1) Centre-ville
-1.1) Zone 30
Vélo en Têt a rappelé que depuis le début de la conception du PDU, qui n’est toujours pas approuvé, l’extension de la [?zone 30] à l’ensemble des rues situées à l’intérieur des Rondas a plusieurs fois été promise.
Notre association demande que cette mesure soit enfin mise en œuvre et que la ville de Perpignan réalise cet aménagement pas seulement en plantant des panneaux 30 au début des rues de la zone, mais avec des aménagements qui ralentissent réellement la vitesse de pointe des voitures (plateaux piétons, voies étroites, sens uniques, Contre-courants cyclables,…), comme le CERTU le recommande.
Pour la ville de Perpignan, M. Zidani répond que cette extension de la zone 30 a déjà été commencée et concerne plusieurs rues. Il affirme que la ville nourrit toujours ce projet mais que la vitesse de l’action municipale ne le permet pas aussi rapidement que « Vélo En Têt » le souhaite. Il insiste sur la volonté de la ville de conduire ce projet quelle que soit la durée nécessaire.
M. Legaye, pour « Vélo En Têt », suggère alors de faire rapidement un test pour cette extension de zone 30 en direction de la rue Vieilledent.
Cette rue très large, ou la vitesse des véhicules est parfois élevée, abrite en effet des écoles, un collège, et est utilisée par beaucoup de voitures comme un itinéraire de traversée du centre ville. Pour toutes ces raisons, la zone 30 y serait efficace en terme de confort et de sécurité des piétons, des cyclistes, des élèves, des riverains. La ville de Perpignan promet d’étudier cette possibilité.
-1.2) Intraversabilité
Vélo En Têt rappelle alors sa proposition de principe d’intraversabilité du centre ancien. Il s’agit de conserver l’accessibilité des véhicules partout en ville, ce qui est nécessaire pour les artisans, les livreurs, les riverains, la sécurité…. Mais, dans le même temps, de dissuader fortement la traversée du centre ville par les véhicules motorisés. Nous affirmons que cela rend la ville plus agréable, diminue le trafic automobile dans le centre, incite par conséquent à l’utilisation de modes de déplacement doux (vélo, marche), et conserve l’accessibilité pour les véhicules indispensables.
La ville de Perpignan, par la voix de plusieurs représentants, dont le Maire, adhère à ce principe. Elle annonce par ailleurs que le projet de circulation du « petit bus » dans les rues du centre ancien doit la conduire à modifier le sens de circulation de certaines rues, et supprimer certains de cet itinéraires de traversée.
On évoque par exemple la rue de l’Argenterie (sept. 2006) et Vélo En Têt demande que lors de ce changement, on instaure un Contre-courant cyclable dans cette rue. La mairie promet d’en étudier la possibilité.
-1.3) Plateau piétonnier
Selon M. Le Maire, J.-P. Alduy, les commerçants y sont opposés.
Mme Candoret rappelle alors que l’association a organisé plusieurs consultations, des distributions de tracts dans les rues commerçantes du centre ancien en expliquant l’intérêt des modes doux pour les commerces de proximité, et qu’elle a reçu un accueil favorable des commerçants. Par ailleurs des études ont montré que les commerçants sous-estiment la part des modes doux et surestiment la part des automobilistes dans leur clientèle (Goût, 1996, p. 69).
La discussion et les exemples portent alors sur les rues des Augustins, d’Alsace-Lorraine, des Marchands. M. Zidani rappelle qu’à son initiative, la r. Louis Blanc a été rendue piétonne, puis à nouveau rendue aux voitures dans les années 1990.
En conclusion, M. J.P Alduy s’est déclaré favorable à la piétonisation mais fait état du « problème de mentalités » à faire évoluer (mauvaise analyse des commerçants reliant la baisse de fréquentation aux difficultés d’accès du C.V. en voiture).
-1.4) Contre-Courants Cyclables
Les demandes de rues à Contre-Courant Cyclable demandées par Vélo En Têt sont encore à l’étude. M. ROIGT du service voirie nous promet une réponse très bientôt. Quant à la r. Diderot, sa mise en Contre-Courant Cyclable est d’ores et déjà prévue, et doit être réalisée très prochainement.
-1.5) Stationnement automobile
Selon M. le Maire, cette question est un point de désaccord entre la ville et Vélo en Têt. Il affirme que les nouveaux résidents en ville sont nombreux aujourd’hui, qu’il souhaite conserver voire accentuer ce phénomène, et qu’il est par conséquent nécessaire d’offrir du stationnement pour attirer ces résidents, et éviter la « désertification » du centre.
En se basant sur l’étude du dossier d’enquête publique sur l’extension du secteur sauvegardé, Vélo En Têt affirme au contraire que l’offre de stationnement est suffisante pour les résidents, et que l’accroissement de l’offre de stationnement est utilisée par les mouvement de [?migration pendulaire] (ceux qui viennent le matin, et repartent le soir).
La ville de Perpignan rappelle que cette offre de stationnement est nécessaire également pour les activités « culturelles » de la soirée. Pour nous, ce problème serait en partie résolu par une offre de Transport en Commun plus tardive (elle est inexistante aujourd’hui).
2) Transport en Commun
A ce sujet, M. Alduy (sans doute au nom de la CAPM) annonce que sera étudiée la possibilité d’un service de nuit, et surtout qu’il s’attache à développer la multimodalité, c’est-à-dire la possibilité d’emporter son vélo dans un autre mode, le train ou le bus par exemple. Vélo En Têt s’en réjouit et espère que cette annonce sera rapidement suivie d’effet. M. Alduy doit quitter notre réunion à ce moment là. Il conclut son intervention en affirmant que l’équilibre des modes de déplacement est une priorité pour son équipe, même si elle a pu par le passé paraître parfois un peu oubliée. Il rappelle sa réelle volonté d’aller dans le sens d’une promotion des modes alternatifs, et affirme qu’il est prêt à accepter la demande de notre association d’organiser une ligne de budget séparée pour la promotion et les aménagements en faveur de la bicyclette.
3) Liaisons cyclables Centre-Périphérie
-3.1) Catalunya-Perpignan via les Arcades.
M. Fara, de la CAPM, annonce qu’un itinéraire cyclable sera aménagé sur le bord du canal entre le rond-point René Cassin et l’aqueduc des arcades, ainsi que sur la traversée de cet aqueduc au dessus de la rocade sud (ouvrage en béton). En revanche, le service des bâtiments de France refuse son aménagement sur l’ancien aqueduc en brique. Les cyclistes seront donc contraints de descendre avant, puis de remonter après l’aqueduc ancien, ce que l’ensemble des participants regrette.
-3.2) rue Frédéric Mistral
Vélo En Têt rappelle que cet aménagement cyclable est inutilisable, et que nous avons proposé au service voirie de la Ville de Perpignan un autre aménagement plus efficace (à double-sens) et dont la disposition imposerait de fait son respect par les voitures.
-3.1) Canet-Perpignan
Vélo En Têt, lors de la disparition de l’itinéraire cyclable sur la RD617a (ancienne route de Canet), a demandé son remplacement par un itinéraire cyclable agréable, séparé du réseau automobile, continu et direct.
M. Fara, annonce que 4 solutions sont à l’étude.
-*a) RD 617
Le CG continue son aménagement de la RD617a (glissière centrale en béton) en faisant disparaître de facto la surlargeur utilisable par les vélos. Il maîtrise le foncier sur les bords de cette route et des travaux sont déjà en cours pour aménager des portions d’itinéraires de desserte agricole qui devraient être accessible aux cycles. Le CG aurait le projet de réaliser, le long de cette RD un itinéraire cyclable.
-*b) Correc de Lloberes
C’est l’itinéraire proposé par Vélo En Têt. Selon nous le plus efficace, le plus agréable, direct, et attirant.
M. Fara explique qu’une Déclaration d’Utilité Publique (Lire à ce sujet, notre demande d’une E.U.P.NDLR) serait nécessaire à sa réalisation car il concerne de nombreux propriétaires.
L’enquête d’Utilité Publique est par ailleurs une procédure longue qui repousserait l’échéance d’une réalisation. Mais Vélo En Têt craint qu’en favorisant maintenant une autre projet, on n’obtienne jamais celui-ci. Notre association soutient donc avec enthousiasme celui-ci, en priorité.
-*c) Mas Llaro
Un projet alternatif de la CAPM emprunterait un itinéraire sur voie mixte vélo/voiture. On y favoriserait des circulation de riverains. On dissuaderait le trafic de transit. La CAPM peut avec facilité maîtriser rapidement le foncier sur cet itinéraire, et donc le réaliser dans un délai court.
Selon nous cet aménagement,
-**moins direct,
-**plus exposé au vent,
-**autorisé pour les automobiles,
-**moins attirant pour le vélo « loisir » comme pour le vélo quotidien utilitaire,
-**avec des parties en fort dénivelé, provoquerait moins de report modal (transformation d’automobilistes en cyclistes) que le précédent.
Par ailleurs, nous craignons que la réalisation de ce projet ne reporte « sine die », et finalement ne rende caduque, la réalisation de l’itinéraire précédent. M. Fara assure cependant que les deux itinéraires peuvent être finalement réalisé.
-*d) traverse de la déchetterie Un dernier itinéraire consisterait à réaménager la traverse de Cabestany par la déchetterie. Ici aussi la mixité avec les voitures, le trafic rapide, n’inciterait pas, selon nous, à la pratique du vélo.
-3.2) Villeneuve-Perpignan
Il a été rappelé que la piste qui part du moulin à vent vers Villeneuve serait, en partie, prolongée. Vélo en Têt a fait remarquer que la discontinuité de la piste cyclable, qui a été réalisée, rendait cet itinéraire, par endroits, plus dangereux qu’auparavant, d’autant que cette route est désormais élargie, davantage utilisée et à plus vive allure par les voitures. Des comptages de vélos sur cette axe pourraient déterminer si l’aménagement a fait progresser ou baisser son usage.
-3.3) Toulouges-Perpignan
Le prolongement de cette liaison en direction du centre,du Pont SNCF jusqu’à l’église St Martin, serait prévu. Mais à partir de là les vélos seraient déviés (par une espèce d’itinéraire bis pour vélos) par les petites rues pour rejoindre le centre-ville. Mr Fara a signalé que le tronçon manquant n’était pas envisageable en raison du manque de place. Vélo En Têt regrette qu’encore une fois la piste cyclable s’interrompe à l’entrée de Perpignan dans une zone très fréquentée ou la mixité voiture/vélos est périlleuse pour les cyclistes. Notre association remarque que sur cette portion on offrira certainement aux voitures de l’espace pour le stationnment, des voies de « stockage » au feu, et autres voies de « tourne-à-gauche ».
4) Clou Rouillé
Vélo En Têt a proposé à la Fubicy (Fédération des Usagers de la Bicyclette) dont elle est membre, l’élection de la Ville de Perpignan pour le trophée du « Vieux Clou Rouillé » qui récompense un aménagement particulièrement décourageant pour la pratique de la bicyclette en ville. L’aménagement proposé était la bande cyclable de l’avenue Pau
Casals, devant le lycée Maillol, encombrée en permanence par des voitures stationnées illégalement.
« Aucune voiture n’est verbalisée et le panneau « Bande Cyclable » est tourné en dérision. Qu’on fasse respecter cet aménagement, ou qu’on le supprime pour mettre fin à cette hypocrisie. » avait écrit Vélo En Têt à la Fubicy.
M. Zidani, après nous avoir confié la grande tristesse dans laquelle l’a plongé cette proposition, attire notre attention, avec M. Roigt, sur le fait que notre proposition de « suppression » aurait pu être prise au sérieux par le Groupe de travail du service voirie. Ils expliquent la difficulté qu’il y a à faire respecter les Bandes Cyclables, et évoquent le faible effectif de la Police Municipale.
Vélo En Têt annonce que Perpignan n’a pas été désignée lauréate de ce Prix du « Clou Rouillé » et affirme encore une fois qu’il vaut mieux ne pas compter dans les équipements cyclables de la ville de Perpignan ceux qui ne sont pas utilisables parce qu’on y laisse en permanence des voitures stationnées.
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La mairie nous a adressé son propre compte-rendu de cette réunion, rédigé par M. Figueras. Nous vous le livrons ici pour votre complète information.
Compte-rendu de la mairie.
M. ZIDANI rappelle que cette réunion a été organisée dans le but de faire le point sur la politique de la ville en faveur des 2 roues non motorisées.
M.LEGAYE interroge M. ZIDANI sur quelques principes d’aménagement urbain :
-Pourquoi la ville, qui est saturée d’automobiles, continue t-elle de réaliser de nombreux parkings dans son centre entraînant plus de circulation pour y accéder au lieu de rendre piétonnes certaines voies comme le souhaitent certains commerçants (président association rue des AUGUSTINS).
-Pourquoi la ville ne modifie-t-elle pas la circulation du centre ville, évitant les traversées, on doit pouvoir y entrer, en sortir mais éviter les traversées complètes.
En attentant l’arrivée du maire M.ZIDANI répond :
-Les parkings sont nécessaires au maintien de l’activité en centre ville. La ville s’inscrit dans une politique de revitalisation de celui-ci par la relance des commerces et de l’habitat. L’aménagement d’appartements inoccupés entraîne aussi une demande.
-La municipalité est favorable à la piétonisation dès lors que les usagers le souhaitent. Une enquête est en cours autour de la rue des Augustins.
La ville et la communauté d’agglomération travaillent afin de retenir les automobiles en périphérie de la ville. Elles développent des parcs-relais et un maillage par le réseau de transport en commun.
J.P.ALDUY confirme et promet l’étude de sens de circulation qui évite la traversée du centre ville. La ville est un corps social et c’est une diversité.
Th. Legaye rappelle les nuisances de l’automobile en ville (bruit, pollution, problème de stationnement). Il affirme que le nombre de places de stationnement pendulaire est trop important. Il réclame une politique affirmée en faveur des vélos, des contre sens cyclables,demande l’extension de la zone 30et une médiatisation de ces équipements.
J.P.ALDUY précise qu’il existe une culture locale conditionnée par l’usage de l’automobile. La ville va réhabiliter 2500 appartements, aujourd’hui elle ne possède pas ce parc de stationnement. Nous assistons à un retour de population sur la ville, en 15 ans PERPIGNAN a vu sa population augmenter de 20 000 habitants.
En matière de stationnement, la politique de la ville est de faire reculer le pendulaire, la part de celui ci est faible. Dans le secteur du quai de HANOVRE, il est impossible de trouver une place de libre dans la journée ; nous allons donc installer des horodateurs dans ce secteur de la ville.
La volonté municipale existe et M.FIGUERAS est chargé du dossier 2 roues. Aujourd’hui existe un grand débat autour de la rue des AUGUSTINS. Changer les mentalités OUI, mais sans être brutal. Il faut étendre la zone 30 et proposer la rue FOCH.
Synthèse de J.P. ALDUY : mon expérience est basée sur la répartition harmonieuse de l’espace et le développement des transports en mode doux . Ce développement des transports est oublié, il existe cependant une demande externe très forte, nous sommes dans une phase de redéploiement. Des problèmes spécifiques existent en centre ville, il faut étendre la zone 30. L’effet conjugué de ces propositions, diminuera le trafic urbain.
Départ de J.P.A.
L.FARA expose les différents dossiers concernant le chemin cyclable :
-# au niveau du pont des ARCADES : Cette liaison sera réalisée parle franchissement des différents obstacles. Elle permettra, au sud, de relier le ruisseau de « Las CANALS » vraisemblablement par le SERRAT d’En VAQUER. Au Nord elle permettra de relier le collège Mme de SEVIGNE par les voies existantes.
-# La liaison PERPIGNAN CANET. Quatre itinéraires sont proposés :
-**a)en longeant la départementale 617.
-**b)en longeant le ruisseau de Les LLOBERES.
-**c)voie communale plus au Sud passant par le Mas LLARO.
-**d)voie communale en limite de CABESTANY et passant par la déchetterie intercommunale.
L’itinéraire n°2 impliquera de procéder à une D.U.P. cette réalisation ne verra pas le jour avant 3 ans. En revanche il serait souhaitable d’étudier les propositions 1,2 ou 4 qui verraient la liaison PERPIGNAN CANET terminée en l’espace d’un an.
M. LEGAYE précise que l’itinéraire n°2, est le plus agréable pour les balades, et son cadre exceptionnel permettrait de l’inscrire parmi les voies vertes de France. Cet itinéraire verrait sa fréquentation augmenter, certains l’emprunteraient pour des trajets professionnels et les écoliers pourraient rejoindre leur établissement scolaire. .
L’association craint qu’une fois la solution 1,3,ou 4 réalisée pour la liaison CANET-PERPIGNAN, on ne traite plus le chemin de Les LLOBERES.
M.ZIDANI remarque que cette distance est importante (de ville à ville) pour des trajets professionnels. Cet itinéraire est isolé , il n’est pas recommandé de laisser un enfant l’emprunter pour aller à l’école surtout en hiver. En été, il conçoit que l’on puisse s’y balader.
La crainte de Vélo en Têt, est un manque de confiance, ce n’est pas sérieux ! La municipalité fait preuve de transparence et comme l’a dit J.P.A., il existe une volonté municipale.
ans son édition du 6 avril 2006, le journal la Semaine du Roussillon lance un appel pour réinventer l’avenir de notre agglomération et de notre département, et en faire un département pilote, une référence en matière de société durable et écologique. Vélo en Têt applaudit, et fait des propositions.
organisent au nom de la «démocratie participative» diverses réunions où la parole est donnée aux citoyens et aux associations. On ne compte plus les propositions concrètes d’évolution des pratiques actuelles qui émanent de la société civile, et qui émergent au cours de ces vifs et intéressants débats. Vélo en Têt qui fait partie de ces associations, essaie ici de dresser la liste de ces propositions les plus urgentes.
Au sujet des transports
Attendu qu’on ne favorise pas les modes de transport alternatifs à l’automobile individuelle,
Attendu que chaque euro dépensé en faveur de la voiture ne l’est pas en faveur des modes doux et non polluants, ou des transports en commun,
Attendu que la création de parkings pour voitures incite à l’utilisation de la voiture, et provoque un trafic supplémentaire dans le centre,
Attendu que l’important trafic automobile en ville, et son augmentation, nuisent au commerce du centre ville et des quartiers, et au développement de l’utilisation de modes de transport doux et non polluants,
Attendu que le PDU (Plan de déplacements urbains) a pour objectif la réduction du trafic automobile,
Attendu qu’on ne peut pas favoriser tous les modes de transport, et qu’il faut choisir entre la voiture et les modes de transport moins polluants,
Attendu que de nombreuses villes européennes et françaises ont depuis longtemps engagé de véritables politiques de baisse du trafic automobile,
En conséquence, il est urgent :
Qu’un service promotion des transports doux et des TC soit créé à la mairie de Perpignan, doté d’un budget de fonctionnement, de postes d’agents territoriaux, et qu’il soit impliqué dans tout nouveau projet de voirie.
Qu’on renonce dès à présent à la construction de tout nouveau parking en centre ville,
Que l’argent ainsi économisé soit utilisé pour financer l’amélioration des transports en commun, voire la gratuité pour des catégories de populations (collégiens, lycéens, employés, seniors etc…)
Nous souhaitons également que soit adopté un moratoire sur les aménagements en faveur de l’automobile (rocades, parkings, élargissement de voies), au profit d’une véritable politique favorisant les TC en site propre, la marche à pied, et la bicyclette.
Nous suggérons que dans les budgets des collectivités, une ligne particulière, différente de celle concernant les automobiles, soit affectée aux équipements consacrés au vélo, afin de rendre visible l’effort accordé à la bicyclette, et celui consenti à l’automobile.
Nous espérons que sera mise en place une utilisation des sens uniques pour les voitures qui vise à empêcher la traversée du centre et des quartiers par les voitures, et une généralisation des contre-sens cyclables (Aménagement cyclable) pour les vélos.
Que la place Arago, le quai Sadi Carnot, la rue Foch, la rue des Augustins, la place Bardou-Job, rendues piétonnes, constituent un « noyau » intraversable en voiture.
Qu’une véritable Zone 30 soit créée qui couvre l’ensemble du centre circonscrit par les boulevards.
Que des Zone 30 soient créées dans les quartiers (habitation).
Nous invitons les collectivités à agir efficacement contre le stationnement sauvage des voitures sur les trottoirs et les Bandes Cyclables, par des actions répressives de la police municipale associées à une sensibilisation des conducteurs au problème que celui-ci pose aux handicapés, aux non-voyants, et aux piétons en général.
Que les boulevards de périphérie de la ville (les Rondas) consacrent au maximum 2×1 voies au voitures, et que la place ainsi dégagée soit utilisée pour
des couloirs de bus en site propre autorisés aux vélos (Aménagement cyclable), et protégés par muret,
des trottoirs élargis,
du stationnement en épi autour du centre-ville.Et enfin, nous souhaitons que l’espace qui n’est pas encore consacré aux automobiles soit rapidement réservé aux piétons et aux bicyclettes,comme les rives de cours d’eau, les chemins communaux, etc…
Sur les Déchets
1-Réduction des déchets à la source
Actions de la ville pour développer les petits marchés de proximité, et de quartier, en favorisant notamment :
la vente en vrac et à la coupe,
les producteurs locaux,
les commerces de quartier et de proximité.
Moratoire sur l’extension ou l’installation de nouvelles grandes surfaces commerciales de périphérie en ZAC. Malgré le mal qu’elles ont déjà causé au commerce de proximité, on continue aujourd’hui d’en créer.
Campagne de communication sur la réduction de déchets à la source.
Taxer les entreprises productrices de gros tonnage de déchets(restauration rapide, sachets de caisses, huiles de vidanges,… )
Réclamer auprès des producteurs et des commerçants la consigne des emballages ré-utilisable (bouteille, pots de verre, etc…)
Favoriser des programmes de réduction d’emballage chez les producteurs locaux (biscuiteries, chocolats,..)
2-Tri
Étendre le Tri sélectif des déchets à l’ensemble des quartiers de la ville.
Étendre le Tri des déchets aux entreprises (papier, carton, plastique,ordinateur, etc…).
Développer des filières de valorisation et de Recyclage (fer, verre,papier, …)
Sur les Énergies renouvelables
Que nos collectivités s’impliquent dans des campagnes de promotion des économies d’énergies.
Que le PLU (Plan local d’urbanisme) impose que toute nouvelle construction soit équipée de Panneaux solaires thermiques pour la génération d’Eau Chaude Sanitaire et de Chauffage.
Que le PLU impose que toute nouvelle construction, individuelle,collective, ou opération de lotissement, soit faite avec un objectif de qualité environnementale, notamment en ce qui concerne :
isolation,
économie d’énergie,
commerce de proximité,
baisse du trafic automobile,
accessibilité piétonne et cyclable,
proximité de Transport en Commun,
économie du terrain,
conservation des espaces verts…
Qu’on refuse, le passage de lignes à Très Haute Tension, destinée à vendre de l’électricité nucléaire à l’Espagne.
Que le département développe l’exploitation du potentiel Hydroélectrique.
Que l’on favorise, par des mesures de zones franches par exemple,l’installation de parcs d’éoliennes de pleine mer au large de notre littoral.
Toutes ces mesures sont urgentes pour rattraper le retard pris en matière de protection de l’environnement.
L’Emploi
Ces axes d’actions étant adoptés, on verrait se développer, et on devrait favoriser, autour de Perpignan et dans le département des activités créatrices d’emploi.
Dans le secteur de l’Énergie, notre département a historiquement été à la pointe de la recherche sur les énergies renouvelables, à l’époque des programmes de four solaire à Targassonne, à Odeillo, à Mont-Louis. Ces activités n’ont pas été soutenues autant que la situation l’impose, mais ce capital humain et technique existe encore, comme le prouve l’installation de certaines entreprises à TechnoSud, ou à Mont-Louis.
Avec l’éolien qui est aussi très intéressant dans les PO, ils constituent des secteurs porteurs d’activité :
fabrication de capteurs solaire pour Chauffe-Eau, Chauffage,applications industrielles.
installation et maintenance d’installation solaire dans l’habitat et l’industrie.
fabrication de générateurs éoliens.
L’Agriculture locale, avec la viticulture, deux secteurs phares de notre pays, profiteraient d’un développement d’un label biologique, qui s’accompagne toujours d’un label de qualité. Elles seraient dynamisées par une politique de relocalisation des échanges, et redonneraient ainsi richesse et dignité à des producteurs souvent exsangues.
Le tourisme de masse sur les barres de béton du bord de mer a fait son temps. Il a démontré qu’il n’a jamais réussi à fournir de l’activité stable et durable à la population locale, mais tout au plus un emploi précaire dans des entreprises d’une saison. Un tourisme vert, de proximité, dans un cadre préservé, accessible à pied, à vélo ou à cheval, cela existe dans des pays où la météo est beaucoup moins favorable. Et cela constituerait un atout économique durable pour le département, mieux réparti et avec moins d’impact sur l’environnement.
Entouré par l’autoroute, la RN9, la rocade Sud et la route de Thuir il
est aujourd’hui accessible exclusivement en voiture.
Depuis des années, un projet soutenu par Vélo en Têt propose de relier le Serrat à la ville par un itinéraire piéton et cyclable en utilisant le Pont des Arcades.
Nous avions récolté sur ce site des dizaines de signature pour cette pétition, et nous avons demandé que la Ville rende ce projet prioritaire et travaille rapidement à sa réalisation.
Hélas seuls deux segments ont été réalisés :
– le passage sur la rocade qui emprunte l’aqueduc,
– et une partie du chemin de halage en terre qui longe le canal entre l’aqueduc ancien et la route d’Espagne qui est maintenant…un chemin de halage en terre ! , mais autorisé aux bicyclettes, et normalement interdit au motorisés. Voir à ce sujet la fin de cet autre article.
Mais nous avons fermé la possibilité de signer cette pétition car des robots polluaient notre site avec des signatures publicitaires.
Pour plus d’information consulter le site du projet «Tras’Ta’Route»
Petite annonce à l’intention des heureux possesseurs de 4×4 rugissants et autres incongruités urbaines motorisées : vous pouvez vous mettre à trembler. Voici venir le code de la rue, une vaste refondation du code de la route, spécifiquement repensé pour un espace urbain idéal, dans lequel piétons, cyclistes et transports en commun seraient les rois du bitume (lire interview). Imaginons cette ville nouvelle, un lundi matin ordinaire…
Si je suis piéton…
… la vie est belle. Avec le code de la rue, la ville a inversé la tendance. Elle a fait de moi le plus vulnérable des usagers de la voirie le citoyen le mieux protégé et le plus en confiance. Avec un principe tout simple, devenu règle cardinale de la vie en ville : le plus fort est responsable du plus faible. Le camion est responsable de la voiture, la voiture du vélo, le vélo du piéton. J’aborde un espace commerçant, une école, n’importe quel endroit où la ville bouge un tant soit peu ? Je suis désormais dans une «zone de rencontre». Cela signifie que je peux utiliser toute la largeur de la voie publique, traverser là où ça me plaît et même, si ça me chante, improviser un foot. Une voiture approche ? Pas d’inquiétude : en ces lieux, elle n’a jamais la priorité, et elle ne peut pas dépasser les 30 km/h. De bonne humeur, j’interromps quand même la partie pour la laisser passer. Le tacot n’ira de toute façon pas très loin sans freiner, car, désormais, ce sont les trottoirs qui coupent la chaussée, et pas le contraire. Mais seulement dans les rues secondaires les plus calmes, hein. On n’est pas des monstres antivoitures.
Si je prends le bus…
… j’ai presque oublié la notion même d’«embouteillage». Grâce aux voies de bus généralisées mais grâce aussi aux modifications apportées sur le bitume. Exemple : le coussin sur-élévateur de la chaussée, placé dans les zones de trafic important et petit cousin du dos d’âne. Malin, celui-ci est assez large pour que les voitures soient obligées de rouler dessus, mais assez étroit pour que les roues du bus passent de part et d’autre. Serein, je pique un petit somme : je sais que j’arriverai à l’heure.
Si je suis cycliste…
… un monde de possibles s’ouvre à moi. Voilà qui change un peu des espaces urbains d’avant, où j’étais pénalisé à chaque coup de pédale. Un sens interdit ? Je m’y engouffre quand même. J’en ai le droit, depuis la généralisation des sens uniques limités. Les indications pour voiture ne sont pas forcément valables pour moi. Résultat : je n’ai pas à faire de détours, je me déplace mieux, de façon plus fluide… et je ne suis pas obligé d’emprunter des voies dont le trafic routier est trop important. Un rond-point ? Pas de stress : les voitures doivent se rapprocher le plus possible de l’anneau central. Moi, je roule à droite. Comme ça, les quatre-roues m’ont toutes dans leur champ de vision, et risquent moins de me percuter. Et puis, en cas de collision, la limitation de vitesse me sauve : à 30 km/h, l’accident laisse une chance de survie. En outre, délimitées par une simple ligne de peinture au sol, les pistes cyclables se sont multipliées. Quand c’est indiqué, je peux aussi rouler dans la voie de bus. Avec tout ça, pas moyen d’arriver en retard à mon cours de gym Pilates (nous sommes dans un rêve de bo-bo, après tout.)
Si je suis motard…
… je peux utiliser toute la largeur de la chaussée plus comme avant, quand j’étais confiné à droite. Cependant, je continue de râler. Car les groupes de motards qui avalaient du kilomètre les uns derrière les autres en dessinant une belle file indienne, c’est terminé. En groupe, je suis désormais obligé de rouler… en quinconce (le premier roule à droite, le suivant, à gauche, le troisième, à droite, et ainsi de suite). Ce n’est pas aussi esthétique mais, au moins, je ne tombe pas comme un domino en cas de chute du casqué qui roule devant moi.
Si je suis automobiliste…
… je suis un peu maso, il faut bien le dire. Je dois faire très attention à tout, et tout le temps. Quand je peux rouler, je dépasse rarement les 20 km/h. Et pour se garer… Trouver une place de stationnement qui laisse au moins un mètre cinquante de largeur de trottoir, à plus de cinq mètres des extrémités d’une piste cyclable, c’est quasiment mission impossible. J’en ai marre. Autour de moi, les visages sont reposés, les oiseaux chantent, le dioxyde de carbone est presque un souvenir. La prochaine fois, je prendrai le bus.