Soumis par Thibaut LEGAYE le 07 mar 2011
On lit quelques fois dans la presse locale des courriers de lecteurs automobilistes qui pestent contre les cyclistes soit-disant dangereux et irrespectueux du code de la route. Et d'ajouter systématiquement que quand les cyclistes seront respectueux du code, il sera alors temps de favoriser leur pratique.
Mais qu'en est-il du respect du code par les automobilistes ? A-t-on attendu que toutes les voitures respectent les limitations de vitesse avant de construire de nouvelles routes ? Attend-t-on qu’il n’y en ait plus aucune garée sur les trottoirs pour aménager des parkings ? Non.
Les automobilistes sont aujourd'hui, hélas, beaucoup plus nombreux que les cyclistes et source de beaucoup plus d’accidents, source de beaucoup plus de nuisances qui rendent la ville désagréable. Ils sont responsables d’une pollution catastrophique, et il y a parmi eux au moins autant de contrevenants au code de la route que parmi les cyclistes. Ils appartiennent sans aucun doute à la catégorie des usagers de la route la plus dangereuse. Nos collectivités continuent cependant à investir des sommes énormes pour développer l’usage de la voiture.
Les cyclistes, eux, par nature, respectent :
- l'atmosphère, et plus généralement l'environnement,
- toutes les limitations de vitesse,
- le protocole de Kyoto,
- la quiétude des riverains puisqu'il ne font pas de bruit,
- l'espace public puisqu'un vélo est dix fois moins encombrant qu'une auto,
- etc...
Et, pour la plupart d'entre-eux, ils repectent les piétons, avec qui, grâce à un léger coup de sonnette,ils cohabitent sur les espaces qui restent et qui n'ont pas encore été envahi par le stationnement sauvage des voitures automobiles
Évidemment, un cycliste, comme tout véhicule est soumis au Code de la route. Hélas, les aménagements réalisés vont parfois eux-mêmes à l’encontre de ce Code. Par exemple :
on ne devrait jamais aménager de « pistes cyclables » sur un trottoir, sur lequel les cyclistes de plus de huit ans ne sont pas autorisés par le code de la route. Il est donc normal et acceptable qu'à ces endroits-là les cyclistes les plus respectueux du code roulent sur la chaussée ; L'automobiliste ne manquera pourtant pas de penser et de dire en se trompant "que fait-il ici ? Il DOIT rouler sur le trottoir. C'est un sauvage qui ne respecte pas le code...".
une piste cylable longeant une avenue, devrait avoir partout la même priorité que l'avenue, et ne pas être interrompue à chaque entrée de parking ;
- les ronds-points devraient TOUS être aménagés en suivant les recommandations du CERTU ;
- etc...
Quant à l'aménagement des "double sens cyclable", qui sont la conséquence d'un décret national qui impose depuis 2008 que dans les zones 30, toutes les voies soient à double sens pour les cyclistes, il ne manquent pas de provoquer également les reproches des automobilistes à qui on conteste la propriété de la chaussée à laquelle ils sont depuis si longtemps habitués. Pendant que toute la France réinvente le code de la rue" et favorise les modes alternatifs à la voiture et le partage de la voirie, ils attendent encore qu'on fasse rouler plus de voitures et plus vite, et qu'on évacue cyclistes et piétons de la ville, et de leur champs de vision manifestement aussi étroit qu'un rétroviseur.
Rêvons un peu... Quand Perpignan sera une ville cyclable, que les rues seront envahies de bicyclettes et de piétons, que nous aurons sur les quais de la Basse l’ambiance paisible des canaux d’Amsterdam, il y aura encore besoin de policiers pour réglementer la circulation et pour encourager les usagers au respect du code. Mais au moins le transport en ville ne sera ni bruyant, ni encombrant, ni polluant, ni violent.
N’attendons pas que tous les cyclistes soient des anges exemplaires pour favoriser l’usage du vélo, car cela n’arrivera pas ! Dès à présent, dissuadons l’usage de la voiture, et développons les TC et un réseau piéton et cyclable sans plus attendre !