Au delà du 4ème pont

Rien de bien transcendant…

Quand les autres villes s’organisent pour affronter une nouvelle ère, sans pétrole, avec tramway, couloirs de bus et pistes cyclables, Perpignan fait la politique des très petits pas. 200 mètres de piste cyclable par-ci , 300 mètres de couloirs bus par-là. Il ne faut surtout pas bousculer les mentalités locales et l’électorat automobiliste !

Il faut croire que les catalans (du nord !) sont vraiment d’un genre particulier, viscéralement allergiques à tout changement. Narbonne a récemment adopté un plan de circulation radical et Montpellier avec son tram fait figure d’exemple de modernité !

Il y a quand même eu un glissement dans les discours des élus locaux. Le 4ème pont serait réalisé pour favoriser les déplacements dit doux. Très bien, ça sera un petit pas de plus, très coûteux celui là… Le problème est que ce pont est décentré par rapport aux flux de circulation et pour l’emprunter il faudra faire des tours et des détours coûteux en temps et… en énergie.

Le stationnement sauvage aux intersections obligera les bus à des interminables manœuvres et retardent d’autant les usagers. Les cyclistes seront certes en site propre sur le pont mais dans les giratoires et sur le reste du trajet, c’est la galère !

Changer les mentalités est une tâche ardue. Faire prendre le bus ou le vélo aux habitués de l’auto demande que l’alternative soit efficace … et sécurisée, que la durée du trajet ne soit pas bien plus longue que si on prenait la voiture.

Nous doutons fort que cet objectif puisse être atteint par la construction de ce pont et les quelques timides mesures prises par la ville de Perpignan.

P.S.: 

Lire aussi sur ce site : nos commentaires lors de la concertation publique, en janvier 2005.

La R.N. 116 entre Ille-sur-Têt et Prades

Monsieur le Préfet, Monsieur le Commissaire Enquêteur,

Je vous écris en tant que citoyen responsable, par ailleurs diplômé en économie auprès de l’Université de Toulouse, pour vous faire savoir que je m’oppose au projet de mise à 4 voies de la RN 116 d’Ille à Prades tel qu’il est soumis à l’enquête publique.

Alors que la France s’est engagée à réduire de 75% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, il est incohérent de les augmenter par une réalisation qui va immanquablement favoriser au contraire l’utilisation du transport individuel motorisé, et donc, malgré les gains en efficacité promis pour les véhicules du futur, une augmentation de la consommation d’énergie due à l’effet rebond. Par ailleurs, il serait injuste et inefficace de faire reposer cette économie contractuelle de 75% exclusivement sur les responsables des autres gros postes de la consommation d’énergie que sont notamment le bâtiment et l’industrie.

Selon le principe constitutionnel d’égalité, tout citoyen doit être appelé à faire un effort relativement à ses diverses consommations de carbone, directes ou indirectes. Ce projet me paraît ainsi justifiable d’une action devant les tribunaux administratifs, le tribunal constitutionnel, et devant la cour Européenne, puisque, en encourageant l’usage de l’automobile, il contrevient aux engagements internationaux de la France à l’horizon 2050.

L’utilisation qui est faite de la section à 4 voies déjà en service de Perpignan à Ille démontre déjà l’inefficacité de ce type d’équipement, connue de tous les urbanistes actuels. Loin d’opérer une segmentation équilibrée entre déplacement rapide à moyenne distance et déplacement local serein, il ouvre la voie à une dictature totalitaire de la vitesse tous azimuts, les circulations lentes et ombragées sur l’ ancienne route nationale étant de fait interdites et peu à peu exclues:

  • par l’abattage des platanes, posé comme principe par défaut, puisque le Président du Conseil Général a défini comme des exceptions les cas où ils seraient conservés (et non l’inverse), et que de nombreux maires lui emboîtent le pas sur les sections relevant de leur responsabilité,
  • par l’élargissement consécutif inévitable de la chaussée, qui favorise mécaniquement la vitesse des véhicules motorisés, lesquels vont donc monopoliser également cette voie pourtant devenue annexe,
  • par l’absence quasi totale d’aménagement sécurisé destiné aux circulations lentes, les rares projets annoncés portant sur des chemins plus longs que la voie routière, et dont la réalisation, alors que le coût en est relativement infime, est le plus souvent reportée à des échéances de plusieurs années, le vélo étant considéré dans ce contexte plus comme un loisir sportif qu’un moyen de transport,
  • par l’incohérence de la distribution des accès aux 4 voies, qui, défavorable aux riverains en privilégiant un usage autoroutier par la réduction drastique du nombre des entrées,
  • favorise les vitesses exagérées, alors que l’on évoque au contraire des réductions de ces dernières au niveau national pour diminuer la consommation d’énergie par le transport routier,
  • alourdit de kilomètres inutiles les trajets terminaux, toujours pour favoriser la vitesse des automobilistes en transit,
  • ou aboutit in fine à renvoyer la circulation sur l’ancienne route, au point que le Maire du Soler reconnaissait récemment dans une communication municipale que la circulation au cœur de sa commune avait retrouvé le niveau qu’elle avait avant la création de la route à 4 voies.

Échec patent, donc, de ce type d’infrastructure, qui démontre par avance l’inefficacité des nouveaux équipements qu’on nous propose imperturbablement de réaliser, dans une fuite en avant de plus en plus pesante pour l’environnement et le contribuable.

En conclusion, je m’oppose à ce projet, à la fois parce qu’il est contre productif en matière de transport et d’énergie, qu’il est contraire aux principes constitutionnels d’égalité, puisqu’il n’incite à aucune économie d’énergie en matière de transport, et de liberté, puisqu’il néglige le droit de circuler lentement, à l’ombre, et en toute sécurité, droit qu’il contribuera même à supprimer, et enfin qu’il est totalement favorable à l’amplification de l’effet de serre.

Toutefois je reste favorable à une autre façon d’améliorer les déplacements le long de la vallée de la Têt, avec les mêmes moyens et sans tenir compte des compétences et des budgets concernés (État, Région, Département) puisque ce seront de toute façon les citoyens qui paieront.

Dans une volonté d’équité, je ne m’oppose pas à l’aménagement de déviations en faveur des villages traversés par cette route nationale, comme Marquixanes ou Joncet, et je demande la réouverture des accès à la 4 voies existants qui ont été fermés pour des raisons purement technocratiques sans aucun lien avec le vécu réel des riverains ni le moindre souci des économies d’énergie.

Dans une perspective de survie de la biosphère, je demande que ces moyens, plus de 100 millions d’€uros consacrés à la voie routière alors qu’on a peiné à en trouver 6 pour la voie de chemin de fer, soient réorientés par ailleurs en faveur du report modal, notamment par :

  1. Aménagement de terminaux permettant d’acheminer les carburants destinés à l’Andorre par la ligne de chemin de fer de Toulouse à Latour-de-Carol, et interdiction du transit routier de ces produits, qui resterait toujours dangereux, même par une RN 116 mise à 4 voies.
  2. Poursuite du réaménagement ferroviaire de la vallée de la Têt avec
    • accélération à 120 km/h des vitesses autorisées pour les TER (la vitesse limite actuelle de 100 km/h étant ridiculisée de fait par celle des voitures, qui par ailleurs ne s’arrêtent pas) et, pour le Train Jaune, qui ne doit pas être réduit à un rôle de joujou folklorique puisqu’il peut fonctionner à l’énergie hydraulique toute proche, à 80 km/h (en section droite) et 50km/h (en section sinueuse),
    • mise à niveau des quais et des rames de façon à autoriser l’embarquement de plain pied (observé sur du matériel roulant photographié en gare de Tours) pour les fauteuils roulants, vélos, poussettes, et bagages à roulettes, dans des compartiments fourgons aussi spacieux qu’en Allemagne,
    • installation de téléphones de quai mis à la disposition des voyageurs à tout point d’arrêt non desservi par du personnel lors du passage du train (observé couramment et photographié en Région Aquitaine),
    • desserte cadencée de 6h00 à 21h00 avec trains spéciaux et/ou transport à la demande par taxi ou microbus entre 21h00 et 6h00,
    • subvention évolutive compensant une tarification fortement incitative à laisser la voiture au parking (au domicile ou à la gare), dépense destinée à disparaître au fur et à mesure que les trains se rempliront dans des proportions économiquement viables,
  3. réorganisation des transports en commun de l’agglomération de Perpignan
  4. établissement d’une voirie lente, ombragée et sécurisée, de Canet à Villefranche, au besoin, dans l’urgence, en signalant, fléchant, et dédiant certaines voies rurales où la coexistence est raisonnablement envisageable avec les riverains (observé dans l’île de Ré), en attendant la construction d’infrastructures spécialisées définitives, et subvention de gîtes et points d’accueils touristiques dans les communes volontaires pour être « villages étapes » (un touriste lent passe forcément davantage de nuitées dans le département qu’un touriste motorisé qui peut le traverser en deux heures),
  5. campagne d’explication et d’incitation civique sur l’ensemble des efforts consentis et demandés.

Comme la situation climatique, et donc économique, est appelée à se tendre probablement plus vite que prévu compte tenu des observations scientifiques les plus récentes, il est par ailleurs à craindre que les gros moyens en énergie, matière première et travail qui seraient consacrés à ce funeste projet ne soient plus disponibles ensuite quand on cherchera à construire une alternative vraiment durable. C’est donc bien maintenant qu’il faut changer nos comportements et nos modes de gestion, tout retard ne faisant qu’accroître le bilan des souffrances futures vécues par nous et nos héritiers du fait de la détérioration de la biosphère et de la réduction des moyens disponibles.

P.S.: 

Liste sommaire de références :

  1. photos et observations faites en Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Régions Centre et Midi-Pyrénées.
  2. le livre « Le plein s’il vous plait ! » de Jean Marc Jancovici et Alain Grandjean éd. Seuil
  3. le film « Une vérité qui dérange », de David Guggenheim, avec Al Gore
  4. le livre « La fin du progrès ? » de Ronald Wright éd. Naïve.
  5. le site du R.E.R. de la Vallée qui s’est constitué suite à cette enquête publique pour la mise à 2*2 voies de la RN116 de Ille sur têt à Prades.

Voie Verte de l’Agly

Découverte de la nouvelle voie verte de l’Agly le dimanche 12 novembre 2006: petits et grands ont pu circuler en toute sécurité jusqu’au bord de la mer du Barcarès. Quel plaisir de pédaler sur un revêtement large et doux en compagnie de quelques flâneurs ou rollers seulement. De magnifiques paysages et du grand air de tous côtés !

Vélo En Têt se réjouit de la création de cette voie verte de l’Agly qui va jusqu’au Barcarès et aménagée par le Conseil général. A quand un tel équipement très attendu de Perpignan à Canet ?

Con Bici, sin CO2

Le vélo, moyen de transport écolo

– Voici notre dernier relevé sur la station météo du lycée : Dimanche, des milliers de personnes ont participé à la grande bicicletada organisée dans 28 villes de la péninsule. Sous la devise « ConBici, sin CO2 » les associations organisatrices entendent promouvoir l’utilisation du vélo contre la pollution. Selon ConBici (Coordinadora en defensa de la bicicleta), grâce à une action comme celle-ci, les quelques 12.000 personnes qui ont enfourché leurs bicyclettes ont ainsi évité l’émission de 15,5 tonnes de CO2.En ce qui concerne la participation, la palme revient à Grenade, avec 2150 cyclistes. Barcelone et Valence arrivent en deuxième position avec 1100 manifestants. A Madrid, ce sont 350 personnes qui ont partagé la chaussé avec le traditionnel paso de las ovejas -passage des brebis. Des chiffres faibles pour une ville d’environ quatre millions d’habitants… Parmi les cyclistes on a pu voir Rafael Simancas, le secrétaire général du parti Socialiste de Madrid, qui a encouragé la population à utiliser ce moyen de transport, tout en déplorant le manque d’infrastructures actuel. Le candidat socialiste à la présidence de la Comunidad de Madrid a dénoncé « l’hostilité » de la ville envers le vélo et proposé différentes mesures en sa faveur. L’Espagne en phase de découverte En comparaison à d’autres pays européens, l’Espagne n’est pas prête pour l’usage du vélo en milieu urbain.  » Le pays est encore dans une phase de découverte mais les choses évoluent » souligne Haritz Ferrando, de l’association Conbici. L’évolution n’est d’ailleurs pas la même dans toutes les villes. Valence et Barcelone semblent se démarquer avec une volonté claire des mairies à favoriser ce mode de transport. A Barcelone, 1% des déplacements quotidiens se font à vélo, contre 0,1% à Madrid. Dans la capitale, les pistes cyclables sont anecdotiques, courtes et mal connectées entre elles. « Malgré cela la mobilité dans la ville est tout à fait possible. Je le dis en tant qu’utilisateur du vélo à Madrid depuis 10 ans »,précise Inaki, membre de l’association madrilène Pedalibre.

Un bon coup de pédale

Après la marche, le vélo est le moyen de transport le plus écologique. Il permet aussi de faire de l’exercice, d’échapper aux embouteillages, de se déplacer de porte à porte. Pourquoi ne connaît-il pas le succès qu’il a dans d’autres pays, comme la Suède ou les Pays-Bas ? Selon Inaki, l’insécurité qui est souvent prétextée n’est pas la raison essentielle : « je crois que la barrière est surtout psychologique. Les gens ont encore du mal à se présenter dans un lieu « sérieux » à vélo ». Des progrès restent donc à faire pour tout le monde, et le Plan Director de la Bicicleta qui se rédige actuellement devraient y aider. A suivre donc, à coups de pédale !

P.S.: 

Lire l’article original ici