Rencontre avec la mairie

Étaient présents :

  • M. Jean-Paul ALDUY, Maire
  • M. Marcel ZIDANI, Conseiller Municipal
  • M. Christophe DUFFO, Conseiller Municipal
  • M. Pierre ROIGT, Dir. du service voirie
  • M. FIGUEIRAS, M. vélo de la ville de Perpignan
  • M. Lionel FARA, PMCA

– Mme. Emmanuelle CANDORET, et M. Thibaut LEGAYE de « Vélo En Têt ».

De nombreux sujets ont été abordés dans le désordre. Ce compte-rendu essaie de faire une synthèse un peu organisée de chacun de ces points.

M. Zidani a insisté sur les efforts réalisés par la municipalité en faveur du vélo. Vélo En Têt, nuançant très fortement cette allégation, fait un état des lieux fort différent.

1) Centre-ville

-1.1) Zone 30

Vélo en Têt a rappelé que depuis le début de la conception du PDU, qui n’est toujours pas approuvé, l’extension de la [?zone 30] à l’ensemble des rues situées à l’intérieur des Rondas a plusieurs fois été promise.

Notre association demande que cette mesure soit enfin mise en œuvre et que la ville de Perpignan réalise cet aménagement pas seulement en plantant des panneaux 30 au début des rues de la zone, mais avec des aménagements qui ralentissent réellement la vitesse de pointe des voitures (plateaux piétons, voies étroites, sens uniques, Contre-courants cyclables,…), comme le CERTU le recommande.

Pour la ville de Perpignan, M. Zidani répond que cette extension de la zone 30 a déjà été commencée et concerne plusieurs rues. Il affirme que la ville nourrit toujours ce projet mais que la vitesse de l’action municipale ne le permet pas aussi rapidement que « Vélo En Têt » le souhaite. Il insiste sur la volonté de la ville de conduire ce projet quelle que soit la durée nécessaire.

M. Legaye, pour « Vélo En Têt », suggère alors de faire rapidement un test pour cette extension de zone 30 en direction de la rue Vieilledent.

Cette rue très large, ou la vitesse des véhicules est parfois élevée, abrite en effet des écoles, un collège, et est utilisée par beaucoup de voitures comme un itinéraire de traversée du centre ville. Pour toutes ces raisons, la zone 30 y serait efficace en terme de confort et de sécurité des piétons, des cyclistes, des élèves, des riverains. La ville de Perpignan promet d’étudier cette possibilité.

-1.2) Intraversabilité

Vélo En Têt rappelle alors sa proposition de principe d’intraversabilité du centre ancien. Il s’agit de conserver l’accessibilité des véhicules partout en ville, ce qui est nécessaire pour les artisans, les livreurs, les riverains, la sécurité…. Mais, dans le même temps, de dissuader fortement la traversée du centre ville par les véhicules motorisés. Nous affirmons que cela rend la ville plus agréable, diminue le trafic automobile dans le centre, incite par conséquent à l’utilisation de modes de déplacement doux (vélo, marche), et conserve l’accessibilité pour les véhicules indispensables.

La ville de Perpignan, par la voix de plusieurs représentants, dont le Maire, adhère à ce principe. Elle annonce par ailleurs que le projet de circulation du « petit bus » dans les rues du centre ancien doit la conduire à modifier le sens de circulation de certaines rues, et supprimer certains de cet itinéraires de traversée.

On évoque par exemple la rue de l’Argenterie (sept. 2006) et Vélo En Têt demande que lors de ce changement, on instaure un Contre-courant cyclable dans cette rue. La mairie promet d’en étudier la possibilité.

-1.3) Plateau piétonnier

Selon M. Le Maire, J.-P. Alduy, les commerçants y sont opposés.

Mme Candoret rappelle alors que l’association a organisé plusieurs consultations, des distributions de tracts dans les rues commerçantes du centre ancien en expliquant l’intérêt des modes doux pour les commerces de proximité, et qu’elle a reçu un accueil favorable des commerçants. Par ailleurs des études ont montré que les commerçants sous-estiment la part des modes doux et surestiment la part des automobilistes dans leur clientèle (Goût, 1996, p. 69).

La discussion et les exemples portent alors sur les rues des Augustins, d’Alsace-Lorraine, des Marchands. M. Zidani rappelle qu’à son initiative, la r. Louis Blanc a été rendue piétonne, puis à nouveau rendue aux voitures dans les années 1990.

En conclusion, M. J.P Alduy s’est déclaré favorable à la piétonisation mais fait état du « problème de mentalités » à faire évoluer (mauvaise analyse des commerçants reliant la baisse de fréquentation aux difficultés d’accès du C.V. en voiture).

-1.4) Contre-Courants Cyclables

Les demandes de rues à Contre-Courant Cyclable demandées par Vélo En Têt sont encore à l’étude. M. ROIGT du service voirie nous promet une réponse très bientôt. Quant à la r. Diderot, sa mise en Contre-Courant Cyclable est d’ores et déjà prévue, et doit être réalisée très prochainement.

-1.5) Stationnement automobile

Selon M. le Maire, cette question est un point de désaccord entre la ville et Vélo en Têt. Il affirme que les nouveaux résidents en ville sont nombreux aujourd’hui, qu’il souhaite conserver voire accentuer ce phénomène, et qu’il est par conséquent nécessaire d’offrir du stationnement pour attirer ces résidents, et éviter la « désertification » du centre.

En se basant sur l’étude du dossier d’enquête publique sur l’extension du secteur sauvegardé, Vélo En Têt affirme au contraire que l’offre de stationnement est suffisante pour les résidents, et que l’accroissement de l’offre de stationnement est utilisée par les mouvement de [?migration pendulaire] (ceux qui viennent le matin, et repartent le soir).

La ville de Perpignan rappelle que cette offre de stationnement est nécessaire également pour les activités « culturelles » de la soirée. Pour nous, ce problème serait en partie résolu par une offre de Transport en Commun plus tardive (elle est inexistante aujourd’hui).

2) Transport en Commun

A ce sujet, M. Alduy (sans doute au nom de la CAPM) annonce que sera étudiée la possibilité d’un service de nuit, et surtout qu’il s’attache à développer la multimodalité, c’est-à-dire la possibilité d’emporter son vélo dans un autre mode, le train ou le bus par exemple. Vélo En Têt s’en réjouit et espère que cette annonce sera rapidement suivie d’effet. M. Alduy doit quitter notre réunion à ce moment là. Il conclut son intervention en affirmant que l’équilibre des modes de déplacement est une priorité pour son équipe, même si elle a pu par le passé paraître parfois un peu oubliée. Il rappelle sa réelle volonté d’aller dans le sens d’une promotion des modes alternatifs, et affirme qu’il est prêt à accepter la demande de notre association d’organiser une ligne de budget séparée pour la promotion et les aménagements en faveur de la bicyclette.

3) Liaisons cyclables Centre-Périphérie

-3.1) Catalunya-Perpignan via les Arcades.

M. Fara, de la CAPM, annonce qu’un itinéraire cyclable sera aménagé sur le bord du canal entre le rond-point René Cassin et l’aqueduc des arcades, ainsi que sur la traversée de cet aqueduc au dessus de la rocade sud (ouvrage en béton). En revanche, le service des bâtiments de France refuse son aménagement sur l’ancien aqueduc en brique. Les cyclistes seront donc contraints de descendre avant, puis de remonter après l’aqueduc ancien, ce que l’ensemble des participants regrette.

-3.2) rue Frédéric Mistral

Vélo En Têt rappelle que cet aménagement cyclable est inutilisable, et que nous avons proposé au service voirie de la Ville de Perpignan un autre aménagement plus efficace (à double-sens) et dont la disposition imposerait de fait son respect par les voitures.

-3.1) Canet-Perpignan

Vélo En Têt, lors de la disparition de l’itinéraire cyclable sur la RD617a (ancienne route de Canet), a demandé son remplacement par un itinéraire cyclable agréable, séparé du réseau automobile, continu et direct.

M. Fara, annonce que 4 solutions sont à l’étude.

-*a) RD 617

Le CG continue son aménagement de la RD617a (glissière centrale en béton) en faisant disparaître de facto la surlargeur utilisable par les vélos. Il maîtrise le foncier sur les bords de cette route et des travaux sont déjà en cours pour aménager des portions d’itinéraires de desserte agricole qui devraient être accessible aux cycles. Le CG aurait le projet de réaliser, le long de cette RD un itinéraire cyclable.

-*b) Correc de Lloberes

C’est l’itinéraire proposé par Vélo En Têt. Selon nous le plus efficace, le plus agréable, direct, et attirant.

M. Fara explique qu’une Déclaration d’Utilité Publique (Lire à ce sujet, notre demande d’une E.U.P. NDLR) serait nécessaire à sa réalisation car il concerne de nombreux propriétaires.

L’enquête d’Utilité Publique est par ailleurs une procédure longue qui repousserait l’échéance d’une réalisation. Mais Vélo En Têt craint qu’en favorisant maintenant une autre projet, on n’obtienne jamais celui-ci. Notre association soutient donc avec enthousiasme celui-ci, en priorité.

-*c) Mas Llaro

Un projet alternatif de la CAPM emprunterait un itinéraire sur voie mixte vélo/voiture. On y favoriserait des circulation de riverains. On dissuaderait le trafic de transit. La CAPM peut avec facilité maîtriser rapidement le foncier sur cet itinéraire, et donc le réaliser dans un délai court.

Selon nous cet aménagement,

-**moins direct,

-**plus exposé au vent,

-**autorisé pour les automobiles,

-**moins attirant pour le vélo « loisir » comme pour le vélo quotidien utilitaire,

-**avec des parties en fort dénivelé, provoquerait moins de report modal (transformation d’automobilistes en cyclistes) que le précédent.

Par ailleurs, nous craignons que la réalisation de ce projet ne reporte « sine die », et finalement ne rende caduque, la réalisation de l’itinéraire précédent. M. Fara assure cependant que les deux itinéraires peuvent être finalement réalisé.

-*d) traverse de la déchetterie Un dernier itinéraire consisterait à réaménager la traverse de Cabestany par la déchetterie. Ici aussi la mixité avec les voitures, le trafic rapide, n’inciterait pas, selon nous, à la pratique du vélo.

-3.2) Villeneuve-Perpignan

Il a été rappelé que la piste qui part du moulin à vent vers Villeneuve serait, en partie, prolongée. Vélo en Têt a fait remarquer que la discontinuité de la piste cyclable, qui a été réalisée, rendait cet itinéraire, par endroits, plus dangereux qu’auparavant, d’autant que cette route est désormais élargie, davantage utilisée et à plus vive allure par les voitures. Des comptages de vélos sur cette axe pourraient déterminer si l’aménagement a fait progresser ou baisser son usage.

-3.3) Toulouges-Perpignan

Le prolongement de cette liaison en direction du centre,du Pont SNCF jusqu’à l’église St Martin, serait prévu. Mais à partir de là les vélos seraient déviés (par une espèce d’itinéraire bis pour vélos) par les petites rues pour rejoindre le centre-ville. Mr Fara a signalé que le tronçon manquant n’était pas envisageable en raison du manque de place. Vélo En Têt regrette qu’encore une fois la piste cyclable s’interrompe à l’entrée de Perpignan dans une zone très fréquentée ou la mixité voiture/vélos est périlleuse pour les cyclistes. Notre association remarque que sur cette portion on offrira certainement aux voitures de l’espace pour le stationnment, des voies de « stockage » au feu, et autres voies de « tourne-à-gauche ».

4) Clou Rouillé

Vélo En Têt a proposé à la Fubicy (Fédération des Usagers de la Bicyclette) dont elle est membre, l’élection de la Ville de Perpignan pour le trophée du « Vieux Clou Rouillé » qui récompense un aménagement particulièrement décourageant pour la pratique de la bicyclette en ville. L’aménagement proposé était la bande cyclable de l’avenue Pau

Casals, devant le lycée Maillol, encombrée en permanence par des voitures stationnées illégalement.

« Aucune voiture n’est verbalisée et le panneau « Bande Cyclable » est tourné en dérision. Qu’on fasse respecter cet aménagement, ou qu’on le supprime pour mettre fin à cette hypocrisie. » avait écrit Vélo En Têt à la Fubicy.

M. Zidani, après nous avoir confié la grande tristesse dans laquelle l’a plongé cette proposition, attire notre attention, avec M. Roigt, sur le fait que notre proposition de « suppression » aurait pu être prise au sérieux par le Groupe de travail du service voirie. Ils expliquent la difficulté qu’il y a à faire respecter les Bandes Cyclables, et évoquent le faible effectif de la Police Municipale.

Vélo En Têt annonce que Perpignan n’a pas été désignée lauréate de ce Prix du « Clou Rouillé » et affirme encore une fois qu’il vaut mieux ne pas compter dans les équipements cyclables de la ville de Perpignan ceux qui ne sont pas utilisables parce qu’on y laisse en permanence des voitures stationnées.

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La mairie nous a adressé son propre compte-rendu de cette réunion, rédigé par M. Figueras. Nous vous le livrons ici pour votre complète information.

Compte-rendu de la mairie.

M. ZIDANI rappelle que cette réunion a été organisée dans le but de faire le point sur la politique de la ville en faveur des 2 roues non motorisées.

M.LEGAYE interroge M. ZIDANI sur quelques principes d’aménagement urbain :

-Pourquoi la ville, qui est saturée d’automobiles, continue t-elle de réaliser de nombreux parkings dans son centre entraînant plus de circulation pour y accéder au lieu de rendre piétonnes certaines voies comme le souhaitent certains commerçants (président association rue des AUGUSTINS).

-Pourquoi la ville ne modifie-t-elle pas la circulation du centre ville, évitant les traversées, on doit pouvoir y entrer, en sortir mais éviter les traversées complètes.

En attentant l’arrivée du maire M.ZIDANI répond :

-Les parkings sont nécessaires au maintien de l’activité en centre ville. La ville s’inscrit dans une politique de revitalisation de celui-ci par la relance des commerces et de l’habitat. L’aménagement d’appartements inoccupés entraîne aussi une demande.

-La municipalité est favorable à la piétonisation dès lors que les usagers le souhaitent. Une enquête est en cours autour de la rue des Augustins.

La ville et la communauté d’agglomération travaillent afin de retenir les automobiles en périphérie de la ville. Elles développent des parcs-relais et un maillage par le réseau de transport en commun.

J.P.ALDUY confirme et promet l’étude de sens de circulation qui évite la traversée du centre ville. La ville est un corps social et c’est une diversité.

Th. Legaye rappelle les nuisances de l’automobile en ville (bruit, pollution, problème de stationnement). Il affirme que le nombre de places de stationnement pendulaire est trop important. Il réclame une politique affirmée en faveur des vélos, des contre sens cyclables,demande l’extension de la zone 30et une médiatisation de ces équipements.

J.P.ALDUY précise qu’il existe une culture locale conditionnée par l’usage de l’automobile. La ville va réhabiliter 2500 appartements, aujourd’hui elle ne possède pas ce parc de stationnement. Nous assistons à un retour de population sur la ville, en 15 ans PERPIGNAN a vu sa population augmenter de 20 000 habitants.

En matière de stationnement, la politique de la ville est de faire reculer le pendulaire, la part de celui ci est faible. Dans le secteur du quai de HANOVRE, il est impossible de trouver une place de libre dans la journée ; nous allons donc installer des horodateurs dans ce secteur de la ville.

La volonté municipale existe et M.FIGUERAS est chargé du dossier 2 roues. Aujourd’hui existe un grand débat autour de la rue des AUGUSTINS. Changer les mentalités OUI, mais sans être brutal. Il faut étendre la zone 30 et proposer la rue FOCH.

Synthèse de J.P. ALDUY : mon expérience est basée sur la répartition harmonieuse de l’espace et le développement des transports en mode doux . Ce développement des transports est oublié, il existe cependant une demande externe très forte, nous sommes dans une phase de redéploiement. Des problèmes spécifiques existent en centre ville, il faut étendre la zone 30. L’effet conjugué de ces propositions, diminuera le trafic urbain.

Départ de J.P.A.

L.FARA expose les différents dossiers concernant le chemin cyclable :

-# au niveau du pont des ARCADES : Cette liaison sera réalisée parle franchissement des différents obstacles. Elle permettra, au sud, de relier le ruisseau de « Las CANALS » vraisemblablement par le SERRAT d’En VAQUER. Au Nord elle permettra de relier le collège Mme de SEVIGNE par les voies existantes.

-# La liaison PERPIGNAN CANET. Quatre itinéraires sont proposés :

-**a)en longeant la départementale 617.

-**b)en longeant le ruisseau de Les LLOBERES.

-**c)voie communale plus au Sud passant par le Mas LLARO.

-**d)voie communale en limite de CABESTANY et passant par la déchetterie intercommunale.

L’itinéraire n°2 impliquera de procéder à une D.U.P. cette réalisation ne verra pas le jour avant 3 ans. En revanche il serait souhaitable d’étudier les propositions 1,2 ou 4 qui verraient la liaison PERPIGNAN CANET terminée en l’espace d’un an.

M. LEGAYE précise que l’itinéraire n°2, est le plus agréable pour les balades, et son cadre exceptionnel permettrait de l’inscrire parmi les voies vertes de France. Cet itinéraire verrait sa fréquentation augmenter, certains l’emprunteraient pour des trajets professionnels et les écoliers pourraient rejoindre leur établissement scolaire. .

L’association craint qu’une fois la solution 1,3,ou 4 réalisée pour la liaison CANET-PERPIGNAN, on ne traite plus le chemin de Les LLOBERES.

M.ZIDANI remarque que cette distance est importante (de ville à ville) pour des trajets professionnels. Cet itinéraire est isolé , il n’est pas recommandé de laisser un enfant l’emprunter pour aller à l’école surtout en hiver. En été, il conçoit que l’on puisse s’y balader.

La crainte de Vélo en Têt, est un manque de confiance, ce n’est pas sérieux ! La municipalité fait preuve de transparence et comme l’a dit J.P.A., il existe une volonté municipale.