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le modèle émilien

Les économistes, sociologues et autres observateurs de la réalité sociale italienne se sont étonnés, fut un temps, de la capacité des provinces du nord de l'Italie à produire des formes d'organisations originales et performantes (comme on dit aujourd'hui). Des brescianis(Les Bresciani (à Brescia, au pied des lacs alpins, à l’est de Milan), étaient des petites aciéries sous forme de PME familiales qui auraient du crever avec la concurrence des grands groupes mais ont survécus grâce à l'imagination (culture technique venue du XVII s.), qui ont su s'adapter au marché (aciers spéciaux, etc...) par exemple en utilisant dès les années 60 des ferrailles de récupération comme matière première dans des fours électriques, mais également gràce à une collaboration des entreprises.) au modèle pratésien(Dans la région de Prato une industrie textile s'est maintenue très longtemps avec des petites industries rurales, et tout un tas de entreprises industrie-mécanique et plasturgie qui se maintiennent encore en se basant sur un principe de coopération autant que de concurrence...) du textile, les innovations en matière d'organisation productives n’ont pas manqué dans cette région de nordiques latins ; mais on peut s'étonner de voir cette même imagination à l’œuvre dans la gestion de l'espace public et en particulier dans ce qui touche aux déplacements urbains et inter-urbains. Les cités d'Emilie-Romagne nous offrent des exemples d'unmodèle de déplacement et de transports collectifs qui -moyennant quelques perfectionnements- pourrait bien préfigurer le modèle de déplacement urbain de l'avenir dans les pays latins….

 

Le modèle émilien réalise de façon satisfaisante l’inter modalité train-bicyclette ce qui permet de surmonter la contradiction entre des centres historiques, vivants,traités en zone de rencontre et quasifermées à l’automobile et l’habitat dispersé des zones rurales et périurbaines. Car, à l’inverse de la France,les régions italiennes ont su préserver les lignes omnibus « d’intérêt  local » qui permettent aujourd’hui, de limiter efficacementl’usage de la voiture dans les déplacements quotidiens ; l’articulation avec le déplacement vélo s’effectuant de façon naturelle et originale au niveau des gares. Ainsi, sans présumer des apports des nouvelles technologies en matière de déplacement (nouveaux véhicules, voiture électrique…etc), les solutionsd’un développement urbain durable pourraient dès maintenant,être mises en œuvre moyennantquelques investissements d’infrastructure…à condition de consentir à l’abandon du paradigme individualiste de l’automobile et à un effort (peu coûteux) d’intelligencecollective.

P.S.: 

Lundi 18 octobre 2010 à 18h30, notre trésorière, Astrid Osland, présente à l'Atelier d'urbanisme, l'utilisation du vélo comme moyen de déplacement dans quelques villes d'Italie du Nord : Tréviso, Padoue, Ravenna, Parma , Ferrara, Modena, etc... L'organisation des centres historiques, l'inter-modalité, le bike-sharing, les pistes cyclables... Exemples de volontés politiques fortes et...de quelques investissements... «Des exemples à suivre !» affirme Astrid, qui ajoute : «Il y en a marre qu'on nous disent : "le vélo c'est pour l'Europe du Nord, ca ne fait pas partie de la culture latine etc..." Cette fois-ci, nous parlerons d'exemples d'un pays bien LATIN !»