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Perpignan autorise le stationnement sur les trottoirs.

Cette réponse à notre courrier du 21 juin, est datée du 16 Août, et est signée par le Maire Adjoint.

En voici le texte, en italique, flanqué de nos réactions.

«Monsieur le président,

Par correspondance du 21 juin2005, vous m'avez adressé vos remarques et propositions d'amélioration des conditions de circulation des piétons et cyclistes que vous souhaiteriez voir réaliser sur certaines avenues situées dans le quartier Clos-Banet/Las Cobas.»

«Après examen attentif de vos suggestions, je me permet de vous informer que :

1°) Avenue Général Gilles : la largeur affectée au stationnement sera matérialisée pour garantir la sécurité des piétons sur une partie du trottoir et les zébras seront remplacés par des îlots dès que les possibilités budgétaires le permettront.»

Pour les automobilistes qui n'auraient donc pas compris que le trottoir de l'avenue Jean Gilles leur appartient désormais, on va peindre les places de stationnement ! Hélas, "Vélo en Têt" demandait qu'on garantisse la sécurité et le confort des piétons sur la totalité du trottoir... Nous voila en effet informés de l'estime dans laquelle on tient les piétons, les rollers, les usagers de la rue qui n'utilisent pas la voiture...

Quant aux zébras en milieu de chaussée, qui délimitent des voies de tourne-à-gauche, nous demandions que la place qu'ils occupent soit récupérée pour un meilleur partage de l'espace : concevoir des bandes cyclables ou des voies réservées au bus... Voila en effet des actions qui favoriserait l'utilisation des transports alternatifs à la voiture. Et que lisons-nous ? On veut les transformer en îlots en beton ? Nous avons déjà dénoncé le danger que ces îlots représentent en empéchant les voitures de respecter les distances de sécurité lors du dépassement des vélos.

Prés du feu rouge du bistro le Rubens, un tel rail en béton construit en 2004 (et dont on s'interroge sur l'utilité) incite déjà les voitures à dépasser les vélos en les frôlant. Cyclistes, un conseil : roulez bien au milieu de la voie, ne vous laissez pas dépasser par une voiture qui ne peut pas respecter une certaine distance de sécurité (1m50 selon le code de la route). Cette attitude vous vaudra sans aucun doute quelques coups de klaxons, mais elle pourrait bien vous éviter une bordure de trottoir et une chute.

«2°) Avenue Paul Rubens : dans l'état actuel, il s'avère que la largeur de voie est inadaptée à la mise en place de bandes cyclables. Le partage des trottoirs selon le principe ci-dessus, avenue du Général Gilles, est à l'étude avec matérialisation de la partie affectée au stationnement des véhicules.»

"Vélo En Têt" se plaint du stationnement sauvage sur les trottoirs de l'avenue Rubens ? Pas de problème, on va le rendre légal !! Ces empécheurs de tourner en rond nous demandent de ne plus le tolérer ? Autorisons-le !! ...comme sur l'avenue Jean Gilles !

Voila de la solution radicale ! Nottons au passage que les voies sont trop étroites pour créer des bandes cyclables de 1 mètre, mais qu'on considére les trottoirs largement assez grand pour y piquer 2 mètres pour les voitures. Ca c'est du partage de l'espace entre les différents usagers de la route !Les piétons, les aveugles, les handicapés, les rollers, les mamans et les bébé en poussette apprécieront.

«3°) Avenue Jean Mermoz : en réponse à une demande des riverains, un projet d'aménagement modérateur de la vitesse est à l'étude.»

Nous avions demandé des bandes cyclables sur cette avenue. Pas de réponse... Mais en ce qui concerne ces dispositifs modérateur de la vitesse, nous formons simplement le voeux d'être consulté, afin que ces aménagements ne dissuadent pas un peu plus la pratique de la bicyclette en ville. Nous recommanderons alors des solutions de by-pass pour vélos, ou de coussins berlinois, comme cela a été fait avec succès dans d'autres villes.

«Soyez assuré que je resterai vigilant quant à l'évolution de ces dossiers.

Je vous prie de croire, Monsieur le président, à l'assurance de mes meilleurs sentiments.»

Voila comment, à Perpignan on partage la rue et l'espace public : les usagers les moins polluants, les moins consommateurs d'espace sont contraints de céder de la place à la voiture. Voila comment on favorise l'usage des moyens de transport doux, les modes alternatifs à la voiture.

Soyez bien assuré piétons, cyclistes, ou usagers des bus, car l'espace sur lequel vous évoluez est de plus en plus réduit et dangereux. Je vous prie de croire que Perpignan aménage la ville pour l'automobile, exclusivement.